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Les peuples germaniques, les Saxons

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la Germaniela Germanie

Sans doute des Indo-européens, les Germains sont des tribus installées en Scandinavie du Sud, Danemark et Allemagne du Nord entre Oder et Weser. Vers 500 av. J.-C. ils ont marché au Sud et atteint le bas-Rhin, la Thuringe ou la basse-Silésie venant, ainsi, au contact des Celtes, lesquels, jusque vers le Ier siècle av. J.-C. vont jouer un rôle d'écran entre les Germains et Rome. Les tribus germaniques que rencontra Tacite, l'historien romain, vers 98 de notre ère, venaient, pense-t'on de la Scandinavie et ils s'installèrent, vers 100 apr. J.-C. en Germanie centrale et méridionale, peut-être poussés par la surpopulation. Leur déplacement fit naître trois groupes tribaux: les Germains de l'Est, ou ostiques, qui vivent le long de l'Oder et de la Vistule, de la péninsule du Jutland à l'embouchure de la Vistule d'où ils occuperont progressivement jusqu'au Danube et la Mer Noire; ce sont sans doute les Germains les plus aguerris, qui s'agrègent autour d'un monarque et les Goths ont partiellement acquis la cavalerie sur le modèle des cavaliers des steppes. Les Germains nordiques, qui étaient restés dans les parties méridionales de la Scandinavie, se consacrent, sous des rois héréditaires, soit à la navigation soit à l'agriculture; ces Germains du Nord resteront les mêmes jusqu'à l'époque viking. Les Germains de l'Ouest, ou westiques, enfin, installé du Sud du Jutland à une aire entre mer du Nord, Elbe, Rhin et Main; ils constituent des peuples variés -éleveurs, marins, cultivateurs sur brûlis- sous la direction d'aristocraties ou de rois

->Vue générale
Sur la frontière du Rhin vivaient les tribus germaniques. Elles se divisaient sur l'Oder entre Germains de l'Est et Germains de l'Ouest. Les Germains de l'Est comprenaient les Ostrogoths et les Wisigoths, les Burgondes, les Vandales, les Hérules, les Ruges et les Skyres. Les Germains de l'Ouest se divisaient entre Ingvaeones, Germains des côtes dont ceux qui deviendraient les Frisons et les Anglo-Saxons, les Istvaeones, Germains du Rhin dont les Francs entre la Weser et le Rhin et les Hermiones dont faisaient partie ceux qui deviendraient les Thuringiens et les tribus germaniques supérieures des Alamans et des Bavarois (les Bajuvarii). Le courant de la migration de ces peuples dans l'Empire romain, au IIIème siècle, se divisa en deux flux: l'un prenant la direction du sud-est (les Germains de l'Est), l'autre celle du sud-ouest (les Germains de l'Ouest). Les Goths, Germains de l'Est atteignirent le bas-Danube et la mer Noire et s'y divisèrent, selon cette réalité, entre Ostrogoths et Wisigoths. En 375, alors que des hordes asiatiques se déversaient par la porte des nations que constituent l'Oural et la mer Caspienne, les Ostrogoths furent vassalisés par les Huns. Les Wisigoths, qui subissaient aussi une forte pression, firent retraite vers la Transylvanie et ils y reçurent, des empereurs Valens et Théodose, des terres quelque peu plus au Sud. De là, commencèrent les Grandes Invasions et ces tribus germaniques, dans l'aire germanique, n'eurent besoin que d'être politiquement unies. Ce fut fait par les Francs qui leur apportèrent aussi la christianisation

La question germanique se pose à Rome essentiellement à partir de la conquête des Gaules, moment où les Germains terminent leur poussée contre les peuples celtes. La rencontre entre Rome et les Germains commença par la défaite des Suèves, un peuple alors établi dans l'actuelle Souabe, en Allemagne, aux mains de César, en 70 avt. J.-C. Auguste, très vite, pense pouvoir désigner la Germanie aux légions des guerres de la République pour les détourner de tout projet politique à Rome et étendre, après les Gaules et le Rhin, la frontière jusqu'à l'Elbe. Une série de peuples germains amis de Rome sont établis au long du Rhin et du Danube et des victoires et une implantation insidieuse ont lieu. Mais l'entreprise s'interrompt vite: une réorganisation des tribus germaniques -entre autres l'occupation de la Bohême par les Marcomans, qui possèdent un état organisé- et, surtout, la défaite terrible des Romains dans la forêt de Teutoburg, met fin à ces plans; Arminius -ou Hermann- un noble germain en apparence rallié, en 9 de l'ère chrétienne, massacre, dans le Nord de l'Allemagne, près de la colline de Kalkriese, 20km au nord-est d'Osnabrück, les trois légions romaines de Germanie (30000 hommes au total) menées par Varus, légat d'Auguste. La frayeur éprouvée alors par Rome ("Oh, Varus! Rends-moi mes légions" gémira Auguste) va pour toujours marquer l'attitude de l'Empire. Peut-être même toujours les Romains avaient-ils eu tendance à vouloir limiter leur expansion après de grandes victoires. Durant la Pax romana, les échanges, cependant, et l'installation d'un limes fixe au long du Rhin et du Danube, permet une certaine acculturation: les produits romains atteignent jusqu'aux rives de la Baltique et la logique se perpétue d'utiliser les Barbares sur la frontière, les troubles internes de la Germanie venant renouveler périodiquement ces tribus mercenaires. Seuls les Germains de l'Est, sur le Danube inférieur, s'agitent à la fin du IIème siècle. Les langues germaniques alors empruntent à Rome le mot "caupo", "tavernier" pour donner "kaufen", "acheter" et la langue runnique se crée. Le plus fort de cette politique fut atteinte, pendant peu de temps, sous Marc-Aurèle, vers 180, lorqu'un glacis de peuples germaniques -Goths, Marcomans, Hermondures, Alamans des Champs Décumates (atteint au Ier siècle, portant le limes d'alors à 300km), Cattes, Bataves par exemple- s'étendant du Pont-Euxin à l'embouchure du Rhin, cultivent les terres et défendent le limes. Les tribus restées libres avaient des relations plus ou moins amicales avec les Romains. Mais la valeur militaire des Germains les rend indispensables, à partir des troubles du IIIème siècle, face au déclin des vertus romaines. Les 40000 Goths des troupes de l'empereur Constantin le Grand, accompagnés de Francs et de Huns, se perpétuent sous ses successeurs et, dès le IVème siècle et, a fortiori, au moment des Grandes Invasions, on installe désormais des peuples entiers dans l'Empire même. La Germanie, ni domptée, ni dépeuplée, ni contenue, finit par conquérir la partie occidentale de l'Empire romain. Il est possible, ainsi, que l'histoire de Rome et des Germains ait été l'histoire d'un empire qui ne sut trop où arrêter ses frontières nouvelles, que la défaite de Teutoburg a longtemps paralysé et de peuples aptes à la guerre, avides de la prospérité des Gaules voire de l'Italie mais sans stratégie

Les premières relations entre Rome et les Germains -des relations de conflit ou de négociations- s'étaient transformées, pendant les IIème et IIIème siècles, en relations de commerce, les Germains exportant des esclaves -surtout des Slaves et la plupart des peuples germaniques s'étaient rapprochés de leur frontière sud d'avec l'Empire romain. Puis, entre 250 et 400, les Germains devinrent mercenaires au service de Rome et formèrent la majorité des 500 000 hommes qui, de l'Angleterre au Proche-Orient, défendaient l'Empire. Tout ces éléments avaient complexifié les relations entre Romains et Germains en un mélange de peur et d'admiration. Les famines et les épidémies, un essor démographique des Germains, le fait que les Romains n'avaient pas eu d'autre choix que d'installer des peuples entiers comme gardiens de leurs frontières germaniques, l'arrivée des Huns, rendirent les Grandes Invasions inévitables. Celles-ci furent vraisemblablement aussi dues à un changement climatique aux confins de l'Europe et de l'Asie, avec sécheresse et gels prolongés alors que l'Europe du Nord, elle, manquait d'étés; l'ensemble appauvrit donc les terres des Germains. Les Grandes Invasions furent de plus facilitées par le fait que les Romains avaient atteint le fond de leur déclin économique, politique et moral. La partie orientale, grecque -la plus active- de l'Empire avait également commencé de s'éloigner de celle plus rurale, latine et occidentale, une différentiation qui avait aussi commencé d'affecter l'Eglise. Les Grandes Invasions commencèrent officiellement en décembre de l'an 406 lorsqu'un hiver rigoureux fit que le Rhin gela. 15000 Germains en profitèrent pour entrer dans l'Empire et ils purent parcourir les Gaules sans résistance. Les Germains apportèrent, dans le monde romain, toutes leurs coutumes, conceptions du monde et qualités, ainsi l'énergie, le courage et l'inventivité lesquelles pourraient avoir manqué aux Romains. Ils transformèrent aussi un monde romain monolithique, qui s'était centré sur la Méditerranée, en un monde de plusieurs royaumes centrés, eux, sur la mer du Nord et l'Atlantique

La Germanie, au cours des IIIème et IVème siècles, vit de grandes confédérations tribales remplacer les nombreux peuples germaniques. Les Alamans, les Boïens, les Thuringiens ou les Francs sont de telles confédérations. Les Saxons également. Alors que toutes les autres confédérations étaient gouvernées par des rois, les Saxons conservèrent, eux, une structure divisée, avec des chefs. Des ducs étaient élus en temps de guerre. Le nom "Saxon" vient de "sax", le nom du couteau de pierre que les Saxons utilisaient comme arme de guerre. Trouvant leur origine entre l'Elbe et l'Eider, au nord-est de Hambourg, la confédération saxonne s'étendit presque jusqu'au Rhin, au Harz et à l'Eichsfeld et à l'Elbe et la Saale. Alors qu'une partie des Saxons, avec les Angles, envahit la "Bretagne" (l'actuelle Grande-Bretagne) au Vème siècle, les Saxons du continent, s'efforçant d'atteindre la Gaule, entrèrent en conflit avec les Francs, les Mérovingiens finissant par devenir la dynastie règnante dans cette ex-partie de l'Empire romain. Les Francs, de plus, furent capables de progressivement soumettre les autres peuples germaniques. Une longue série de conflits s'ensuivit. Les missionnaires anglo-saxons, eux, étaient soit tués, soit expulsés, les Saxons conservant leurs anciens dieux germaniques. C'est ainsi que ce ne fut pas avant les dures campagnes de Charlemagne, entre 772 et 804, que les Saxons purent être soumis. On ne sait pas exactement si l'initiative de la conquête fut prise par les Francs -pour sécuriser leurs frontières- ou par Rome -pour convertir les Saxons. La conversion des Saxons, de toute façon, était la condition de toute solution définitive. L'Eglise, par ailleurs, semble ne jamais avoir cautionné la dureté de Charlemagne ni les lois très rudes qu'il donna aux Saxons vaincus. Charlemagne, par exemple, fit exécuter 4500 Saxons à Verden en 782. En un peu plus de cent ans, les Saxons devinrent de sincères chrétiens, devenant ainsi eux-mêmes les agents de la propagation du catholicisme vers l'Est, chez les Slaves. Ce fut St Sturmi, un ami de Charlemagne, qui fut chargé de la conversion des Saxons. C'est d'ailleurs dans ce but qu'il construisit l'abbaye de Fulda, qui devait servir à former les missionnaires. Des évêchés furent créés, avec des Francs comme évêques. Les territoires de l'Empire, à l'Est du Rhin, par le traité de Verdun (843), devinrent le "royaume franc de l'Est", la "Francia orientalis". La puissance des Carolingiens s'y affaiblit progressivement. Les peuples germaniques y furent donc livrés à leurs propres resssources, face aux Normands et aux Slaves. Les Saxons, alors, en revinrent à leur vieille coutume d'élire des ducs. Le premier, Otton l'Illustre (880-912), posa les fondations de la dynastie ottonienne. Il étendit son pouvoir en Thuringe. Son fils, Henri Ier, fut élu roi de Germanie et son petit-fils, Otton Ier (936-976), reçut du pape la couronne impériale en 962. La lignée se termina avec St Henri II, en 1024. C'est sous Otton Ier que les souverains saxons s'assurèrent les rives droites de l'Elbe et de la Saale, y créant des "marken", des "margraviats". Chacun des ces territoires comportait un château et un évéché. C'est à cette époque que les Saxons apportèrent le christianisme aux Polonais, qui habitaient au-delà de l'Oder. Le titre -et le territoire- de duc de Saxe sortit de la ligne des Ottoniens dès 960. A partir du VIIIème siècle, les Saxons pouvaient se distinguer entre Westphaliens, entre le Rhin et la Weser, les Angriens, des deux côtés de la Weser, les Eastphaliens, entre Weser et Elbe, et les Transalbingiens, dans le Holstein d'aujourd'hui

Website Manager: G. Guichard, site Learning and Knowledge In the Carolingian Times / Erudition et savoir à l'époque carolingienne, http://schoolsempire.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 12/30/2013. contact us at ggwebsites@outlook.com
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