Les apôtres, St Paul, les évangélistes
Voici une liste utile des 12 apôtres, ces hommes solemnellement choisis, instruits et formés par Jésus, au début de sa prédication, comme disciples plus particuliers et chargés de prêcher et de chasser les déémons. Ils reçoivent, avec les autres disciples, l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Les "Douze" ont une fonction prééminente au cours de la prédication du Christ et, ensuite, après sa mort. Ils sont, de plus, considérés -aussi bien par les catholiques que les orthodoxes- comme ceux à partir desquels s'établit la succession des évêques, qui sont leurs successeurs directs. Le nombre 12 renouvelle celui des douze tribus d'Israël et symbolise le peuple nouveau, renouvelé par la Nouvelle Alliance. Judas, qui trahit le Christ, sera remplacé, par tirage au sort, par Matthias. Paul, au sens strict du terme, n'est pas un apôtre; il n'a pas été désigné par Jésus. Alors que Jacques, Pierre et Jean orientent leur action spécifiquement vers les Juifs, ils acceptent que Paul (et Barnabas) soient les "Apôtres des Gentils", c'est-à-dire des non-Juifs
- Simon, que le Christ appela Pierre (porte aussi le nom de Siméon, Simon bar Jonah, Simon bar Jochana, Céphas, ou Simon Pierre). Pierre était le fils d'un certain "Jona" ("Johannes") et il était né à Bethsaïdie, une ville des rives du lac de Tibériade. Simon avait un frère, André. Pierre finit par s'installer à Capharnaüm, chez sa belle-mère -car il s'était marié- y exerçant la profession de pêcheur -il possédait en propre son bateau de pêche. Avec André, Pierre devint l'un des disciples de St Jean Baptiste, sur les rives du Jourdain, et c'est dans ces circonstances qu'il rencontra le Christ qui, déjà, lui prédit qu'il changerait de nom, devenant, de "Simon, le fils de Jona", "Céphas", c'est-à-dire "pierre" en araméen. Ce changement de nom sera renouvelé encore lorsque Jésus appellera Simon définitivement à l'apostolat sur les rives du lac de Tibériade, avec André. Simon-Pierre devint alors le plus prééminent des Apôtres, le premier d'entre eux, même, exprimant une foi simple en le Christ, même s'il était assez sensible aux difficultés rencontrées. La première place de Pierre est affirmée par Jésus lui-même et, après que Pierre, dans les environs de Césarée de Philippe, ait reconnu le Christ comme "le Christ, le fils du Dieu Vivant", Jésus prononça les célèbres paroles: "Béni sois-tu, Simon Bar-Jona... Et je te le dis: "Tu es Pierre ["pierre" en araméen] et sur cette pierre je construirai mon Eglise, et les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle. Et je te donnerai les clés du Royaume des Cieux, etc.", qui firent de Simon-Pierre le réel chef des Apôtres -et donc de ses successeurs en tant qu'Apôtre les chefs de la communauté chrétienne. Pierre renia le Christ pendant la nuit précédant la Passion puis il fut confirmé chef de l'Eglise après la Résurrection, devenant le chef évident de la première communauté chrétienne, apportant la Nouvelle Alliance aux Juifs, mais aussi à quelques non-Juifs. Pierre fut jeté en prison pendant la persécution d'Hérode Agrippa Ier mais un miracle l'en fit sortir et il continua d'évangéliser. Pierre, ensuite, en vint à admettre la position de St Paul quant à l'évangélisation des non-Juifs, à savoir que ceux-ci ne devaient pas se voir imposer les coutumes juives (Pierre, en effet, avait essentiellement évangélisé les Juifs et tendait à se distancier des non-Juifs). Pierre, ensuite, alla apporter la Nouvelle Alliance en Asie Mineure, revenant occasionnellement à Jérusalem, où la communauté chrétienne avait été confiée à Jacques le Majeur. Pierre, d'ailleurs, finit par convertir la communauté de Jérusalem aux vues pauliniennes concernant les non-Juifs, lors du Concile de Jérusalem en 50-51. On ne sait pas quelles sont les circonstances qui firent que Pierre se rendit à Rome mais il est certain qu'il y exerça une longue activité missionnaire, en compagnie de Marc, l'Evangéliste et qu'il connut le martyr vers entre 64 et 68. Il prêcha probablement dans la catacombe de Ste Priscilla, sur la Via Salaria, une catacombe située sous les jardins d'une villa appartenant à une grande famille sénatoriale romaine, convertie au christianisme, les Acilii Glabriones. St Pierre est fêté le 29 juin. Il fut crucifié, selon son voeu, la tête en bas et cela eut lieu dans les jardins de Néron, au bas de la colline vaticane. Le corps de Pierre y fut d'abord enterré et, au moment de la désécration des tombes de l'endroit sous la persécution de Valérien, en 258, ses reliques, ainsi, d'ailleurs, que celles de Paul, furent transférées dans les catacombes de la Via Appia. Puis les reliques furent rapportées au Vatican et l'empereur Constantin, l'empereur qui donna existence légale au christianisme dans l'Empire romain, fit construire là une immense basilique. Elle fut finalement reconstruite, à la Renaissance, sous la forme de l'actuelle basilique St-Pierre. Le tombeau de l'apôtre, depuis le IVème siècle, devint le sanctuaire le plus révéré du monde occidental. La fête -ainsi que l'activité missionnaire de Pierre à Rome- fut longtemps associée à celles de Paul. Les symboles les plus connus de St Pierre sont, depuis la fin du VIème siècle, les clés, qui rappellent l'autorité que le Christ lui avait conférée
- André, le frère de Pierre. André, du grec "andreia" -"homme", "valeur"- était un nom grec courant chez les Juifs à l'époque du Christ. Frère de Simon-Pierre, André était donc le fils de Jonah, né à Bethsaïdie, sur les rives du lac de Tibériade. Il était aussi pêcheur et vivait, avec Pierre, à Capharnaüm, dans la maison de la belle-mère de celui-ci. Comme Pierre, Jacques le Majeur et Jean, il fut un disciple de St Jean Baptiste et c'est dans ces conditions qu'il rencontra le Christ pour la première fois. Lui aussi fut appelé définitivement alors qu'il exerçait son métier de pêcheur sur les rives du lac de Tibériade. Il est possible qu'il ait eu un statut légèrement supérieur à celui des autres Apôtres. André, après la mort du Christ, porta la Bonne Parole en Judée. Une fois qu'il en partit, il semble qu'il ait porté la Bonne Nouvelle au pays des Scythes. Les sources sont cependant diverses et font également état de l'Asie Mineure et de la Grèce, ce qui est sans doute probable également (on sait, par exemple, qu'André se rendit à Byzance où il ordonna le premier évêque). André fut martyrisé à Patras, ville de l'Achaïe, où il fut crucifié en l'an 60, attaché et non cloué à la croix. On célèbre sa fête le 30 novembre. Ses reliques furent apportées à Constantinople en 357 et elles y restèrent jusqu'à la prise de la ville par les Francs lors de la croisade. Les reliques furent alors transférées en Italie, essentiellement dans la cathédrale d'Amalfi
- Jacques, fils de Zébédée (Jacques le Majeur). Ce Jacques était le fils de Zébédée et de Salomé; il fut appelé le "Majeur", le "grand" pour le distinguer, en termes de taille, de Jacques le Mineur. Jean, "le disciple que Jésus aimait" était son frère et Jacques était vraisemblablement l'aîné. Zébédée, le père, semble avoir été un pêcheur relativement aisé de Bethsaïdie -voire de Capharnaüm- et sa mère, Salomé, fut l'une des saintes femmes qui suivirent Jésus. Bien que non élevés dans aucune forme d'érudition juive classique, les deux frères, du fait de la situation sociale de leur famille, avaient sans doute reçu une éducation de base et, le fait qu'ils vivaient sur les bords du lac de Tibériade les amena sans aucun doute à de nombreux contacts avec le mode de vie et la langue grecques, largement répandues dans la région. Certains pensent que Salomé aurait été la soeur de la Vierge, ce qui ferait de Jacques et Jean les cousins du Christ. La véhémence de leur caractère leur valut le surnom, par le Christ, de "fils du tonnerre". St Jean fut un disciple de St Jean Baptiste et il amena ensuite Jacques au Christ. Jacques et Jean étaient probablement dans une relation de partenariat avec Simon-Pierre et son frère André, pour ce qui est de leurs activités de pêche sur le lac de Tibériade. Jacques, Jean et Pierre ont une position privilégiée au sein des apôtres, étant les seuls, par exemple, à avoir été admis à la Transfiguration. Comme Jésus l'avait prophétisé avant la Passion, Jacques trouva le martyr. Cela eut lieu 14 ans après. Jacques fut tué en personne par le roi Hérode Agrippa Ier qui, alors, entendait satisfaire les Juifs, y compris sur le plan de la religion et, ainsi, sur le plan de la question des Chrétiens, qui commençait d'ennuyer les Juifs. Ce ne serait qu'après avoir évangélisé en Espagne que Jacques, de retour en Judée, aurait été tué, son corps ayant alors été miraculeusement ramené dans le nord-ouest de l'Espagne, puis à Compostelle. Cette tradition, cependant, semble manquer de fondements, pour ce qui est d'une oeuvre d'évangélisation de Jacques en Espagne. Mais il semblerait plus vraisemblable que son corps y ait bien été transporté -les reliques de St Jacques, par exemple, ayant été reconnues comme telles par une bulle du pape Léon XIII en 1884
- Jean, le frère de Jacques. Jean est aussi l'auteur de l'un des évangiles et de l'Apocalypse. Il est le frère puîné de Jacques le Majeur, tous deux fils de Zébédée et de Salomé, d'une famille de pêcheurs relativement aisée des bords du lac de Tibériade. Du fait de la véhémence de leur caractère, Jésus donna aux deux frères le surnom de "fils du tonnerre". Avec son frère et avec Simon-Pierre et André, Jean fut un disciple de St Jean Baptiste et c'est là, dans la région du Jourdain, qu'avec eux, il fut appelé par le Christ (ils ne furent tous, d'ailleurs, réellement appelés en tant qu'apôtres, que quelque temps après, dans la scène célèbre des bords du lac de Tibériade). Jean, avec Jacques et avec Pierre, devint l'un des apôtres les plus importants. Jean est le célèbre apôtre "que Jésus aimait", celui qui, par exemple, restera au pied de la Croix pendant la Passion et celui auquel le Christ confiera sa mère, Marie. Jean, pendant les tout premiers temps de l'Eglise, en Judée, resta proche de Pierre. Comme la plupart des autres apôtres, Jean resta en Judée une douzaine d'année, jusqu'à la persécution d'Hérode Agrippa Ier contre les Chrétiens. Il est probable que Jean, ensuite, partit pour l'Asie Mineure, y évangélisant dans différentes provinces -et y ayant certainement précédé Paul dans différentes communautés (mais pour de courts séjours seulement, repartant souvent en Judée). Jean aurait pu écrire son évangile à Ephèse et il eut la révélation de l'Apocalypse en exil sur l'île grecque de Patmos. Jean serait mort à Ephèse, une fois revenu d'exil. On fête St Jean le 27 décembre et, au début, il était célébré en même temps que Jacques le Majeur. Une église, St-Jean-Porte-Latine lui est dédiée à Rome. Le symbole de Jean en tant qu'évangéliste, est un aigle, ce qui symbolise les hauteurs auxquelles s'élèvent le premier chapitre de son évangile
- Philippe: il était originaire de Bethsaïdie, village des bords du lac de Tibériade, comme l'étaient Pierre et André. Comme eux aussi, il faisait partie de l'entourage de St Jean Baptiste. On sait peu de choses de lui. On dit, qu'après la mort du Christ, il aurait vécu -et aurait été enterré après sa mort vers 80- à Hiéropolis d'Asie, où de ses filles auraient agi comme prophétesses. On pense qu'il aurait été crucifié la tête en base ou décapité. Hiérapolis était une ville ancienne qui était célèbre pour ses sources chaudes et ses thermes. Les reliques de Philippe, en tout cas, comme celles de tous les autres apôtres, furent transférées à Constantinople puis, de là, à Rome, dans l'église des Douze Apôtres. La St-Philippe est le 1er mai, le même jour que la St-Jacques le Mineur
- Barthélémy. Son nom signifie "le fils de Talmai", ancien nom hébreu, soit que cela ait été son nom, soit que les termes aient été utilisés pour le distinguer en tant que tel. Beaucoup d'auteurs l'identifient avec Nathaniel, que Philippe, son ami, avait amené comme disciple à Jésus. Un missionnaire, maître d'Origène, au début du IIIème siècle, en "Inde", y apprit que Barthélémy y avait évangélisé avant lui, y apportant l'Evangile de Matthieu. Le terme "Inde", à cette époque recouvrait une aire vaste, y compris l'Arabie Heureuse. D'autres disent que Barthélémy aurait prêché en Mésopotamie, en Perse, en Egypte, en Arménie, en Lycaonie, en Phrygie et le long des côtes de la mer Noire. On dit qu'il subit le martyr dans la ville d'Albanopolis, en Arménie, décapité ou dépecé vivant et crucifié la tête en bas car il avait converti le frère du roi d'Arménie. On fête St Barthélémy le 24 août
- Thomas (aussi: Judas Thomas, Thomas le Didyme). Surtout connu pour son incrédulité concernant la Résurrection du Christ, qui lui avait été apprise par les autres apôtres et qu'il dut reconnaître 8 jours plus tard. Certaines sources pensent que Thomas a évangélisé dans le nord-ouest de l'Inde actuelle et qu'il y mourut, ses reliques ayant été ensuite transportées à Edesse. D'autres sources pensent que l'apôtre aurait pu descendre jusqu'à Madras et y avoir été martyrisé. Il y a moins d'éléments qui penchent pour cette seconde hypothèse que pour la première. Les deux, cependant, montrent une influence nette de la Perse dans la région. On dit que roi Alfred le Grand, d'Angleterre, envoya une expédition dans le but de rétablir les relations avec cette communauté éloignée de Chrétiens
- Matthieu. Il s'agit de l'évangéliste. Matthieu est Lévi, le publicain, collecteur d'impôts au service des Romains. C'est Jésus qui lui donne son nom de "Matthieu" -"don de Yahvé" en hébreu- après qu'il l'eût appelé à être apôtre. Lévi était le fils d'un certain Alphée, Galiléen (comme 11 apôtres sur 12) -ou Syrien. Bien que Juif, son métier de collecteur d'impôts le faisait mal voir des Pharisiens, lesquels, de plus, de façon célèbre, remontrèrent aussi quant au festin que Matthieu donna et auquel le Christ participa en même temps que d'autres publicains et pécheurs. Matthieu, après la mort du Christ, commença de prêcher aux Hébreux pendant 15 ans et il serait ensuite parti pour d'autres pays, probablement en "Ethiopie" -pas l'Ethiopie d'Afrique, mais une région au Sud de la Caspienne- en Perse et dans le royaume des Parthes, en Macédoine et en Syrie. Matthieu mourut martyr, bien que l'on ne sache pas s'il fut brûlé, lapidé ou décapité. Son martyr eut lieu dans cette région d'Ethiopie. La fête de St Matthieu se fête le 21 septembre. Le symbole de Matthieu, en tant qu'évangéliste, est un homme ailé
- Jacques, fils d'Alphée (et de Jacques), ou Jacques le Mineur. Jacques est le "frère du Seigneur" et évêque de Jérusalem au temps de la première communauté chrétienne. Il est le frère de Jude. Il semble totalement probable également que Jacques soit Jacques, fils de Clopas, tel que cité dans les Evangiles. Le terme "frère du Seigneur", aussi employé pour Simon le Cananite, Jude -et pour un certain Joseph, indique, d'abord, que tous ces personnages étaient liés entre eux et qu'ensuite, ils étaient liés par parenté au Christ -ce qui, d'ailleurs, tendait à leur conférer une certaine forme de supériorité dans le groupe même des Apôtres. Sur la question de savoir quelle était exactement ce lien de parenté avec Jésus, la question est difficile à trancher car le mot -et le concept- "frère", dans le monde juif et sémite indique aussi bien les frères par le sang, les beaux-frères (voir les frères germains -nés, d'un même père, de mères différentes) mais aussi les parents proches et lointains. Au sein des différentes dénominations chrétiennes, ce sont les Protestants qui tiennent ces "frères" du Christ pour ses réels frères; les Orthodoxes, eux, considèrent qu'il s'agit de fils d'un premier mariage de Joseph; et les Catholiques, eux, estiment qu'il s'agit de cousins de Jésus. Ainsi, Jacques, Joseph, Jude et même Simon le Cananite sont les fils d'une Marie, "soeur" de la Vierge et d'un certain "Alphée" (ou "Clopas"). Par contre, on ne sait pas de quel côté ces cousins de Jésus le sont: en effet, on ne sait pas si Marie et Alphée sont soeur et frère de sang de la Vierge, ou s'ils en sont seulement des belle-soeur et beau-frère
- Jude Thaddée, fils (ou frère) de Jacques. Jacques, dont Jude est le frère, était l'évêque de Jérusalem peu de temps après la mort du Christ et St Paul dit qu'il était -littéralement- le frère de Jésus (on pense, sans aucun doute que Jacques est "Jacques, fils d'Alphée"). Jude, lui, est également assimilé à Judas Jacobi. Son nom de "Thaddée" est à relier au fait que c'est son frère qui était plus connu que lui dans la communauté des premiers chrétiens
- Simon le Zélote (ou le Cananite). "Cananite" ne référe pas à un lieu de Galilée, ni "Zélote" au parti des Zélotes, ces activistes juifs de l'époque. Les deux termes visent le fait que Simon était "zélé" dans sa religion. On ne sait pas où Simon prêcha l'Evangile après la mort du Christ. Certains pensent que ce fut en Perse (où il serait aussi mort), d'autres situent cela de la Mer Noire, l'Egypte, l'Afrique du Nord et jusqu'en Grande-Bretagne. D'autres sources encore ailleurs. Le symbole de Simon est une scie, car il fut martyrisé en étant découpé par une scie. Dans les temps modernes, il est considéré comme le patron des tanneurs. Dans l'Eglise catholique, Simon est vénéré conjointement avec Jude Thaddée
- Judas l'Iscariote (remplacé par Matthias après la trahison de Judas). "l'Iscariote" signifie que Judas était originaire de la ville de "Kerioth" -ou "Carioth", une ville de Judée, c'est-à-dire du coeur d'Israël, alors que tous les autres apôtres étaient des Galiléens, c'est-à-dire de la même région que Jésus, la Galilée, cette région excentrée d'Israël et relativement peu considérée par les Juifs "orthodoxes". Judas est celui qui trahit le Christ. Il s'en suicide
- Matthias. Le grec "Matthias" est dérivé de l'hébreu "Mattithiah" ("cadeau de Yahvé"). Matthias était disciple du Christ depuis les temps de la prédication de St Jean Baptiste sur le Jourdain. Après la trahison et la mort de Judas, Pierre demande à la communauté chrétienne -120 personnes- de lui désigner un successeur en tant qu'apôtre. Deux personnes furent choisies, Joseph, "appelé Barsabas" et Matthias. On tira au sort pour départager les deux et ce fut Matthias qui fut désigné. Matthias, à partir de là, prêcha la Bonne Nouvelle en Judée puis en Ethiopie (en Afrique) où il semble être mort et avoir été enterré, près du temple du Soleil, dans la ville de Sebastopolis. Une autre version rapporte qu'il aurait plutôt été lapidé par les Juifs à Jérusalem et décapité. On pense que l'impératrice Hélène rapporta les reliques de Matthias à Rome et qu'une partie furent apportées à Trêves. Matthias se fête le 24 février (puis le 14 mai)
Paul naquit à Tarse, en Cilicie, d'une famille de Juifs pharisiens, pieux et zélés (son père, cependant, avait la citoyenneté romaine, qui se transmettait, donc, à Paul). La famille pourrait avoir eu ses origines en Galilée. Le nom juif de Paul était Saul mais il portait, déjà à cette époque, son nom romain de Paul. On enseigna à Saul, comme métier, de fabriquer la laine qui servait à tisser les tentes et il fut tôt envoyé à Jérusalem à l'école d'un docteur de la Loi, Gamaliel. On ne sait alors plus rien de Saul jusqu'au moment où on le voit participer au martyr d'Etienne. Prenant une part active dans la persécution des Chrétiens, Saul, alors qu'il se rend à Damas, en Syrie, pour les y poursuivre, est frappé d'une vision sur la route; il chute de cheval et devient aveugle. On était en l'an 35. Recueilli par des Chrétiens, converti et guéri, Saul -qui choisit alors de se faire appeler par son seul nom romain de Paul- commence de prêcher la religion nouvelle qu'il persécutait. Paul, cependant, dans un premier temps, n'a qu'une activité modérée et il finit par se retirer dans sa ville natale de Tarse, jusqu'en 43. Barnabas, cette année-là et alors que la communauté de Jérusalem avait été dispersée par la persécution d'Hérode Agrippa Ier, vient le chercher et ils entreprennent en commun un travail de mission. Puis, à partir de 45, il s'avère que Paul et Barnabas se sentent particulièrement attirés, voire se voient spécialement confier, le travail d'apporter la Bonne Nouvelle aux peuples non-juifs. En trois grands voyages -voyages dits "voyages apostoliques"- Paul et Barnabas partent prêcher le christianisme dans diverses régions: Chypre et le sud-est de l'Asie Mineure (45-49), de nouveau l'Asie Mineure et la Grèce (50-53) et de nouveau l'Asie Mineure et la Grèce (53-57). Le principal aspect du travail de Paul est qu'il avait prêché à des populations de non-Juifs, ce qui amena, par exemple, à ce que Pierre finit par reconnaître que ces non-Juifs, qui rejoignaient la nouvelle religion, n'avaient pas à se soumettre aux coutumes rituelles juives. Alors qu'il était rentré en Judée, les Juifs réussirent à faire emprisonner Paul par les Romains. Depuis sa prison, à Césarée, Paul finit par décider, sur la base de sa qualité de citoyen romain, de faire appel à Rome. Il partir en 59, faisant naufrage, en chemin, à Malte. Paul passa deux ans à Rome, mettant à profit son séjour pour y prêcher le christianisme. Il fut finalement acquitté vers 62. Avant de repartir rapidement vers les églises qu'il avait fondées dans la partie orientale de l'Empire romain, Paul fit sans doute un rapide voyage en Espagne, passant peut-être, au retour par le Sud de la Gaule. Arrêté une seconde fois par les Romains, en 66, qui craignaient sans doute des troubles dans leurs provinces d'Asie, Paul subit finalement le martyr en 67 à Rome, à un endroit appelé Aquae Salviae, quelque peu à l'Est de la Via Ostiensis et il fut enterré à 3 km de là, là où l'on construisit plus tard la basilique St-Paul-hors-les-Murs. En tant que Romain, Paul eut droit à n'être que décapité. La fête de Paul avait lieu, en même temps que celle de Pierre, le 29 juin. Mais comme l'on était au début de l'été romain et que la célébration des deux fêtes un même jour était fatigante pour le pape et les clercs, on décida de décaler la fête de St Paul au jour suivant, le 30. Au long de ses voyages et de ses différents séjours -dont ceux de Rome- Paul travailla avec Barnabas, les évangélistes Marc et Luc, et St Pierre
Les quatres évangélistes sont, pour d'eux d'entre eux, Matthieu et Jean, des apôtres:
- Matthieu. Matthieu est en même temps un apôtre; voir sa biographie ci-dessus dans la liste des apôtres
- Marc (ou Jean Marc, ou Jean). A son nom juif de Jean fut ajouté "Marcus", un terme romain. La mère de Marc était l'une des figures prééminente de l'Eglise primitive de Jérusalem et l'amie de Pierre. Marc pourrait avoir été le cousin de Barnabas, le compagnon de Paul dans ses missions et il fut lui-même le proche compagnon du travail de St Pierre. Marc quitta Jérusalem en 45-46, accompagnant Paul et Barnabas -dont il pourrait avoir été le cousin- qui repartaient pour Antioche, et d'où il devint une sorte d'assistant des deux missionnaires pendant le premier voyage apostolique de Paul. Mais Marc, sans doute par crainte, ne les accompagna pas jusqu'en Asie Mineure et il retourna à Jérusalem, ce que Paul ne pardonna pas (il refusa de reprendre Marc avec lui pour son deuxième voyage, ce qui fâcha Barnabas, lequel, lui, reprit Marc avec lui). Puis on ne sait plus rien de Marc pendant dix ans, après quoi on le trouve à Rome, y travaillant avec Paul et Pierre, en 49-50. Marc pourrait ensuite ètre allé en Asie Mineure, d'où il pourrait être revenu à Rome et y avoir été présent au moment de la mort de Paul. Marc pourrait ne pas avoir été baptisé jusqu'au moment où il vint à Rome et il l'aurait été par St Pierre. Marc travailla surtout avec Pierre, mettant ses enseignements par écrit avec précision. Marc, enfin, est également connu pour avoir été, à une date incertaine, à Alexandrie. Il y aurait été évêque pendant 20 ans et en serait parti pour Rome. On ne sait, par ailleurs, si Marc fut, ou non, un disciple du Christ. On sait que Marc connut le martyr à Alexandrie, son corps étant traîné dans les rues de la ville. Un lien est prétendu, dès la vie de Marc, entre celui-ci et Aquilée -l'actuelle Venise. Le symbole de Marc est un lion. Les reliques de saint Marc furent ramenées d'Alexandrie à Venise en 828, par deux marchands (la ville, alors, était déjà le point de départ d'un réseau commercial). St Marc se fête le 25 avril
- Luc. Le nom "Luc" est probablement une abréviation de "Lucanus". Luc est né à Antioche. Il était Grec (et non Juif mais il était très au fait de la Septante (cette rédaction en Grec de la Torah par les Juifs d'Alexandrie vers le milieu du IIIème siècle avant J.-C.) et de tout ce qui était juif, ce qui peut faire de Luc soit un converti au judaïsme, soit qu'il ait appris tout cela une fois converti au christianisme. Luc, de profession, était un médecin et il avait peut-être fait ses études à l'école de Tarse et, vivant à Antioche, la capitale de la Syrie, il pourrait aussi avoir appris l'araméen, la langue du pays. Luc avait rencontré Paul à Tarse et il l'accompagna en Europe, passant en Grèce, où il assura officiellement des fonctions d'évangéliste et où il aida Paul dans son travail d'évangélisation. Alors que Paul aurait continué seul son voyage, Luc serait resté dans la ville de Philippes, en Macédoine. Luc finit par rentrer à Jérusalem avec Paul et il le visita lorsque celui-ci eut été arrêté par les Romains et emprisonné à Césarée. La plupart des auteurs pensent que c'est alors que Luc rédigea son évangile. Puis Luc accompagna Paul à Rome (il fit partie du célèbre naufrage de Malte) et, une deuxième fois, à l'occasion du second emprisonnement de Paul à Rome. Luc, à Rome rencontra vraisemblablement souvent Marc, ainsi que Pierre. Luc mourut en Béotie, âgé de 74 ans. On ne sait pas s'il fut martyr. Il mourut après avoir prêché dans différents lieux tel la Dalmatie, la Galatie, l'Italie et la Macédoine. Dans ces années-là, entre 80 et 90, on pense que Luc écrivit les Actes des Apôtres, histoire de la communauté chrétienne naissante, entre l'Ascension et l'arrivée de Paul à Rome. Ses reliques furent transférées à Constantinople en même temps que celles d'André, sous l'empereur Constantin. Le symbole de Luc est un taureau (ou un veau) car son Evangile commence par le récit de Zacharie, prêtre et père de St Jean Baptiste. Il est possible que Luc ait été aussi peintre et, en tout cas, il en montre les qualités en tant qu'écrivain, dans son évangile
- Jean. Jean est le "disciple que Jésus aimait" et est en même temps un apôtre; voir sa biographie ci-dessus dans la liste des apôtres
Website Manager: G. Guichard, site Learning and Knowledge In the Carolingian Times / Erudition et savoir à l'époque carolingienne, http://schoolsempire.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 12/28/2010. contact us at ggwebsites@outlook.com