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Le judaïsme et Mahomet

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Les Juifs d'Arabie, sous bien des rapports, avaient été les initiateurs des Arabes, libres et estimés au milieu des tribus, y étant même des combattants. Ils étaient venus en Arabie très tôt dans l'histoire juive. Ils est possible que des comptoirs juifs aient existé pour trafiquer avec l'Inde. A l'époque romaine, quatre tribus juives se trouvaient en Arabie, toutes rattachés à la ville de Yathrib -la future Médine- partageant celle-ci, pacifiquement ou pas, par la suite, avec deux tribus arabes. Au Sud, les Juifs étaient commerçants, au Nord ils menaient la vie des Bédouins, partout ils partageaient les luttes des tribus arabes. Des Juifs plus anciens se trouvaient encore au Nord de la ville. Les Juifs qu'on trouvait au Yémen étaient disséminés parmi les Arabes mais ils ne purent empêcher, finalement, le royaume de passer au christianisme à la fin du Vème siècle. Il y avait mélange entre les populations juives et arabes, lesquelles étaient semblables par la langue ou les moeurs (circonsision) mais les Juifs étaient supérieurs aux Arabes d'alors en terme de culture. Pour les Arabes, les Juifs étaient le "Ahlou-l-kitab", le "peuple de l'Ecriture". Les Juifs d'Arabie étaient très pratiquants et respectueux du Talmud. Ils furent les vecteurs de la Bible pour les Arabes et créèrent à ceux-ci une origine historique, apparentée à eux, par, par exemple, Ismaël, la parenté avec les Arabes ouvrant un certain nombre d'avantages économiques et de droits. Les Arabes du Nord en vinrent à se nommer Ismaëlites et ceux du Sud Kakhtanides, descendants de Yoktan. Le Yémen, de façon éphémère, devint un royaume juif -le royaume himyarite- sans de nombreuses régions chrétiennes, vers 525 mais le conflit entre Chrétiens et Juifs amena Byzance et l'Ethiopie à intervenir pour le détruire (des marchands byzantins parcouraient ces contrées, atteignant jusqu'à l'Ethiopie). Au Nord, à Yathrib, les tribus juives finirent par assurer leur indépendance

Certains historiens juifs soulignent comment Mahomet, même s'il n'était pas juif, s'était nourri des doctrines et des traditions du judaïsme, lesquelles lui vinrent aussi de ses voyages caravaniers et de Waraka ibn-Naufal, de la puissante tribu des Koreïschites de la Mecque, cousin de sa femme Khadidja, qui avait adopté les croyances juives et savait lire l’hébreu. Ils ajoutent que les positions que prit Mahomet à l'encontre des Arabes de La Mecque étaient largement d'inspiration juive et que de grandes parties du Coran étaient empruntées à la Torah et au Talmud. L'exil à Yathrib participe aussi de cela puisque les tribus arabes, habituées au contact des tribus juives, l'accueillirent mieux et Mahomet et les réfugiés y furent considérés comme des prosélytes du judaïsme. L'intérêt de Mahomet pour les passions terrestres, son orgueil, son égoïsme, cependant, finirent par détourner de lui les tribus juives, qui se faisaient une idée plus haute d'un prophète. Ainsi Mahomet, trop imprégné des pratiques et des moeurs des Arabes finit par rompre avec les Juifs: il rédigea contre eux la sourate de la Vache et de la prière tournée vers Jérusalem qu'il avait instaurée, on passa à celle vers La Mecque et le jeûne Ashura du Kippour fut remplacé par le Ramadan, situé à un mois sacré des Arabes, accusant les Juifs d'avoir supprimé de la Torah les passages qui annonçaient sa venue. On garda l'idée qu'Abraham (Ibrahim en arabe) aurait, avec Ismaël, fils de la servante égyptienne, fondé la Ka'aba de La Mecque et serait donc l'ancêtre commun aux Juifs et aux Musulmans. De plus en plus certain de ses appuis et de leur valeur au combat, Mahomet passa alors à la lutte ouverte contre les tribus juives, mettant à profit leur désunion, y compris avec les Juifs du Nord de la péninsule arabe. Il s'affronta aux Koraïschites de La Mecque et une série de victoires ouvrit au nouveau prophète les portes de La Mecque et, malgré la mort de Mahomet aux portes de la ville, en 632, l'Islam s'était installé dans l'Arabie heureuse. Entre-temps, le Prophète des Musulmans avait mis en place l'idée de dhimmâ, selon laquelle les tribus juives ralliées, étaient admises à faire société avec les Musulmans en contrepartie d'un tribut, idée qui se développa pour s'appliquer à tous les peuples (les "dhimmis") qui feraient allégeance à la communauté des croyants

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