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Les royaumes anglais

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Les Romains avaient fini, au début du IIème siècle de notre ère, par occuper l'île de Grande-Bretagne. S'installa alors une civilisation dite "brito-romaine" (par équivalence à "gallo-romain"). Après les troubles de la moitié du IIIème siècle qui affectèrent tout l'empire, les désordres se voient de nouveau, dès 350, les élites brito-romaines se distanciant de Rome et les Pictes d'Ecosse, les Scots d'Irlande et les Saxons effectuant des raids. Les Grandes Invasions, vers 400, firent que les Romains durent retirer les légions de la Britania de façon à les utiliser pour la défense du continent. A peine 50 ans plus tard, l'obligation de l'impôt romain ne pesant plus sur les populations, la vie en était revenue à ce qu'elle était avant la conquête: rurale, auto-suffisante et partagée entre les innombrables chefs celtes. L'influence romaine cependant semble s'être maintenue pendant encore un siècle; des stèles funéraires d'aux alentours de 550 font encore référence à des concepts romains tels "magistratus" ou "civis". On notera aussi que Constantin le Grand commença sa carrière d'empereur romain en Angleterre où, à York, il fut élu par les légions de Constance Chlore après la mort de ce dernier. L'arrivée de peuples d'origine germanique s'accrut à partir de vers 450. La Grande-Bretagne, ainsi, n'étant plus défendue à partir de vers 400 et, des peuples germaniques s'y installant, elle devient l'"Angleland", l'"Angleterre". Quels étaient ces Germains venus s'installer dans l'île? C'étaient les Jutes, les Angles et les Saxons. Les Jutes, des Frisons, s'installèrent dans le Kent et sur l'île de Wight, les Saxons au Sud et dans l'Est -fondant finalement, après ceux de Sussex et d'Essex, le grand royaume de Wessex, à l'Ouest, qui finit par absorber presque tout le pays au sud de la Tamise- et les Angles dans le Norfolk et le Suffolk, les Midlands et le Yorkshire, où ils fondèrent, respectivement, les royaumes d'East Anglie, de Mercie et de Daira, ainsi que, plus au Nord, celui de Bernicie. Les royaumes de Deira et Bernicie, bien qu'indépendants, faisaient partie du royaume de Northumbrie. Il semble également que certains royaumes celtes aient survécu à l'installation des tribus germaniques. Il est possible que cette "parcellisation" des royaumes anglais amena des identités différentes (plus tard au Moyen Age, on évoquera l'"impatiente dignité des hommes de Canterbury" ou la "violence et durs discours des hommes de Northumbrie", par exemple). Les Germains qui s'étaient installés en Angleterre étaient païens. Contrairement au continent, les foyers d'implantation germaniques, firent évacuer les populations d'origine. Les Celtes, peuples d'origine de l'île, avaient été christianisés mais ils se retrouvaient en un trop petit nombre pour pouvoir convertir les nouveaux arrivants. Il fallut attendre la fin du VIème siècle pour que, par St Augustin, la foi chrétienne revienne en Angleterre. Ce fut le royaume de Kent, avec sa population de Jutes, qui fut le premier converti. La mission de St Augustin, ordonnée par le pape Grégoire le Grand fut due au fait que le pape avait éprouvé une grande compassion pour la beauté d'enfants Angles captifs, vendus sur les marchés d'esclaves de Rome (c'est la célèbre phrase: "Angeli, not Angli", "Ce sont des anges, pas des Angles"). Bien que menacée, en 616, à la mort du roi Ethelbert qui avait autorisé St Augustin à évangéliser, la re-christianisation de l'Angleterre, du royaume de Kent, finit par gagner tous les royaumes d'Angleterre. Le dernier roi païen, Penda de Mercie, mourut en 655. Les Anglo-saxons, d'une façon générale, pour ce qui est de la construction d'églises, tinrent à la pluralité des sanctuaires, ce qui limita le nombre de grands bâtiments. Le monde anglo-saxon restera longtemps un monde du Nord, encore assez proche des origines barbares: l'Angleterre, au haut Moyen Age, comme l'Allemagne, resta peut-être en retard, ne développant que certains aspects de la civilisation

Alors que c'était le royaume de Kent qui était dominant à la fin du VIème siècle, le pouvoir passa ensuite au Nord, au royaume de Northumbrie, lequel put peut-être régner sur toute l'île. Après les batailles de la Trent (679) contre la Mercie et de Nechtanesmere (685) contre les Pictes, la suprématie changea encore de mains. Elle passa, au VIIIème siècle, à la Mercie. Les deux rois les plus puissants de Mercie furent Aethelbald et Offa. Ce dernier était considéré par Charlemagne comme le maître de tout le sud de l'Angleterre. Une telle force amena assez vite à des discordes dans les relations avec les Francs. Offa voulait être considéré par Charlemagne comme un égal. Charlemagne, par exemple, en 789, essaya d'organiser le mariage de l'un de ses fils avec une des filles d'Offa. Celui-ci y mit comme condition que l'un de ses fils épouse d'abord l'une des filles de Charlemagne. Charlemagne prit cela comme un affront et il fit fermer temporairement, aux marchands anglais, les ports francs. La cour abrita aussi de nombreux réfugiés anglais. Offa fut le premier à utiliser le titre de "roi des Angles", "rex Anglorum". A l'imitation de ce qui s'était fait sur le continent, il réforma la monnaie d'argent. Il avait fait construire un puissant mur, long de 103 km, pour marquer la frontière de la Mercie avec un royaume gallois. Le pouvoir du royaume de Mercie fut finalement contre-balancé par le développement du Wessex et par de plus petits royaumes. La suprématie de la Mercie s'acheva à la fin du VIIIème siècle. Pendant la période anglo-saxonne, les différents groupes qui migrèrent en Angleterre eurent une activité artistique de qualité, ainsi des inscriptions sur pierre complexes; la littérature fut également florissante, le poème "Beowulf" étant l'oeuvre la plus célèbre

Le roi de Wessex, Egbert, avait défait la Mercie en 825 et les Northumbriens avaient accepté sa suzeraineté. Egbert, au temps de la suprématie de la Mercie, avait été, à l'encontre d'Offa, réfugié à la cour carolingienne; Charlemagne, selon les inclinations guerrières d'Egbert, lui donne des fonctions qui lui correspondent et il y fait une si grande preuve de sa valeur que le roi franc le mit "au nombre des barons qui combattaient ordinairement auprès de sa personne". Egbert sera au concile de Francfort puis au sacre de l'an 800. Vers 829, il finit par être considéré comme le premier vrai roi d'une Angleterre unifiée. Son petit-fils, Alfred le Grand (vers 849-899) accrut encore le pouvoir du Wessex. Alors que les travaux classiques tiennent que les innovations institutionnelles anglaises trouvent leur source sous Alfred (871–899) et Aethelstan (924–939), ces rois dits "rois Cerdicings", on n'a pas vraiment de preuve qu'il y a eu une administration royale centralisée ni un royaume territorialement défini avant au moins les années 960. Ce n'est que sous le règne d'Edgar (959–975) que l'Angleterre put se transformer en un royaume stable, gouvernable et défini précisément sur le plan territorial: l'Angleterre serait alors passée d'une conception ethnique ou "pan-britannique" du souverain à un modèle territorial, lequel fut consolidé à l'époque de la conquête normande. Cependant, les concepts de "royaume" s'étaient manifestés au cours de la fin de la période des royaumes anglo-saxons, particulièrement du fait que le pouvoir royal et l'administration évoluèrent. Les rois Cerdicings eurent la possibilité de mettre en oeuvre les idéaux d'une royauté forte, règnant sur une unité politique cohérente et l'évêque Aethelwold fut un allié efficace du roi Edgar; par ailleurs les concepts ethniques de "Anglorum Saxonum", "Angelcynn" ou "English" restèrent en vigueur tout au long de la période. Les initiatives des rois Cerdicings n'eurent, de plus, rien de typique ou d'exceptionnel au regard de ce qui se passait à la même époque en Europe continentale. La fin de la Mercie avait coïncidé avec les premières attaques vikings. Aussi, le pouvoir d'Alfred le Grand se bâtit sur le fait qu'il défendit l'Angleterre contre les hommes du Nord. Il réussit à contenir les "Danois" dans la partie nord-est de l'île -que l'on finit par appeler le "Danelaw". Les désordres amenés par les Vikings n'en persistèrent pas moins. Il fallut une longue campagne, jusqu'en 897, pour qu'Alfred le Grand puisse les soumettre définitivement. Pour mieux protéger le pays, Alfred accrut la marine du royaume et établit des garnisons permanentes dans des villes-forteresses. Les désordres vikings avaient aussi amené un déclin de la culture. Aussi, Alfred le Grand entreprit le même travail que celui mis en oeuvre par Charlemagne, de rétablir les lettres en Angleterre: il mit en place une école royale et il fit venir des érudits d'Europe (il prit Grimbalde et quelques autres érudits de Sithiu (ou St-Bertin)) et du sud du Pays de Galles. Le roi, de plus, traduisit lui-même nombre d'ouvrages pour l'instruction de son clergé et de son peuple. Les attaques vikings, d'une façon générale, avaient semé le désordre en Angleterre: certains royaumes avaient été détruits, d'autres scindés et certains avaient été remplacés par des royaumes vikings. Vers 950, le Wessex avait renforcé ses liens avec le continent par une politique de mariages: cinq des filles d'Edouard l'Ancien épousèrent des souverains ou de grands seigneurs (Otton Ier, Charles le Simple ou Hugues le Grand). L'Eglise avait beaucoup souffert de cette période et elle fut restaurée à la fin du IXème siècle par saint Dunstan, abbé de Glastonbury à partir des monastères -dont une soixantaine fut alors fondée- avec l'aide aussi, par exemple, d'Abbon de Fleury. La prééminence du Wessex, malgré le règne d'Athelstan, le petit-fils d'Alfred le Grand, enfin, toucha aussi à sa fin. Pendant le Xème siècle, les royaumes anglais semblèrent, du fait des désordres et des changements qui avaient lieu sur le continent, les royaumes les plus développés d'alors. L'histoire principale de la monnaie en Angleterre, par ailleurs, débute en 973 quand on décréta qu'il ne devait plus y avoir qu'une seule devise dans tout le pays, aux fins de faciliter l'unification. Mais, en concentrant les nombreux ateliers monétaires sur les côtes, les monarques attirèrent une nouvelle vague de Vikings. Pour ce qui est de l'effectivité d'une économie monétaire à l'époque, on passa d'un pic à entre 3 et 8 pences possédés par tête sous les derniers rois anglo-saxons à entre un et quatre pences seulement sous les premiers souverains anglo-normands avant un rétablissement plus tard au Moyen Age. Le rôle de la monnaie, cependant, ne commença vraiment qu'au XIème siècle, les nobles partant en pélerinage, par exemple, n'emportant avec eux que des cadeaux et des legs. A la fin du Xème siècle, les hommes du Nord firent preuve d'un intérêt renouvelé pour l'Angleterre. Knut, l'un de leurs rois, finit par devenir roi d'Angleterre, l'Angleterre n'étant qu'une partie d'un vaste empire viking. L'alternance entre des souverains anglais et vikings finit par amener à 1066, à la bataille d'Hastings, lorsque Guillaume le Conquérant, le souverain de ces Vikings qui s'étaient installés en Normandie par permission de l'empereur carolingien, l'emporta, soutenu par le pape, et devint le nouveau roi d'Angleterre. L'Angleterre, à cette époque, comptait 2 millions d'habitants -dont la moitié était des serfs, la langue anglaise comptait 25000 à 30000 mots auxquels vinrent s'ajouter 10000 mots français et l'évêché d'York possédait 1/6ème des terres du nord du pays. Les Anglais de l'époque continuaient de se considérer proches des Danois ou des Norvégiens

C'est de l'époque des invasions, au Vème ou VIème siècles, des Pictes d'Ecosse, puis des Anglo-Saxons, que date, en Angleterre, la légende célèbre du roi Arthur -ou "Artus"- du moins un ensemble de faits historiques qui peuvent la fonder. La légende elle-même s'établit, en fait, au Xème siècle, dans une époque de nouvelle transition pour l'Angleterre, lorsque la stabilisation engendrée, depuis le Wessex, par Alfred le Grand et ses premiers successeurs, laisse rapidement la place à l'arrivée, de nouveau, d'hommes du Nord, les Normands. Un seigneur anglais, lord Monmouth, alors, met par écrit la légende du roi Arthur, figure de la résistance anglaise aux envahisseurs. Arthur, à la fin du Vème siècle, roi de Cornouailles et du Pays de Galles, se serait d'abord opposé aux raids pictes venus du Nord et, pour les contrer, aurait même fait appel aux peuples germaniques, les Angles, les Jutes et les Saxons, lesquels devinrent très vite les nouveaux envahisseurs contre lesquels le roi tourna son énergie. Conseillé par l'enchanteur Merlin, utilisant l'épée Excalibur, mais finalement victime d'une forme de fatalité personnelle, à l'encontre d'un fils illégitime qu'il aurait eu, Arthur meurt de la blessure reçue dans le dernier combat qu'il a avec ce dernier, qui a eu le temps de le blesser d'une lance empoisonnée. Le corps du roi est emporté par des fées sur l'île d'Avalon, d'où la légende dit que le roi reviendra pour faire règner une ère de paix sur la Terre. Les théories les plus récentes pensent que la célèbre Table Ronde autour de laquelle se réunissait le roi et ses preux était en fait un ancien amphithéâtre romain, avec des murs de 12 m de haut que le roi Arthur renforça pour en faire un point fortifié. Les nobles s'asseyaient sur les premiers sièges de l'arène et les hommes de rang inférieur sur les autres bancs de pierre. Comme, de plus, on a découvert un sanctuaire dans cet amphithéâtre -qui se trouve à Chester, en Angleterre- cela irait bien dans le sens de la première vie arthurienne, écrite au VIème siècle par le moine Gildas, qui fait référence à une "cité des légions" contenant le sanctuaire d'un martyr. Enfin, des 12 grandes batailles menées par Arthur en 40 ans, l'une de ses principales victoires eut lieu à Chester... La légende du roi Arthur, après l'an Mil, se fondit aux différents courants des chansons de geste qui apparurent sur le continent européen. Les chansons de geste sont la mise par écrit des légendes des grands héros fondateurs européens du passé dont elles célèbrent et perpétuent la mémoire, essentiellement à usage des chevaliers du Moyen Age. La légende d'Arthur en fut, avec les faits et légendes de Charlemagne, la source d'inspiration principale. Chrétien de Troyes, au XIIème siècle, à la cour de Champagne, incorporera la légende arthurienne dans les romans courtois, une version plus élaborée des chansons de geste primitives. Alors que les chansons de geste du "cycle carolin" se rapportent à une tradition germanique, celle du "cycle arthurien", elles, participent beaucoup plus, au moins par leurs origines dans l'Angleterre du Vème siècle, de la culture celte: fées, héros morts emportés, sur des bateaux, sur l'océan sans fin, philtres, sources miraculeuses, etc. On doit sans doute lier aux faits qui donnèrent lieu à la légende arthurienne la migration massive des Bretons de l'île de Bretagne, vers 460, en direction de la Bretagne continentale, du fait, justement, de l'arrivée des Anglo-Saxons. Ceux-ci venaient essentiellement de la Cornouailles et du Devon proche

Pour ce qui est du pays de Galles, il s'agit d'une partie rurale et de collines de la Grande-Bretagne, à l'Ouest. Le terme "Galles" vient du bas-latin "wallia", de "gallus" et représente l'équivalent, en français du processus qui a donné "Wales", "Welsh" en anglais: ces termes ont été appliqués par les envahisseurs germaniques à la portion du pays où ils avaient repoussé les habitants celtes originels de l'île. Les Gallois eux-mêmes s'appelaient "Cymry", ou "compatriotes", ou "Gallois". Les Gallois étaient un mélange d'un peuple pré-celtique et de deux vagues d'immigration celte. Aussi ne s'appelèrent-ils pas Bretons. Les pré-Celtes, eux pourrait avoir une forte parenté avec les Basques, les Ibères ou les Berbères d'Afrique du Nord. Comme l'Angleterre, le pays de Galles fut soumis à une influence romaine complète pendant 360 ans et, de la même façon, ils devinrent chrétiens. L'Eglise galloise demeura en communion avec Rome, même si les invasions anglo-saxonnes rompirent toute communication personnelle et que des abus s'en développèrent. Ce ne fut qu'au IXème siècle que l'Eglise du pays de Galles renonça à ces coutumes nationales et accepta la juridiction métropolitaine de Canterbury. C'est ainsi que les Gallois se vantent qu'ils n'ont jamais quitté la vraie foi catholique et romaine. Au temps où St Augustin vint évangéliser les royaumes anglo-saxons, il demanda la coopération des clercs gallois mais ces derniers refusèrent et condamnèrent Augustin comme l'apôtre de leurs ennemis saxons, refusant d'aider à leur conversion

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