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Les Lombards

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Bien que Charlemagne soit devenu le roi des Lombards en 774, mettant ainsi fin au règne de ce dernier peuple barbare d'Occident, l'histoire des Lombards peut être intéressante. Les "Langobards" étaient des barbares germains, l'un de ces peuples qui, à partir du Vème siècle, bousculés par les Wisigoths et les Huns, avaient été précipités dans la partie occidentale de l'Empire romain. Leur nom, "Langobards", vient de la longue barbe qu'ils portaient. Ils semblent s'être déplacés de leur emplacement d'origine le long de l'Elbe, près de la mer Baltique -ils y seraient arrivés du Jutland, en direction des terres laissées libres par les Hérules, lorsque ces derniers envahirent l'Italie sous le règne du roi Odoacre. Les Langobards s'installèrent un temps en Pannonie et en Norique -les actuelles Hongrie et Autriche- comme alliés de Byzance contre les Gépides. Après avoir finalement vaincu ces derniers avec l'aide des Avars, les Langobards, menés par leur roi, Alboin, rassemblant un ensemble de différents peuples germaniques -des Saxons, des Suèves ou des Ostrogoths- et d'autres peuples -des restes de Gépides, des Bulgares-, envahirent l'Italie le 1er avril 568. Cette invasion fut la dernière invasion d'un peuple germain en Occident. Les Lombards, ainsi, mettaient fin définitivement à la survivance de la culture romaine en Italie. Le peuple italien, en effet, malgré le règne des Hérules puis des Goths, avait réussi à maintenir ses coutumes et sa culture romaines. L'Italie, cependant, durant le haut Moyen Age, resta le pays de "la continuité romaine et des renaissances antiquisantes" et existent aussi des liens étroits avec Byzance

L'avancée des Lombards fut rapide, favorisée par les rivalités entre les chefs byzantins. L'Italie, en effet, après deux royaumes barbares éphémères -celui des Hérules (476-493; le roi Odoacre était le chef de mercenaires composés d'Hérules, de Ruges et de Skyres) et celui des Ostrogoths (493-533)- était repassée sous le contrôle des Byzantins. C'était Bélisaire et Narsès qui avaient mené les campagnes. Le représentant de Byzance, l'"exarque", gouvernait depuis Ravenne. L'invasion lombarde, après qu'Alboin ait été assassiné, fut menée à bien par un nouveau chef encore plus cruel, Cléfi. L'exarque n'eut d'autre choix que de s'enfermer dans Ravenne... Il y eut une vraie fuite des cadres de l'Italie devant l'invasion. Le régime que les Lombards installèrent en Italie était commun à ceux des autres barbares: un roi, des nobles, des courtisans, des chefs locaux, tous se partageant les domaines pris au fisc impérial ou à des propriétaires privés; le peuple italien était soumis à tribut. Le règne des Lombards, cependant, différait en ce qu'il était beaucoup plus dur et militaire. Il instaurait une nette préférence ethnique au profit des vainqueurs et valorisait la fonction militaire. Cette nette séparation, paradoxalement, profita aussi aux peuples locaux. Les Italiens réussirent à maintenir une forme d'autonomie -et leur culture- du fait que les Lombards n'avaient pas de lois ni de méthodes de gouvernement pour le peuple italien mais qu'ils employaient tout simplement les lois de ce dernier. Les Lombards, de plus, étaient païens, ou Ariens. Le catholicisme devint ainsi un autre élément de la survie des institutions et de la culture locales et les Lombards finirent par abandonner leur spécificité, vestimentaire ou leur langue, par exemple. Le royaume lombard, au moment de sa plus grande extension, en vint à inclure toute l'Italie du Nord et presque tout le sud, à l'exception de la Calabre et d'une étroite bande sur la côte ouest, avec Naples ou Gaëte. Le royaume était divisé en 36 duchés. Sa capitale était Pavie. Entre 500 et 700, les Lombards se sont alliés avec les Avars: des postes militaires, gardant la frontière avec les Byzantins, avec des garnisons des deux ethnies, ont été trouvés en Italie centrale. Les blessures de guerre trouvées sur les squelettes montrent que les médecins lombards maîtrisaient les interventions chirurgicales, les armes byzantines du temps incluant les masses et haches de bataille byzantines ainsi que des épées. Les tombes trouvées dans ces postes prouvent aussi que les Lombards avait une approche tolérante de la lèpre, maladie dont les porteurs, à l'époque, étaient ostracisés. Certains guerriers, atteints de la maladie, étaient cependant appelés aux combats, sans doute sous l'influence avar, peuple dont l'esprit d'organisation militaire inflexible faisait qu'il faisaient participer aux combats aussi bien les bien portants que les malades

La reine Théodolinde, franque et catholique, épousa, à la fin du VIème siècle, le roi Autari, puis le roi Agilulf, convertissant ce dernier au catholicisme. Elle fonda St Jean, à Monza, où était conservée la couronne de fer des rois lombards et elle protégea St Colomban, qui fonda Bobbio et qui évangélisa. Comme les Lombards avaient progressivement envahi toute la péninsule jusqu'au duché de Bénévent, et que l'anarchie et l'arianisme étaient réapparus, une forme d'ordre put être rétabli sous Grimoald, duc de Bénévent, vers 660. Il s'était converti au catholicisme. Dès 670, une fois la nouvelle dynastie bavaroise installée, la Lombardie passe définitivement à la culture. Lorsque Charles Martel enverra Pépin à la cour de Liutprand, en 735, Pavie est un centre de culture qui a été construit par les clercs voire des moines orientaux venus comme missionnaires, et on y trouve poètes, architectes et médecins. Ce fut ensuite Liutprand, roi en 712, qui fut le plus grand roi des Lombards, modéré et catholique. Il accorda plus de droits à l'Eglise et autorisa plus d'influence romaine dans le royaume. Les Lombards, cependant, ne passèrent jamais entièrement à la culture romaine. Il est intéressant de voir comment l'histoire des Lombards s'inséra dans l'histoire de l'Italie, aux côtés de la présence du pape, de celle du peuple italien qui recherchait la protection de celui-ci, et de celle de Byzance, dont la présence était remise en question ou faiblissait. Les papes, gagnant un ascendant de plus en plus important sur l'Italie du fait de l'éloignement progressif de Byzance, ils en vinrent naturellement à se trouver confrontés à la puissance lombarde. La menace lombarde devint alors si forte et pressante que le pape fut obligé d'appeler à l'aide les Francs, cette puissance d'au-delà des Alpes. Et c'est Pépin le Bref qui, le premier, vint combattre les Lombards. Puis, enfin, Charlemagne, par la campagne des années 770, mit un terme au règne des Lombards. Pavie fut prise après un siège de 10 mois et le fils du roi Didier fut fait prisonnier à Vérone. Didier fut envoyé en France dans un monastère. Son fils réussit à fuir à Constantinople. Le royaume lombard, ainsi, prit fin en 774. Charlemagne ceignit la couronne de fer et prit le titre de "roi des Lombards". Le royaume lombard et ses différents duchés fut incorporé dans le système carolingien des comtes, vassaux, "missi dominici" et échevins. Les territoires lombards conservèrent les vieilles lois nationales telles qu'elles avaient été édictées par le roi Rothaire, vers 636, puis ses successeurs. Les régions nord du royaume lombard finirent, en 964, par passer sous le règne des empereurs allemands et le duché de Bénévent fut finalement conquis par les Normands au XIème siècle. Dès le IXème siècle, se basant sur la longue tradition de Rome et même celle des Etrusques ainsi qu'une expansion démographique, l'Italie du Nord se transforma finalement en une terre de villes entourées de leurs campagnes

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