Quelques précisions sur l'illustration du castrum de Dijon à l'époque carolingienne
L'illustration que nous donnons du castrum de Dijon à l'époque carolingienne est de notre réalisation. Nous en tirons les données de base de l'ouvrage "Histoire de Dijon" aux éditions Privat, 1987, sous la direction de P. Gras. Ces données reflètent le texte de cette page. Nous donnons ici quelques précisions supplémentaires concernant les choix que nous avons fait concernant cette représentation
- le castrum carolingien est entouré de fossés, alimentés par le Suzon, la petite rivière torrentielle qui vient du Nord. Des vannes, au nord-est, permettent soit d'envoyer l'eau dans le cours qui traverse la ville, soit d'alimenter les fossés. Ces eaux une fois de nouveau libérées des fossés par une vanne, au sud-est, alimentent des moulins
- le castrum compte les trente-trois tours que décrit Grégoire de Tours et les deux portes principales se trouvent au sud-est, au débouché de la route qui vient de la Saône et au nord-ouest, là où cette même route repart en direction du bassin de la Seine. La route venant des pays lyonnais passe à l'Ouest, dans le bourg puis, au Nord de la ville, elle permet de se diriger soit vers Langres soit vers Gray et le Rhin. Le style des fortifications est resté celui du Bas-Empire, avec des tours cylindriques, percées de fenêtres en arc, dans le style que l'on peut trouver, par exemple, à Rome, dans le mur d'Aurélien ou à Trèves. Il est possible, qu'à l'époque carolingienne, certains emplacements des fortifications aient pu subir quelques modifications ou mises à jour mais le castrum reste essentiellement ce qu'il a été
- à l'intérieur du castrum, la route Saône-Seine traverse l'agglomération. Nous avons ici figuré nos hypothèses concernant le fait que le cardo et le decumanus de l'ancienne cité se situaient, avant la construction du castrum, là où la route Saône-Seine coupait la route Sud-Nord, soit au nord-est du castrum. Là, donc, devaient se trouver le forum, le temple à la triade capitoline voire un théâtre ou amphitéâtre. Il semble bien, qu'avec la construction du castrum, toute cette partie de la ville ait été abandonnée voire, dans le cas de Dijon, détruite pour, justement, permettre la construction des murs; nous avons supposé qu'une forme de centre, au croisement des deux voies joignant les portes principales, a pu être reconstitué -matérialisé sur la carte par un espace vide; nous avons également supputé que, dans chacun de ces quadrangles urbains délimités par les deux axes, les habitations, comme partout dans l'Empire romain, s'alignait sur un quadrillage. A l'époque carolingienne, 500 ans après la construction du castrum, nous avons supposé que continuaient d'exister des maisons simples d'habitation de l'époque romaine, quelques maisons plus élaborées ou quelques bâtiments de commerce. Nous avons également supposé que, à la porte d'entrée de la route de la Saône avaient dû être conservés des bâtiments servant aux marchands de la route, soit que ces bâtiments servissent encore à leur usage premier (entrepôts, douanes, etc.) soit qu'ils aient été affectés à de nouvelles fonctions
- les bâtiments d'habitation, de plus, dans le castrum, comportent maintenant des maisons de type franc, aux murs en terre et toit de chaume. Enfin, dans cet espace urbain, certaines zones sont devenues des jardins ou des champs. Au nord-est, on voit bien la quartier cathédral avec l'église cathédrale, le baptistère et une plus petite église dédiée à la Vierge
- hors les murs, à l'Ouest, se trouve le premier bourg associé au castrum, que traverse la route venant de Beaune. Nous avons fait le choix de figurer des maisons de type romain dans la partie la plus proche du castrum et des maisons franques de l'autre côté de la voie
- encore plus à l'Ouest, dans la zone de l'ancien cimetière romain, se voient clairement la basilique, avec abbaye, dédiée à St Bénigne (en haut), les deux églises dédiées à Ste Paschasie et Ste Floride et, en bas à droite, la basilique construite par les évêques de Langres pour leur servir de sépulture. Un bourg, seulement constitué d'habitations du style le plus récent s'y est développé, le tout protégé par un fossé. L'Ouche est en-dehors de l'illustration, en bas à gauche
- pour ce qui est des paysages, nous avons extrapolé les données contemporaines faisant venir les types contemporains de végétation jusqu'aux abords du castrum: taillis et pâturages au Sud, bois et arbres isolés ou vergers à l'Est, vergers au Nord et idem au nord-ouest avec plus de bois. Nous avons aussi rapidement figuré des zones de culture associées aux zones d'habitation (champs cultivés par les habitants du bourg de l'abbaye, du bourg du castrum et par ceux du castrum même). Les vignes ne figurent pas sur cette vue car elles se trouvent, sur des côteaux, soit plus à l'Ouest ou à l'Est (plus tard dans le Moyen Age, l'activité agricole de Dijon sera essentiellement tournée vers la vigne, les vignerons habitant les quartiers St Pierre -au Sud- et St Philibert (qui aura remplacé les églises Ste-Paschasie et Ste-Floride)
- les deux routes qui subsistent à l'époque sont également figurées; elles se croisent en-dehors de la porte du nord-ouest
Ainsi, au total, un castrum puissant, avec ses murs de 9 m de hauteur et 4,5 m de largeur qui devait, encore à l'époque carolingienne, présenter un fort intérêt tant sur le plan commercial que sur le plan militaire
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