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Les Avars

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L'Asie Centrale, avec ses montagnes et ses steppes, fut toujours le monde des tribus nomades. Avec la Chine à l'Est et au sud-est, l'Europe et le Moyen-Orient à l'Ouest et au sud-ouest, ces tribus nomades, bâtissant des empires qui se faisaient et se défaisaient, furent d'actifs participants -et parfois de façon fondamentale- de l'histoire des deux côtés de leur zone civilisationnelle. Pour ce qui est des Avars, il se trouve, qu'alors que, pendant le IVème siècle, les Huns avaient quitté les steppes du Nord de la mer d'Aral en direction de l'Europe, les Juan-Juan (c'est leur nom chinois; ils sont également appelés "Ruruans" dans le monde anglo-saxon), un peuple mongol, nomade, des steppes du Nord de l'Altaï, s'y développa et finit par règner, à la fin du Vème siècle, sur un puissant empire. Les Juan-Juan furent probablement les premiers à utiliser le titre de "Khan". Les "Turcs" étaient leurs vassaux. Ces Turcs étaient les "Tujués" pour les Chinois et ce sont eux qui sont à l'origine de tout le monde turc. Les Turcs se rebellèrent contre les Juan-Juan et les vainquirent. Ils devinrent à leur tour la première puissance d'Asie Centrale. Les Avars pourraient être soit les restes des Juan-Juan, soit un autre peuple. Dans ce dernier cas, ce seraient cependant des Mongols, apparentés aux Juan-Juan, ainsi qu'aux Huns. Ils auraient été chassés du bassin de l'Ili par les Turcs au moment où ceux-ci faisaient de même avec les Juan-Juan. Les Avars, en tout cas, se mirent en mouvement vers l'Ouest et furent, dès lors, connus sous leur nom d'"Avars". Les historiens contemporains parlent des Avars comme un groupe ethniquement divers, formé de Mongols, Bulgares et Turcs et de Slaves orientaux voire comme un rameau des Huns. Les Carolingiens, selon Alcuin, appelaient les Avars les Huns

Arrivant en Russie du Sud au VIème siècle, les Avars y assimilèrent les restes des Huns, lesquels avaient finalement été expulsés de la plaine hongroise, le dernier lieu où ils s'étaient installés, par les Gépides et les Ostrogoths, au Vème siècle. Les Avars fondèrent un royaume basé sur le pillage, les rançons et les tributs. Un Khan ou Kaghan, ou Tudun est leur chef qui, en fait, règne sur une fédération de tribus. L'empereur de Byzance, Justinien, les utilisa vers 567 contre les Gépides de Pannonie et pour combattre les Slaves et les Bulgares qui menaient des expéditions contre les provinces romaines. Les Avars finirent par construire un vaste empire qui, à la fin du VIème siècle, s'étendait de la Volga au Danube. Les Avars constituaient une menace pour Byzance, Constantinople même, les Balkans et ils finirent même par attaquer la Bavière et l'Italie. Entre 500 et 700, les Avars se sont alliés avec les Lombards: des postes militaires, gardant la frontière avec les Byzantins, avec des garnisons des deux ethnies, ont été trouvés en Italie centrale. L'empire byzantin finit cependant par les contrôler et, au début du VIIème siècle, l'empire avar déclina, menacé à son tour par les Slaves et les Bulgares. Les Avars avaient fini par s'installer dans la Pannonie -l'actuelle Hongrie- l'ancien territoire des Lombards. La présence des Avars, depuis 625, sans dynamisme mais avec une culture spécifique et brillante, dans le moyen et bas-Danube, et qui n'ont plus aucune alliance avec aucun des peuples avoisinants, a rompu toute voie commerciale par le fleuve vers l'Orient et, depuis, l'Europe comptait sans les Avars. Au temps de Charlemagne, les Avars avaient fini par constituer un vaste ensemble fortifié en Pannonie (l'actuelle Hongrie), entre Danube et Tiza, le fameux "Ring", où ils avaient accumulé les fruits de siècles de pillage; plusieurs peuples slaves étaient leurs clients. Le Ring avait succédé aux cercles de chariots; il s'agissait du ring principal et des rings secondaires existaient. Depuis 740 les avances des Francs, comme, par exemple, avec la quasi-annexion de la Bavière, inquiètent les Avars et ils harcèlent les marches de la Bavière, ou ont soutenu Tassilon ou les Slaves contre Charlemagne et on hésite entre hostilités et négociations. A partir de 788 (assemblée de Regensburg) on met en place une ligne de défense frontalière pour protéger la Bavière et le Frioul et la conquête qui commence, en 791, freinée par le complot de Pépin le Bossu, est sans doute une christianisation, la mainmise sur un fort butin et la ré-ouverture des routes commerciales du Danube. Les opérations reprennent en 795, même si certains Avars, du fait de troubles internes voulaient négocier leur ralliement et leur conversion et le Ring est définitivement détruit en 796, sous la direction de Pépin, fils de Charlemagne. Quinze chars sont chargés d'or, d'argent et de vêtements et sont partagés entre les chefs de l'expédition. Salzburg évangélise le peuple avar qui, en 805, quitte la région et le pays est partagé entre Bavière et Slaves du Sud avec, sur le Danube moyen et la basse-Drave, la marche de Pannonie. Les Avars furent exterminés et ceux qui se soumirent furent convertis au catholicisme, par l'archevêché de Salzbourg. Charlemagne ne s'était pas vraiment préoccupé de cette évangélisation et, sauf Alcuin et Arn, Paulin d'Aquilée avait aussi prôné la prudence. De dernières révoltes furent écrasées en 805 et 811. Les restes des Avars furent soit soumis par les Slaves de Moravie, soit un petit nombre s'enfuirent en Transylvanie où ils se fondirent à des populations locales d'origine slave, asiatiques ou germaniques. Les Székelys peuvent être considérés comme leurs descendants

Les Avars faisaient preuve d'une organisation sociale inflexible sur le plan militaire, faisant participer aux combats aussi bien les bien portants que les malades, par exemple. Les tombes révèlent aussi souvent des restes à la fois d'hommes et de chevaux. Cette tradition d'enterrer un guerrier avec son cheval vient de Sibérie, de Mongolie ou de certaines régions d'Asie centrale, ce qui est un indice de l'origine des rites funéraires avars. Les Avars auraient aussi été les inventeurs de l'étrier, que les Carolingiens leur auraient emprunté, ainsi que leurs arcs. A la guerre, les cavaliers avars imitaient le cri du loup. Les Avars étaient d'excellents cavaliers. De façon intéressante, on notera qu'il existe encore, dans le Caucase du Nord-Est, des Avars. Ce ne sont pas des descendants des Avars de l'époque carolingienne mais, probablement, des descendants des Avars qui, à l'époque où les Turcs chassèrent Juan-Juan et/ou Avars d'Asie Centrale, ne migrèrent pas vers l'Ouest. Ces Avars représentent, ainsi, un tiers de la population du Daghestan. 600 000 personnes, dans les républiques russes du Daghestan et de l'Azerbaïdjan, parlent l'avar, ainsi que 10000 personnes d'une diaspora en Turquie. L'avar fut d'abord transcrit par le biais de l'alphabet géorgien, puis arabe (à partir du XVIIème siècle) et enfin cyrillique depuis le XXème siècle. Ainsi, paradoxalement, il est encore possible, aujourd'hui, d'apprendre la langue avar qui, même si elle a dû évoluer depuis le VIIIème siècle, n'en doit pas moins permettre de remonter ainsi le temps...

Website Manager: G. Guichard, site Learning and Knowledge In the Carolingian Times / Erudition et savoir à l'époque carolingienne, http://schoolsempire.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 4/14/2011. contact us at ggwebsites@outlook.com
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