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A propos de la rédaction du Coran

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Le Coran est le livre saint des Musulmans. Il est la compilation des textes qui ont été dictés à Mahomet par l'archange Gabriel lors de toute une série de révélations, qui eurent lieu dans une grotte des environs de La Mecque. Cette révélation est considérée par les Musulmans comme la fin des révélations du Dieu unique des Juifs et des Chrétiens à l'homme. Mahomet est donc le "sceau des prophètes", le dernier de ceux-ci. Les textes du Coran sont de nature religieuse et eschatologique (ils décrivent, par exemple, la fin du monde) mais ils contiennent aussi des prescriptions politiques pratiques et détaillées qui permirent, tôt, le fonctionnement de la société musulmane, la "communauté des croyants" ou "oumma". A l'époque de Mahomet même, les versets révélés par l'archange Gabriel soit étaient écrits sur divers supports (dont des omoplates de mouton) soit mémorisés par les premiers partisans du Prophète. Les différentes méthodes postérieures d'interprétation des textes (interpolation, recours aux "hadiths", les faits et gestes du prophète, etc.) peuvent avoir fait leur apparition tôt pour régler les premiers problèmes d'interprétation du Coran. Dès cette époque, on verra aussi apparaître un effort de classement purement matériel des révélations: elles sont rédigées sous formes de versets (vers 6400 au total), lesquels sont regroupés en chapitres ou "sourates". Ces sourates, dans la version moderne du Coran, sont classées de la plus longue à la plus courte

Le calife Othman, calife de 644à 656, se résolut à faire rédiger une version unique du Coran face aux querelles -qui vont jusqu'aux conflits armés- qui surgissent dans l'interprétation des textes qui sont disponibles à l'époque. Le calife nomme un comité d'experts qui rédige ce que l'on appellera la "vulgate d'Othman". Il s'agit d'un énorme volume très impressionnant (plus d'1,5 m3!) rédigé en gros caractères de l'alphabet arabe dit "hedjazi" (du Hedjaz), qui ne comporte pas de signes diacritiques, ces signes, dans l'alphabet arabe, qui permettent de noter les voyelles et certaines prononciations. Des copies, d'un volume identique, sont envoyées dans les principales villes sous domination arabe (ainsi, l'ancêtre du Caire). Certains exemplaires, celui du Caire, par exemple, sont encore conservés aujourd'hui. Même les chiites acceptent ce texte comme un texte de référence. Dans le cadre des luttes qui s'associent à la rédaction du Coran, le calife Othman est assassiné par les partisans au milieu de ses Corans. Son sang tachera ces exemplaires. Cette rédaction du Coran a eu lieu dans le cadre de luttes internes qui déchirent le monde musulman suite à l'arrêt du dynamisme de la conquête. Ali, cousin de Mahomet et son beau-fils (il avait épousé Fatima, la fille du Prophète et seule survivante des enfants de celui-ci), qui avait déjà vu le califat lui échapper à la mort de Mahomet en 632 -le choix de la communauté musulmane écartant le droit du sang- se fait le porte-parole des Bédouins, récrutés par les Arabes de la péninsule pour la conquête et s'estimant lésés dans le partage de la conquête militaire. Ali, entre autres, propose, par son piétisme, une version très conservatrice du Coran, dénonçant des innovations qui, selon lui, étaient contraires au Livre. Il prétend que sa version du Coran comprend 20 fois plus texte que celle d'Othman. Ce désaccord fondamental donnera naissance à la division de base qui existe dans le monde musulman entre les chiites, partisans d'Ali et les autres, appelés sunnites. Les chiites, cependant, acceptèrent la vulgate d'Othman comme la référence de leur foi

Lorsque dans les années suivantes, leur pouvoir établi, les califes omeyades, successeurs de Muhawyah-ibn-Umayya, gouverneur de Syrie, parent d'Othman et vainqueur d'Ali, en reviennent à une politique d'expansion -essentiellement à l'encontre de Byzance- celle-ci accroît encore la diversité des peuples qui sont soumis à la loi musulmane. Le califat omeyade finira par s'étendre de l'Espagne et du Maroc à Samarkand et Kaboul. L'absence de signes diacritiques dans la vulgate d'Othman amène donc toute une variété de textes nouveaux du Coran fondés sur ces imprécisions. La langue arabe, en effet, se fonde, pour ses ressources lexicales, sur des bases fondamentales composées de 3 consonnes. Ces bases de 3 consonnes, fonction de quelles voyelles, dans la prononciation courante, leurs sont associées, fournissent la variété du vocabulaire. Aussi, sans signes indiquant ces prononciations, le texte du Coran d'Othman pouvait encore prêter à de nombreuses variantes. Aussi, le calife Abd-el-Malik, en 685, rend encore plus uniforme la vulgate d'Othman en lui ajoutant les signes diacritiques. A partir de cet ajout, le texte du Coran est donc définitivement fixé. Ce travail, de plus, correspond à une volonté de politique culturelle du calife, qui entend affirmer le monde musulman à l'encontre du monde chrétien de Byzance ou du monde juif: les Musulmans doivent, comme les chrétiens et comme les Juifs, pouvoir se référer à un livre unique; le monde musulman se dotent d'édifices de prestige; ainsi Abd-el-Malik fait-il venir à Damas -ou se voit-il prêter par l'empereur byzantin- des artisans et artistes chrétiens pour décorer la célèbre mosquée des Omeyades. Celle-ci présente donc une décoration très byzantine. Les Omeyades acceptèrent qu'y soit conservé le tombeau de Jean-Baptiste, qui se trouvait là. St Jean-Baptiste, dans le monde musulman est connu sous le nom de Yahia. La grande mosquée des Omeyades de Damas abritera même la tête d'Hussein, l'un des fils d'Ali, révolté comme lui et qui fut tué à la bataille de Kerbala en 680. Des copies de la vulgate d'Othman, fixée par Abd-el-Malik suivront les grands conquérants arabes de l'époque omeyade. Ainsi, Okba ibn Nafi -Sidi Okba- le conquérant de l'Afrique du Nord- laissera un de ses exemplaires dans la ville de Kairouan. Des copies seront faites de ces copies

Entre la vulgate d'Othman et la fixation définitive du texte par Abd-el-Malik, beaucoup d'autres versions du Coran sont donc apparues. Elles furent rassemblées, sous forme photographique, entre la Première et la Deuxième Guerre Mondiale par un orientaliste allemand. Ces versions du Coran présentent les sourates dans un ordre différent, par exemple, ou le contenu des versets est différent. Un "Corpus Coranicum" est actuellement en passe d'être réalisé, à l'Université de Magdebourg, en Allemagne sur la base de ces clichés, que l'on pensait perdus du fait des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale et qui avaient, en fait, pu être sauvés. Il permettra d'ajouter aux débats actuels, engendrés par l'intégrisme musulman

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