Il n'est fait mention nulle part de la Chine dans aucune source de l'époque carolingienne. Il se pourrait, ainsi, que l'intérêt pour la Chine ait été, d'une certaine manière, entravé par les relations de destruction que les Carolingiens menèrent à l'encontre des Avars, ce seul peuple d'Asie qu'ils connaissaient. Il est cependant probable, par ailleurs, que, dans les périodes d'ouverture de la Route de la Soie, les marchands au long cours, par exemple, contribuèrent à faire connaître à l'Ouest l'existence de ce pays lointain
voir aussi pour les pays de cette région, la page "Les Nestoriens, chrétiens en Chine et groupe d'influence sous les Abassides"
La Chine du Nord, en 7000 avt. J.-C., fut le troisième emplacement de la Révolution Néolithique. Les hommes, là aussi, passèrent du statut de chasseurs-cueilleurs à celui d'agriculteurs. Une fois le mouvement lancé, ce fut le long du Fleuve Jaune que l'on vit apparaître les premiers villages. Dans la région, les Tibétains et les Chinois font partie d'un même peuple qui ne s'est séparé qu'entre il y a 2750 à 5500 ans seulement. Il y a environ 10000 à 6 000 ans, les habitants du Nord et du Sud de la Chine étaient génétiquement distincts puis ils ont commencé à se mélanger à la fin du Néolithique (il y a 5 000 à 4 000 ans). À la différence de ce qui s'est passé en Europe, une population d'agriculteurs s'est mélangée à une population de chasseurs-cueilleurs (plutôt que la remplacer). Une route côtière aurait pu être une voie d'installation des populations d'Asie de l'Est
Après que la Chine ait connu un âge du Bronze -vers 3000 avt. J.-C., les premiers systèmes politiques apparurent en Chine sous la forme des dynasties, cette succession de souverains appartenant à une même branche. La première dynastie chinoise fut (vers 2000 avt. J.-C. peut-être) celle des Xia, qui possédait un observatoire solaire, qui permettait de déterminer les dates des travaux agricoles et dont le palais inaugure un plan qui durera jusqu'à la Cité Interdite. La dynastie des Shang lui succéda (peut-être vers le XIIIème siècle avt. J.-C.) et elle dura jusque vers 1046 avant notre ère. Il se pourrait que la période ait vu en fait coexister deux dynasties. Les Shang, à l'âge du Bronze, ayant nommé les Zhou pour surveiller leurs frontières de l'Ouest, ceux-ci finirent par renverser la dynastie. Ils installèrent un système semi-féodal et inventèrent le concept de "mandat du Ciel" pour légitimer leur pouvoir. Ils furent également les premiers à faire mouvement vers le Sud. Le Shaanxi, province d'où les Zhou étaient originaires, resta le centre politique de la Chine -via la dynastie Qin, par exemple- jusqu'au Xème siècle de notre ère. Les féodaux nommés par la dynastie se rendirent indépendants à leur tour et des invasions vinrent du nord-ouest. Les Zhou se replièrent sur l'Est, devenant les "Zhou de l'Est", mais cela n'empêcha pas leur pouvoir de continuer de se disloquer. Cette époque cependant -au VIIIème siècle avant notre ère, fut marquée par la naissance des mouvements de pensée les plus influents de Chine, tels le confucianisme, le légalisme ou le taoïsme. Les états qui naquirent de la fin des Zhou amenèrent à la période dite des "Royaumes combattants". Sept royaumes subsistaient, à la fin du Vème siècle, et se battaient entre eux. Les territoires avoisinant ces royaumes furent cependant annexés et gérés par des systèmes de commanderies ou de préfectures. C'est le roi de l'un des ces royaumes combattants -du royaume de Qin- qui finit par unir les six autres royaumes et qui, en pratiquant d'autres annexions, se proclama, en 214 avt. J.-C., premier empereur de Chine. La dynastie Qin a bénéficié du tournant dans l'art de la guerre que l'âge du fer avait apporté vers l'an 500 avant notre ère: une plus forte productivité agricole permit un plus grand nombre d'hommes et les armées devinrent des armées de plusieures centaines de milliers de soldats lesquels, de plus étaient armés de l'arbalète, une arme qui ne nécessitait quasi aucun apprentissage. Auparavant, l'art de la guerre chinois se fondait sur des chars à 2 chevaux et 3 personnes (un pilote, un archer, un lancier), les armées se composant de dizaines de milliers de ces chars lourds (l'apogée des chars eut lieu vers 700 avt. J.-C.) et les combats restant très ritualisés à l'imitation de ce que sera plus tard la chevalerie occidentale. Sous les Qin, les chars restent un objet de prestige pour leur propriétaire
Qin Shi Huang, en son court règne de 12 ans, réussit cependant à constituer le coeur territorial du pouvoir chinois pour les siècles à venir. L'empereur gouverna sur la base de la philosophie du légalisme, mais celle-ci se révéla inefficace sur le plan intérieur, le pouvoir finissant par persécuter les érudits. Ce fut également sous la dynastie que la Grande Muraille de Chine commença d'être construite. Par ailleurs, tout un système permettant d'unifier la Chine fut mis en place, ainsi un code de lois, une langue écrite et une monnaie (les pièces dites "banliang", qui portent un trou carré au centre, furent créées par le premier empereur de Chine puis tombèrent en déshérence). Qin Shi Huang se fit construire, vers 246 avt. J.-C., un mausolée célèbre (dans l'actuelle ville de X'ian) empli de 8000 statues en terre grandeur nature de ses soldats. Le fer des armes avait été recouvert d'oxyde de chrome pour les empêcher de rouiller, technique qui ne sera connue en Europe qu'au XVIIème siècle. Lorsqu'en 202 avt. J.-C. la dynastie des Han prit le pouvoir, elle choisit de gouverner selon le confucianisme, exemple qui allait être suivi par toutes les dynasties qui suivraient. Le confucianisme devint la base du recrutement des fonctionnaires et, généralement, la base du déroulement des études. Le jade était la pierre préférée de la dynastie et ses carrières se trouvaient dans le sud-ouest du Sin-kiang. Son commerce était réservé au souverain. On pensait qu'elle apportait l'immortalité et on l'utilisait, dans les chambres funéaires, pour couvrir le corps des dynastes d'un "costume de jade". Les Han sont le point d'ancrage de la civilisation chinoise: les Chinois contemporains se disent d'ethnie et de language han. La période de la dynasite Han est souvent considérée comme l'"Age d'or" de la Chine et elle fut aussi un âge de prospérité économique. La période qui va des Han de l'Est (25-220 ap. J.-C.) au IXème siècle a été qualifiée de "Chine médiévale" car, par constraste aux époques antérieures, une place dans la fonction publique n'a plus été une condition de toute carrière officielle. De nouveaux clans apparurent qui constituèrent une "aristocratie" ou "oligarchie". Cette caractéristique, cependant, ne dura pas car ces élites n'étaient pas propriétaires fonciers mais finirent par maintenir leur statut sur le long terme en accédant de nouveau aux postes de la fonction publique. Les Han furent les premiers à ouvrir la Route de la Soie, la route commerciale qui permettait de relier l'Occident car ils réussirent à repousser en Mongolie Intérieure les Hiong-nou (qui étaient peut-être les Huns). Une réforme visant à empêcher le système fiscal fondé sur la terre de n'être plus efficace amena des désordres mais la dynastie se maintint encore quelque temps. Elle se termina, finalement, et céda la place au retour des féodaux et des seigneurs de la guerre, vers 184 de notre ère. Les luttes internes -limitées à trois royaumes- se poursuivirent pendant que des peuples non-chinois, nomades, envahissaient le pays. Ces invasions amenèrent les Chinois de race Han à migrer, sur une grande échelle, vers le Sud, au-delà du Fleuve Bleu. Vers 303 de notre ère, il existait 16 royaumes et les nomades contrôlaient le Nord. Ces nomades, par ailleurs, avaient été sinisés depuis longtemps, certains ayant été même autorisés à s'installer en-deçà de la Grande Muraille. La Chine fut finalement réunifiée en 581, après près de quatre siècles de fragmentation et de développement séparé du Nord et du Sud. Des outils d'unification furent de nouveau mis en place, préparant un nouvel apogée, sous la dynastie Tang
La dynastie Tang fut fondée en 618 par Gao-zu. Commença une ère de prospérité et d'innovations dans l'art et la technologie. Le bouddhisme devint la religion principale du pays alors qu'il avait commencé à s'y implanter depuis le Ier siècle de l'ère chrétienne. La capitale fut installée à Xi'an (la ville s'appelant alors Chang'an -"paix perpétuelle" en chinois), dans la province du Shaanxi. Chang'an était probablement, avec Bagdad, puis Constantinople, la plus grande ville du monde de l'époque. L'endroit avait déjà été le lieu de la capitale des Qin, la première dynastie impériale, sous le nom de Xianyang. Parfois, lorsque les barbares menaçaient, Chang'an était délaissée par l'empereur, qui partait pour Luoyang, dans la province du Henan; cette ville servait alors de capitale orientale. La province du Shaanxi demeura le centre politique de la Chine jusqu'au Xème siècle. Chang'an présentait un plan rectangulaire de 9,4 (Ouest-Est) sur 8,4 km (Nord-Sud). 11 avenues Nord-Sud coupaient 14 grandes artères Ouest-Est, formant 106 quartiers. Une "cité impériale", d'un plan classique, occupait le centre nord du damier et le palais impérial se trouvait immédiatement en-dehors de la ville, au nord-est de la cité impériale. Il était relié à la Grande porte Sud par une voie de 163m de large. La ville abritait vraisemblablement 1 million d'habitants et 1 million supplémentaire vivaient dans les faubourgs. En 722, 91 temples bouddhistes et 16 taoïstes se trouvaient dans la ville ainsi qu'un marché Ouest et un marché Est. 4 temples zoroastriens et 2 églises nestoriennes s'y ajoutaient. La dynastie Tang, en Chine, de même que celle des Han, sont célèbres, et sont souvent vues comme celles sous lesquelles la Chine atteignit un apogée. Un commerce intensif se développa avec l'Ouest et le Sud et de nombreux marchands étrangers s'installèrent en Chine. Ce fut une période de "Pax sinica". Ce fut sous les Tang, en 713, que parut le premier journal du monde, le "Tsching Pao" (il fut publié jusqu'en 1911). Les marchands de Perse et de Sogdiane bénéficièrent de la Route de la Soie puisqu'ils se trouvaient au centre des échanges entre la Chine et l'Europe. Le sogdien était la langue parlée le long de la route de la Soie. Des Turcs, des Perses, des Indiens et d'autres nationalités situées le long de la Route vinrent vivre dans la capitale, qui, ainsi, devint la ville la plus cosmopolite du monde. Les Japonais, les Coréens et les Malais, les marchands des routes maritimes, firent également partie de ces échanges marchands: ils parcouraient, avec les marchands arabes, depuis le Moyen-Orient ou l'Asie du Sud-Est, la Route maritime de la Soie -ainsi que d'autres routes- depuis et à destination de Guangzhou (ou Canton) -Yang Cheng, la "cité des chèvres", cinq génies à dos de chèvre ayant sauvé la ville de la famine selon la légende; les marchands romains, depuis le IIème siècle de notre ère, avaient déjà été en contact avec cette ville du Sud de la Chine. La Route de la Soie, cependant, ne fut ouverte qu'en deux périodes -l'une de 60 ans, l'autre de 20 ans- seulement. Les Tang inventèrent aussi la poudre à canon (ils sont en compétition avec la dynastie précédente des Sui sur ce point, cependant; au IXème siècle, des moines chinois, qui cherchait un élixir de longue vie, découvrirent accidentellement la poudre à canon en mélangeant du salpêtre, du souffre et du charbon de bois). L'apogée de la dynastie Tang eut lieu essentiellement aux VIIème et VIIIème siècles. Une série de rébellions, commençant en 860, mena au déclin, puis au chaos
Ce furent les Tang qui établirent le premier code pénal chinois en 624. Il serait la base de tout ce qui allait suivre jusqu'en 1912. Il faisait la synthèse des vues légalistes (le rôle de la loi) et confucianistes (moral et distinction entre classes sociales) mais, en fait, il "confucianisa" la loi chinoise. Au début de chaque dynastie, depuis les Qin, on faisait paraître un "code des peines", le centre de la loi pénale. Les peines pour hommes passèrent, sauf la peine de mort, de peines physiques à des peines de flagellation et de servitude et les femmes subissaient une variété de peines; les "10 abominations" désignait ce qu'on considérait comme le plus haïssable, essentiellement tout ce qui allait contre l'autorité et les "8 délibérations" étaient un ensemble de principes qui permettaient d'atténuer les peines pour les membres des classes supérieures. L'empereur chinois était la source de toute loi et il était au-dessus des lois. Le droit civil lui -au sens qu'on lui donne en Occident- était le champ de la coutume. Pour une condamnation, il fallait un aveu, lequel s'obtenait souvent par la torture. Il existait un système d'appel
Suivit la période dite des "Cinq Dynasties et des Six Royaumes", entre 907 et 960. De nombreuses dynasties se succédèrent rapidement dans les anciens territoires du coeur de l'empire, en Chine du Nord, alors que 10 royaumes occupaient des parties de la Chine du Sud et de l'Ouest. Le Sud fut plus stable que le Nord, cependant. La dynastie Song prit le pouvoir en 960, s'installant comme la nouvelle dynastie et elle dura jusqu'en 1279, nominalement. Elle commença d'être disputée, dans ses parties nord, dès 1115. Sa capitale était Kaifeng. Cette période des Song fut de nouveau une époque de prospérité économique, au point qu'on a même parlé de "Révolution Industrielle": la Chine, ainsi, par personne et par an, consommait 1,5 kg de fer -contre 0,5 en Europe à la même époque; elle avait les plus grandes villes du monde de l'époque; et le produit intérieur brut par habitant était, en l'an 1000, légèrement supérieur à celui des royaumes européens. L'art martial du combat kung-fu contre un taureau remonte à la dynastie Song et fut apportée par la minorité ethnique Hui (musulmane) des régions du nord-ouest; ses pratiquants devaient apprendre le kung fu, un art martial ainsi que le qigong, une gymnastique; les luttes avec des taureaux avaient lieu lors de la fête annuelle de l'Aïd el-Ada (la "fête du sacrifice) puis les taureaux étaient sacrifiés
La Chine, ensuite, continua le rythme des dynasties pour en arriver, après les Mongols et les Mings, aux Qing, la dernière dynastie chinoise -une dynastie mandchoue. Jusqu'en 1800, la Chine représentait 32% du PIB international. Les différents souverains de la Chine, par-delà les dynasties, se sont toujours préoccupés de montrer leur puissance dans la vie éternelle: dès Qin Shi Huang, chaque dynaste eut à coeur de se faire construire de gigantesques mausolées, véritable villes et palais de l'après-mort, ensevelis sous de grands promontoires de terre; ce concept avait été inventé par un marquis, deux cents ans avant les Qin. Dès les Han, cependant, on se rendit compte que l'effort demandé au peuple pour la construction de ces complexes funéraires amenait des révoltes et, finalement, la fin de la dynastie, contradiction importante de l'histoire chinoise. De plus, sous les Han, une série de tombeaux royaux furent édifiés au Nord de Xi'an, la capitale; ils symbolisaient le fait que les souverains défunts continuaient de participer à la défense de la Chine contre les Barbares du Nord; chaque promontoire s'accompagnait d'une petite cité bien réelle et d'une garnison. La garde de chaque tombeau, par ailleurs, était confiée à un noble venu des provinces ce qui permettait à l'empereur de contrôler la noblesse. Alors que les Han commencèrent de réduire la grandeur et la somptuosité des mausolées, ce fut finalement sous les Tang qu'on apporta une première solution: au-lieu de faire construire au-dessus du monument funéraire une énorme pyramide de terre battue, on se contenta de creuser des tunnels et des chambres sous des montagnes remarquables -ce qui nécessitait des dizaines d'hommes et non plus des milliers comme auparavant; de plus, des lois somptuaires limitèrent ce qu'on pouvait enterrer dans le tombeau et on tenta aussi de décourager les pilleurs de tombe
La Grande Muraille de Chine existe déjà à l'époque carolingienne. Commencée sous la dynastie Qin, elle vise à contenir les invasions des diverses tribus venues du Nord et s'étend alors des côtes quasi-coréennes de la mer Jaune jusqu'aux Ordos, le grand plateau de la boucle du Fleuve Jaune (une branche la doublant là). A l'époque des Han, la muraille a été poursuivie jusqu'aux premières oasis du Sin-Kiang, protégeant la Route de la Soie. Finalement reconstruite sous la dynastie Ming, la Grande Muraille, dans son tracé final, comprend 6259 km de murs, 360 km de fossés et 2232 km de barrières naturelles (montagnes, rivières). Le Grand Canal, lui, qui relie la région de l'actuelle Shanghaï à Pékin, par Kaifeng, date de vers 595 et a été restauré sous les Tang
La période Jomon, après la dernière période glaciaire, dura de 10000 à 300 avant notre ère. Elle fut l'équivalent, au Japon, du Néolithique, mais avec un mode de vie de chasseurs-cueilleurs semi-sédentaires seulement. La période fut également caractérisée par de nombreuses poteries. Des migrants venant de l'extérieur du Japon apportèrent ensuite de nouvelles pratiques, telles le riz, le chamanisme, le fer ou le bronze. Ces migrants venaient vraisemblablement de la région du Fleuve Bleu, en Chine. Ces développements eurent lieu au cours de la période 'Yayoi', entre 300 avt. J.-C. et 250 ap. J.-C. L'organisation politique devint plus complexe, le Japon commença d'être mentionné dans les textes chinois et les tribus du Japon payaient le tribut à la Chine. Selon ces sources, le Japon, au IIIème siècle, se transforma en une entité politique unifiée, gouvernée par une reine-chaman
La période suivante -entre 250 et 710- vit l'émergence d'une autorité impériale forte -fondée sur le modèle de la Chine- à la cour du Yamato, avec une forte influence sur l'Ouest du Japon. Pendant une première demi-période -la période Kofun, 250-550- des états rivaux sont en transition vers le modèle impérial et ont de fortes relations avec le royaume du Baekje, en Corée du Sud, au cours des Vème et VIème siècles. L'époque vit également l'introduction du bouddhisme. Une histoire plus mouvementée semble à avoir été liée à de nouvelles vagues migratoires en provenance du continent. La seconde période -la période Asuka, 550-710- vit le pouvoir impérial continuer de se fortifier, un code de lois fut élaboré et on assista à la généralisation du boudhisme dans le pays. L'influence chinoise se maintint et le confucianisme fut finalement introduit. Son influence resta dominante jusqu'au XIXème siècle; le nom des ères japonaises, pendant toute l'histoire du Japon, a toujours été tiré de textes chinois (seule la plus ré cente "ère Reiwa" vient du plus ancien recueil de poèmes japonais, le Manyoshu)
La période de Nara (707-794) vit l'émergence du Japon en tant qu'état fort. L'impératrice Genmei déplaça légèrement la capitale, la déplaçant à Nara en 710. La ville fut modelée sur Chang'an, la capitale de la dynastie chinoise des Tang. La famille impériale entra en lutte avec les moines boudhistes et les régents. La capitale, en 784, fut déplacée à Nagaoka et à Kyoto (ou Heian-Kyo) en 794. Des textes, au début du VIIIème siècle, donnent une histoire de la fondation mythique du Japon: celle-ci aurait eu lieu en 660 avt. J.-C. par l'empereur Jimmu, qui aurait été le descendant direct d'Amateratsu, une divinité shinto -la reine du Soleil
La période Heian (794-1185) vit l'apogée de l'Empire du Japon et est remarquable par sa poésie et sa littérature. Le Japon réussit à se démarquer fortement de la Chine et développa, par exemple, un système "indigène" d'écriture -l'écriture kana. L'influence chinoise se termina en 838, date de la dernière mission envoyée à la cour des Tang, du fait du déclin de cette dynastie. Le commerce avec le continent et les pélerinages boudhistes continuèrent cependant. Le pouvoir, par ailleurs, passa -comme cela allait être la coutume pendant la plupart de l'histoire du pays- à de puissantes familles de l'aristocratie, qui gouvernaient en tant que régents (dits "Sessho" et "Kampaku"). Une guerre civile entre divers clans militaires mit un terme à la période, ce qui mena à une autre caractéristique de l'histoire du Japon: l'émergence de clans de samouraïs et le règne d'un shogun
Le Néolithique commença dans la péninsule coréenne en 6000 avt. J.-C. Le royaume de Gojoseon, entre le VIIème et le IVème siècle avant notre ère, se forma à partir d'une fédération de cités fortifiées. La capitale qui, au début, pourrait s'être trouvée près de la frontière mandchoue, fut ensuite transférée à Pyongyang. Une princesse indienne, originaire d'Ayodhya en Inde, épousa le roi de Corée du Sud en l'an 48 de notre ère. La dynastie chinoise des Han envahit temporairement la Corée en 108 avt. J.-C. et elle installa quatre commanderies dans la région de Liaoning -trois d'entre elles disparaissant dès 75 avt. J.-C. L'une d'elle demeura sous contrôle chinois jusqu'en 313 de notre ère
Trois royaumes se développèrent ensuite au tournant de l'ère chrétienne: le royaume de Goguryeo -au Nord et au centre de la péninsule; le royaume de Silla, au sud-est; et le royaume de Baekje, au sud-ouest. Ces royaumes étaient rivaux, à la fois sur le plan économique et militaire et le royaume du Nord -le royaume dominant- fut en guerre constante avec les dynasties chinoises Sui et Tang. Puis, entre le VIIème et le VIIème siècle, ce fut le royaume de Silla (qui se termine en 935) qui devint le royaume prépondérant. Il forma une alliance avec les Tang contre les deux autres royaumes et, une fois vainqueur, il repoussa les troupes chinoises. Puis Silla finit par fonder le premier royaume unifié à couvrir toute la péninsule coréenne. Il était réputé pour abriter des ressources en or. Il passa du statut d'un petit royaume à celui d'un lieu cosmopolite, préservant des trésors venant d'une vaste région entre Chine et Méditerranée. Les dates officielles de la dynastie (57 avt. J.-C.-935 ap. J.-C.) en font l'une des dynasties ayant régné le plus longtemps et elle constitua la base de nombreux traits de la culture coréenne actuelle. Un général du Goguryeo, pendant ce temps, fonda le royaume coréen de Balhae, qui s'étendait du Nord de la Mandchourie aux provinces du Nord de la Corée. Ce royaume, fondé en 698, fut détruit par les Khitans en 926. De nombreux de ses habitants revinrent alors en Corée. Entre-temps, Silla, au IXème siècle, s'était effondré. Après une période tumultueuse -la période des Trois Royaumes Tardifs (892-936), la dynastie Goryeo s'intalla en 935, tendant à se définir elle-même comme un "empire" -bien qu'elle évita le terme "empereur" pour ses membres, préférant le terme "roi suprême". Un code de lois fut rédigé vers 960, un système de fonctionnaires instauré vers 980-990 (une réforme de la possession des terres avait été mise en place et des représentants du pouvoir installés à l'échelon local). Le boudhisme fleurit à cette époque également. Les esclaves furent libéré en 958. En 990, le roi centralisa le royaume, se fondant sur la tradition confucéenne, envoyant des érudits dans les régions pour superviser l'enseignement local et intégrant l'aristocratie locale dans le nouveau système bureaucratique. Ce nouveau royaume de Goryeo fut menacé sur ses frontières nord par les Khitans, entre 993 et 1019, et le gouvernement central finit par acquérir une autorité complète sur le royaume, sous le règne du roi Munjong (1046-1083)
Une grande partie du Cambodge moderne était sous les eaux vers 4000 avant notre ère. Une culture néolithique se repère entre les IIème et Ier millénaires, probablement développée par des migrants venus de Chine du Sud. Divers groupes, avec diverses organisations politiques, existaient vers le Ier siècle avt. J.-C. Les Khmers s'installèrent dans la région, y arrivant dans la vague des proto-Malais. Les Khmers étaient sous l'influence religieuse et politique de l'Inde -via les marchands. Le premier royaume khmer existe entre le Ier et le VIème siècle de notre ère et il fut suivi d'un autre, qui contrôlait de grandes zones du Cambodge, du Vietnam, du Laos et de la Thaïlande. Mais l'âge d'or des Khmers eut lieu entre le IXème et le XIIIème siècles, avec le royaume de Kambuja, centré sur la ville d'Angkor, dominant de vastes territoires et réalisant l'unité de royaumes divisés. L'Empire khmer s'étendait alors sur la plus grande partie de l'Asie du sud-est continentale, un réseau de grandes routes connectant les colonies lointaines aux capitales. Les grandes villes existaient souvent dans l'enceintre des grands complexes de temples ou dans leur voisinage et la période angkorienne classique commença entre 8ème et 9ème siècle. L'apogée du royaume n'eut lieu que vers 1200. Jayavarman II (802-830) fonda trois capitales: Indrapura, Hariharalaya et Mahendraparvata. Les rois khmers étaient considérés comme des dieux, chacun s'efforçant de surpasser son prédécesseur en termes de magnificence. La ville d'Angkor -fondée aussi par Jayavarman dans l'actuel Cambodge en 800- fut la capitale de cette empire khmer (qui fut la puissance principale du Sud-Est Asiatique pendant 5 siècles). La ville s'étendait sur plus de 1000 km2, ce qui en fit la zone urbaine la plus étendue du monde pré-industriel (sa taille équivalait à 3 fois celle de l'actuelle ville de Philadelphie aux Etats-Unis). Angkor Tom fut l'ensemble architectural qui fut créé le premier. A Angkor, les Khmers mirent en place un système complexe de gestion de l'eau constitué d'un réseau de canaux, promontoires, quais et réservoirs (des "barays", en khmer) qui servaient à recueillir et à stocker l'eau de la mousson d'été; elle était ensuite redistribuée dans les rizières en cas de sécheresse. Le plus grand réservoir, le "West Baray" pouvait contenir 53 millions de m3. Le site d'Angkor se situait à proximité à la fois du Mékong et du lac Tonlé Sap. Le Mékong était une artère commerciale; et, au moment de la mousson, son courant prenait le pas sur celui du lac et inondait les marais de celui-ci, entraînant des milliers de tonnes de poissons; le lac devenait alors une inépuisable réserve de nourriture et ses eaux servaient aux rizières. Autour du palais du roi, s'étendaient, sur un plan rectangulaire, les quartiers d'habitation. La fin de l'Empire khmer, entre fin XIVème et début XVème siècle, fut probablement dû à divers facteurs: sociologie, politique, environnement. En ce qui concerne ce dernier point, la région subit de longues périodes de sécheresse entrecoupées de pluies inhabituellement fortes et le système de gestion de l'eau pourrait s'être révélé insuffisant à faire face à ces variations soudaines et fortes du climat
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