Un baptême à l'époque carolingienne

Dans le cadre de la volonté de Charlemagne d'unifier les pratiques de l'Eglise au sein de l'Empire franc, on a une lettre de Charlemagne à l'évêque de Trèves, Amalar et une lettre d'Alcuin, vers 798, à un prêtre, Oduin, décrivant le rituel du baptême. Les clercs, en effet, pour mieux comprendre les rituels nouveaux, pouvaient écrire à la cour pour demander conseil et l'empereur même, ou ses clercs, répondaient. A l'époque de Charlemagne, le baptême des enfants s'était répandu et le catéchuménat des adultes, tel qu'il s'était pratiqué depuis la fin du IVème siècle, n'existe plus, désormais, que dans les pays de mission, en Germanie

Un baptême, à l'époque carolingienne, se déroule donc ainsi:

• le catéchumène (ou ses parrain et marraine si c'est un enfant) dit qu'il renonce au Malin
• le prêtre souffle pour faire partir le démon et prononce l'exorcisme; puis il impose le sel, symbole de la sagesse
• on récite le Credo, ce résumé de la foi catholique
• on interroge le catéchumène (même remarque que ci-dessus) sur sa sincérité (on dit que l'on "fait les scrutins")
• le prêtre oint le candidat d'huile sur la poitrine et les épaules
• le catéchumène, enfin, subit une triple submersion, c'est-à-dire une aspersion d'eau bénite
• le nouveau chrétien revêt alors un vêtement blanc et il reçoit sur la tête une onction de Saint-Chrême (afin qu'il "porte la couronne du Royaume des Cieux et la dignité du prêtre")
• le prêtre achève la cérémonie en imposant les mains -ce qui confère au baptisé les 7 dons du Saint-Esprit