Comment un érudit carolingien verrait l'Univers et le monde aujourd'hui flèche retour

Comment un érudit carolingien verrait l'Univers et le monde aujourd'hui

L'Univers naît, il y a 14 millards d'années, du "Big Bang", un phénomène excessivement énergétique qui a lieu au niveau sub-atomique. De cette explosion primordiale naissent toutes les particules et les forces physiques qui composent encore le monde physique aujourd'hui. Ces particules et ces forces se combinent pour donner progressivement naissance aux étoiles et aux galaxies. Le système solaire -avec la Terre- se crée, dans notre cas particulier, il y a 4,5 milliards d'années. La vie apparaît très vite sur la Terre. Elle prend, du fait des changements induits dans l'atmosphère primitive, la forme de la photosynthèse avec atmosphère d'oxygène. La vie n'est d'abord présente que dans les mers, sous une forme végétale puis animale. Elle passe ensuite sur les terres. Les grands reptiles deviennent, partout, la forme dominante de la vie. Ils règnent jusqu'à leur disparition catastrophique, du fait de l'impact d'un astéroïde, il y a 65 millions d'années, laissant la place aux mammifères et, en un sens, à l'homme. Il semble que la vie ne soit pas un phénomène particulier à la Terre et que, dès les débuts des étoiles et des galaxies, tous les éléments constitutifs de la vie sont déjà présents. La vie, dans l'Univers, de plus, semble pouvoir exister dans de nombreux environnements (fonds sous-marins, profondeurs de la terre, environnements acides, etc.). Cependant, jusqu'à présent, dans le système solaire et dans l'Univers, la vie n'existe avec certitude que sur Terre

L'homme, ensuite, apparaît sur Terre. Il vient d'Afrique, colonise le monde et est un chasseur-cueilleur. Cette hominisation des grands singes se fait par longues étapes qui semblent, cependant, aller toutes dans le sens d'un plus grand savoir et d'une plus grande technologie de l'homme. Toutes ces formes humaines viennent, pour l'essentiel, du continent africain. La dernière forme de cette évolution, la plus évoluée, Homo sapiens apparaît il y a 500 000 ans. Homo sapiens vient aussi d'Afrique et fonde toujours son existence sur la chasse et la cueillette. Homo sapiens développe une culture avancée (art, sens de l'au-delà, etc.), qui ne cesse de se perfectionner. Le modèle du monde d'Homo sapiens se fonde sur le rôle modérateur et civilisateur des femmes donc le matriarcat

L'Homo sapiens, chasseur-cueilleur, passe, dans trois régions du monde -la Mésopotamie, la vallée de l'Indus, la vallée du Fleuve Jaune- à l'agriculture et la vie sédentaire. Cela commence progressivement par l'utilisation plus intensive des céréales sauvages et leur stockage. Cela se continue par la naissance définitive de l'agriculture: les groupes humains, dans ces trois régions, fondent désormais leur existence sur la culture et le stockage, renouvelés d'année en année, des céréales et des autres plantes et sur l'élevage et l'utilisation des animaux domestiqués (chèvres, moutons, porcs, etc.). Les premiers groupes humains de cette révolution se groupent en villages, puis en villes-états. Les besoins de l'agriculture génèrent les artisans (vannerie, poterie, etc.). Existent aussi, dès cette époque, les commerçants, qui partent dans les régions lointaines chercher des biens recherchés. Le monde reste encore largement d'inspiration matriarcale dans ses organisations et ses religions. La civilisation néolithique essaime ensuite hors de ses trois zones d'origine car cette société agricole permet des groupes humains plus nombreux et en meilleure santé, qui peuvent s'imposer plus facilement aux groupes de chasseurs-cueilleurs. Ils s'imposent généralement parce que leur modèle est meilleur et non pas par la force

Les trois grandes régions de la naissance du Néolithique -et le monde dans son ensemble (Amériques, Afrique, Europe, etc.) où le néolithique a essaimé- voient finalement se développer de grandes zones civilisationnelles, qui forment les cultures fondamentales de l'histoire du monde, avec leurs cultures et leurs religions: Moyen et Proche-Orient, Europe, Inde, Chine, Amérique pré-colombienne, empires africains, etc. Ces zones civilisationnelles s'expriment souvent sous la forme de puissants empires, lesquels se succèdent dans une même zone. Toutes ces civilisations sont "complètes" en ce sens qu'elles ont, chacune, une représentation du monde (philosophie, religion) et une façon d'organiser l'économie, qui perdurent. Même si certaines tendent à accorder un rôle plus important au commerce et aux commerçants (Phéniciens, monde musulman), elles sont, pour l'essentiel des sociétés terriennes, avec aristocraties militaires. Les représentations du monde de ces zones civilisationnelles sont variées (fatalisme et libre-arbitre dans le monde arabe; le monde, faits de conscience pour les bouddhistes d'Asie, fluidité et pratique -confucianisme- ou liberté et mystique -taoïsme- en Chine, arts martiaux -mélange de confucianisme et taoïsme- au Japon et en Corée, hellénisme et néo-platonisme dans le monde grec, catholicisme en Europe d'après 500 ap. J.-C., etc). Une des grandes évolutions de l'époque a été en Europe, au Moyen-Orient et en Inde, le passage au patriarcat du fait de l'influence de peuples dits "indo-européens, plus militarisés et agressifs, qui se sont imposés à des groupes pratiquant le matriarcat. Sur le continent eurasiatique, le monde des nomades -Turcs, Mongols- d'Asie Centrale a aussi joué un rôle important sur l'histoire des empires sédentaires environnants (Chine, Moyen-Orient, Europe) où ils ont un rôle destructeur (fin de l'Empire romain, diverses dynasties chinoises, fin du monde musulman "libéral"). Sauf le monde des Amériques, qui tend à rester isolé, ces grandes régions du monde sont en relations entre elles par le biais des routes commerciales (route de la Soie entre Chine et Occident, routes maritimes entre Extrême-Orient et Moyen-Orient, routes trans-sahariennes)

Une rupture fondamentale a lieu vers l'an 1500. Cette rupture se produit à partir de la zone civilisationnelle de l'Europe catholique. D'une part, les explorateurs catholiques (Espagne, Portugal) s'installent aux Amériques, et, le long des côtes d'Afrique et en Extrême-Orient, imposent des comptoirs voire des états européens. La zone civilisationnelle européenne étend sa zone d'influence. D'autre part, ce mouvement d'expansion européenne est contrecarré, mais aussi soutenu par la Réforme protestante: tout en représentant un facteur de division -donc d'affaiblissement- pour l'Europe, les protestants (Hollandais, Anglais) participent au mouvement d'expansion de la civilisation européenne (par le biais du commerce colonial générateur d'enrichissement). Cela conduit à une première conception globale de la civilisation voire des conflits: l'Angleterre anglicane finit par s'imposer comme première puissance en Europe, fondant ses conceptions économiques et politiques sur une assise mondiale, celle de son empire colonial, de l'Inde aux Amériques. L'Angleterre est, finalement, la première puissance "mondiale". La Révolution Industrielle anglaise, son modèle politique (le libéralisme parlementaire) et ses conceptions coloniales s'imposent au cours du XIXème siècle aux autres nations européennes et trouvent leur apogée vers 1860. Cette révolution s'impose naturellement aussi aux zones civilisationnelles qui passent peu à peu sous le contrôle de l'Angleterre et des pays qui en suivent le modèle (Inde, Chine, Empire ottoman, Afrique, etc.)

Le modèle anglais, à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, est concurrencé par des modèles concurrents: certains proviennent d'autres pays protestants (modèle allemand, à tendance sociale et avec démocratie-chrétienne; modèle américain du pétrole et du moteur à explosion, avec melting-pot); d'autres de zones à identité différente: Japon (ouverture à l'Occident, adoption de différents modèles fonction des besoins, grands groupes industriels) voire Russie (libéralisation tardive du modèle tsariste autocratique). La concurrence entre ces modèles différents (de plus dans un contexte colonial accru) amène des tensions -et, finalement, un affaiblissement du modèle anglais. Chacun de ces modèles de société industrielle, de plus, a généré une "question sociale", les paysans des anciennes sociétés rurales étant transformés en ouvriers dans des conditions plus ou moins intégratrices. De ces nouvelles relations sociales des sociétés industrielles naissent des modèles encore différents -les socialismes- qui proposent différents systèmes nouveaux d'organisation des sociétés et de l'économie. Cela ajoute aux tensions engendrées par la contestation du modèle anglais. A partir de vers 1900 et jusqu'à la fin du XXème siècle, le monde subit des désordres importants et, désormais, "mondialisés": concurrence pour les empires coloniaux, Première Guerre Mondiale, installation du communisme en Russie, crise économique de 1929, Deuxième Guerre Mondiale, Guerre froide. La période d'entre les deux-guerres mondiales voit aussi apparaître les autoritarismes de droite (fascisme en Italie, nazisme en Allemagne, franquisme en Espagne, Vichy en France, etc.) qui sont des réponses variées des élites des sociétés industrielles aux contestations sociales

Le monde actuel est donc le monde qui est issu de toute cette histoire: Homo sapiens, chasseur-cueilleur, mondes néolithiques, apogée de l'Europe catholique au XIIIème siècle, extension catholique des Grandes Découvertes, protestantismes avec libéralismes politiques et industrialisme avec capital financier, socialismes

Website Manager: G. Guichard, site Learning and Knowledge In the Carolingian Times / Erudition et savoir à l'époque carolingienne, http://schoolsempire.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 12/28/2010. contact us at ggwebsites@outlook.com
Free Web Hosting