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La légende des Juifs rouges

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voir aussi sur ce site, à Les Francs, une des tribus perdues d'Israël?

Les "Juifs rouges" sont une nation juive légendaire qu'on pensait, au cours du Moyen Age européen, être une menace pour la Chrétienté: ils envahiraient l'Europe au cours des tribulations menant à la Fin des temps. La légende, stricto sensu, apparut en Germanie entre les XIIIème et XVème siècles et les érudits pensent qu'elle se nourrit de trois thèmes: la référence biblique à Gog et Magog, l'histoire des Dix tribus perdues d'Israël et une histoire relative à Alexandre le Grand qui, au IIIème siècle avt. J.-C. entoura une race de païens d'un grand mur dans le Caucase. Pour ce qui est de ces nations, Gog et Magog ainsi que les Dix tribus perdues étaient considérées comme en faisant partie. Les Turcs ottomans et les Musulmans furent même considérés comme ces Juifs rouges et évoqués dans la sourate du Coran "al-Kahf" ("la grotte"), 18:39. Certains pensent que la légende des Juifs rouges se base sur des rapports mal transmis des Khazars, ce peuple pontique converti au judaïsme, qui exista entre le VIIème et le Xème siècle de notre ère. Et c'est un fait qu'au IXème siècle, dans son "Expositio in Matthaeum Evangelistam", un auteur chrétien, Christian de Stavelot, référait aux Khazars comme des descendants hunniques de Gog et Magog et qu'ils auraient été enfermés par Alexandre mais se seraient échappés. Les Khazars, ainsi, présentaient un lien à la fois avec Alexandre et avec Gog et Magog. Au Xème siècle, le karaïte Yaphet ben Ali citait dans son commentaire en arabe sur Isaie que des exilés vivaient dans le désert d'au-delà la "rivière du Shabbat". Dans les sources arabes, les Juifs rouges sont décrits comme ayant des cheveux roux -un trait associé au diable dans l'Allemagne médiévale. La couleur rouge faisait aussi référence à Esaü, lui-même associé à Edom qui, en hébreu, signifie "rouge" et était devenu la personnification d'Israël; les Chrétiens, eux, étaient devenus le peuple de la Nouvelle Alliance et le "verus Israel". Pour ce qui est de l'hypothèse khazar, les sources arabes font état de ce qu'ils avaient les cheveux roux et les yeux bleus; le rouge, par ailleurs, pour les Juifs, était plutôt bien connoté puisque c'était la couleur du roi David qui, selon la bible, avait les cheveux -ou le teint- roux. Le concept des Juifs rouges fut finalement abandonné dans la Chrétienté à la fin du XVIème siècle mais il survécut chez les Juifs d'Europe de l'Est car les Juifs rouges y devinrent des coreligionnaires lointains et puissants, indépendants et libres, attributs dont ils manquaient eux-mêmes. Cette légende des Juifs rouges est également liée avec celle du fleuve "Sambatyon". Ce n'est qu'à la Fin des temps qu'ils pourront le traverser et ce sera un signe de celle-ci. Pour les Chrétiens, les Juifs rouges à l'instar de Gog et Magog ou des tribus barbares du temps d'Alexandre le Grand, viendraient ajouter aux armées de l'Antéchrist; au contraire, vu du point de vue juif, ces Juifs traverseraient le fleuve Sambatyon en tant que guerriers puissants une fois que le Messie serait venu et ils libéreraient le peuple juif de l'esclavage et le vengeraient de milliers d'années d'abus et d'oppression. Les communautés juives, d'une façon générale, attendirnt longtemps les Dix tribus perdues

Selon les rabbins, le fleuve Sambatyon était le fleuve au-delà duquel les Dix tribus perdues d'Israël furent exilées par le roi assyrien Salmanazar V. Ce fleuve présentait les caractéristiques particulières d'être furieux ou même de constituer entièrement en pierres, sable et flammes pendant six jours et donc d'être impossible à traverser. Ce flux, par ailleurs, cessait chaque Shabbat, le jour, justement, où les Juifs avaient interdiction de se déplacer. Pline l'Ancien, au Ier siècle de notre ère, écrivit qu'il existait une rivière en Judée qui s'asséchait chaque jour de sabbat (NH xxxi.18) et Flavius Josèphe disait qu'un "fleuve sabbatique" se trouvait entre les montagnes du nord Liban et la haute Syrie (et il inversait la description: le fleuve était sec pendant six jours et ne coulait que le jour du Shabbat). Les Juifs ashkénazes pensait que les Dix tribus perdues, qu'ils appelaient "die Roite Yiddelech" (les "Petits Juifs Rouges"), étaient confinées derrière le Sambatyon, qu'il était impossible de traverser. La légende pourrait trouver son origine dans l'existence d'une rivière de sable et de cailloux qui, ayant une origine volcanique, aurait été agitée. En hébreu, elle s'appelait "Nehar Hol" ("fleuve de sable") l'équivalent de l'arabe "Wadi al-Raml". Ce nom fut ensuite mal compris et traduit comme "le fleuve des jours de semaine", ce qui donna naissance à la légende d'une rivière périodique qui alternait selon le samedi et les autres jours, d'où le nom "Sabbation" ou "Sambatyon" (le "fleuve sabbatique"). Ainsi s'établit une confusion entre le Sambatyon des Dix tribus perdues et le "fleuve sabbatique" de Flavius Josèphe et de Pline. D'autres localisations du fleuve sont nombreuses: les marchands arabes disaient que le fleuve se trouvait à 50 jours de marche depuis Aden et à travers le désert de la péninsule arabique et les écrivains musulmans connaissaient aussi le fleuve Sambatyon. La littérature rabbinique considérait le Sambation, ou Sabbation comme une rivière de Médie (ou le Gozan de la Bible, II Kings xvii. 6 et ailleurs), à 30 jours de marche de Jérusalem. Le prêtre Jean d'Ethiopie connaissait le fleuve en tant qu'il se trouvait dans son pays -soit le pays de Kouch, autre nom de l'Ethiopie. Le fleuve aurait pu aussi se trouver au Sud de l'Egypte en lien avec le fait qu'Alexandre le Grand y voyagea; en Inde de l'Ouest ou de l'Est; en un lieu situé à 10 jours de la tombe d'Ezéchiel, elle-même se trouvant à 1 jour de Baghdad. Ou dans la région de la mer Caspienne. Ou être l'Euphrate (ce fleuve avait ainsi été appelé car les Israëlites, après s'y être arrêtés, furent capable de célébrer le Shabbat) et même le Don, en Russie actuelle, qu'on appelait "Al-Sabt" en arabe alors que les Byzantins appelaient Kiev "Sambatas", tous termes signifiant "lieu de repos" et tous lieux places de commerce connues et nommées aussi ainsi par les Khazars. Enfin, le Sambatyon pourrait avoir été le fleuve Zab, en Adiabène, région du Nord de la Mésopotamie, où on supposait que les Dix tribus perdues d'Israël avaient été déportées. Xénophon appelait le Zab "Sabatos", nom qui, par la suite, aurait été altéré en "Sabbation" et "Sambatyon"

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