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Venise à l'époque carolingienne

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Venise, aujourd'hui cité d'art et de villégiature, fut, à l'époque carolingienne, une ville qui resta sous influence byzantine. Elle fut sans doute importante du point de vue des Carolingiens en relation avec les principautés slaves tributaires que ceux-ci avaient installées au Sud de l'Ostmark après la défaite définitive des Avars, vers l'an 800

Venise commença d'exister au moment où l'Italie du Nord était dévastée par les Huns d'Attila, en 452. Les habitants de la région se réfugièrent sur les îles de la lagune qui s'étend de Chioggia à Grado. Ces îles étaient déjà habitées à l'époque romaine et de premiers réfugiés s'y étaient installés lors des Grandes Invasions. Ils enfoncèrent des pieux dans ces eaux peu profondes pour créer d'autres îles artificielles. Cassiodore décrit ces habitants gouvernés par des tribuns et occupés à la pêche et à la navigation à longue distance (le sel étant leur monnaie d'échange). La population s'accrût encore du fait des invasions lombardes vers le milieu du VIème siècle. En termes de souveraineté, ce fut aussi l'époque où Venise passa sous celle de Byzance, laquelle avait repris le contrôle de l'Italie après les éphémères dominations des Hérules (476-493) puis des Ostrogoths (493-533). L'exarque de Byzance s'était installé à Ravenne. L'allégeance des îles cependant était largement théorique et elles bénéficiaient d'un grand degré d'autonomie; les tribuns furent maintenus. Les Bénédictins eurent leur rôle dans le développement de Venise. Venise, alors, fut engagée dans l'histoire de l'Italie, celle de la question de Byzance, du pape et des Lombards alors que, du fait de sa situation au nord-est de la péninsule, Venise fut également concernée par l'avance des Slaves dans la région. En 697, un premier "doge" (ou "duc") fut élu pour mettre un terme aux conflits entre tribuns et pour améliorer la défense contre les Lombards et les Slaves, le commandement militaire étant attribué à un "magister militum". L'unité entre les îles se renforça. Le troisième doge, Ursus (726-737), délivra, à la demande du pape Grégoire III, Ravenne des Lombards. Une longue période de désordres s'ensuivit jusqu'au doge Oberlierus (805-810) car des partis d'opinion divergente s'affrontaient -essentiellement les Vénitiens, les Byzantins, les Lombards et les Francs. Cela mena au règne du parti franc; le siège du doge fut transféré sur l'île de Rialto, fortement protégée, qui devait devenir le centre de la Venise actuelle. Comme on le voit dans le "De Carolo Magno" du moine de St-Gall, Venise apportait jusqu'à Pavie "toute la richesse de l'Orient, depuis leurs territoires d'au-delà de la mer". Venise, alors, au IXème siècle, possédaient une vaste réseau commercial et leurs fabriques se trouvaient dans tous les ports de l'Orient. Le commerce de Venise était maritime et faisait passer les biens de l'Orient à l'Occident. Ils commerçaient avec les Slaves chrétiens mais aussi avec les Musulmans d'Espagne et d'Afrique, ce dernier fait ayant amené les papes Zacharie et Adrien à le leur interdire. Charlemagne, lui, exclut, pendant un temps, les Vénitiens des marchés de l'Empire, ou demanda qu'on les excluât de la Pentapole, sur la côte adriatique. Les reliques de St Marc furent achetées à Alexandrie par des marchands vénitiens et la cathédrale les abritant fut construite en 829, augmentant le prestige de la ville. L'église fut ensuite remodelée à l'imitation de la Basilique des Apôtres de Constantinople. Un campanile, de 96 mètres de hauteur, fut élevé en 900 et on pense que le Palais des Doges daterait du IXème siècle; le monastère St-Zacharie fut aussi construit à cette époque

Les îles de Venise dépendirent d'abord du diocèse d'Altino ou de celui de Padoue puis elles gardèrent l'évêché de Malamocco comme le leur après que l'évêque Tricidius, de Padoue, s'y soit réfugié. En 775, avec le consentement du pape Adrien Ier et du patriarche de Grado, un siège épiscopal fut créé sur l'île d'Olivolo et le premier évêque, Obelerius, fut investi par le doge et consacré par le patriarche; certaines îles restèrent sous la juridiction de celui-ci. Une volonté d'ingérence du doge dans les élections épiscopales mena à un conflit sévère avec le patriarche de Grado. Ce fut sous le 4ème évêque que les reliques de St Marc furent rapportées d'Alexandrie alors que de nombreuses reliques de saints avaient déjà été rapportées de l'Orient. Ce ne fut qu'en 1457 que le patriarcat de Venise finit par succéder à celui de Grado ainsi qu'aux sièges qui en dépendaient, l'élection du patriarche appartenant au Sénat de la ville. Avec les conquêtes de Charlemagne en Italie ou contre les Avars, les doges recherchèrent l'alliance avec les Francs et les aidèrent à prendre possession des villes maritimes d'Istrie. Cependant une flotte byzantine aida le parti byzantin de la ville à expulser Obelerius. Angelo I Participazzo devint doge en 810. De longues négociations avec Byzance suivirent un essai manqué de Pépin, fils de Charlemagne, de conquérir la lagune, les Vénitiens ayant résisté sur l'île du Rialto (en 806, le nouvel empereur de Byzance, Nicéphore, avait fait réoccuper temporairement par ses troupes débarquées, la Vénétie et la Dalmatie). Charlemagne finit par accorder à Venise le droit de marchander dans tout l'Empire; il avait reconnu Venise, en 810, comme territoire byzantin. Les îles -jusque là, elles, étaient restées des centres indépendants de pouvoir-assemblées avec celles du siège épiscopal commencèrent d'être appelées "Venitiae". Des combats contre les Croates ou les Sarrasins s'ensuivirent ainsi que continuèrent les luttes entre factions. Le doge Giovanni Participazzo (881-888), fils d'Orso, fut déposé du fait de sa francophilie. Après que le doge Pietro (888-911) ait écarté la menace hongroise, les doges suivants commencèrent l'expansion sur la terre ferme. Sous le doge Pietrano Candiano IV (959-976), apparut, pour la première fois, le "Grand conseil", dont l'assentiment devait être donné aux lois; il comprenait aussi les évêques des territoires de Venise. A l'époque, le gouvernement interdit le commerce, avec les Sarrasins, des esclaves ainsi que de tous autres biens pouvant servir à faire la guerre à la Chrétienté. Les luttes civiles reprirent de 976 à 983; cette fois, les factions opposaient les partisans de l'empereur Otton II et ceux d'une république vénitienne indépendante. Sous le doge Pietro Orscolo II (992-1009), Venise avait retrouvé son prestige et les villes côtières latines d'Istrie et de Dalmatie reconnurent volontairement, contre les menaces slaves, la souveraineté de la ville. Depuis cette époque, le doge, avec l'assentiment de l'empereur byzantin, put porter le titre de duc de Dalmatie. Les Sarrasins furent vaincus à Bari, en Italie du Sud, en 1003 et les luttes passèrent à celles entre les Ottoniens et Byzance. Le doge Ottone mourut prisonnier à Constantinople car il avait été suspecté de vouloir faire passer Venise sous la domination impériale occidentale. De là, l'histoire de Venise se poursuivit au milieu des conflits contre les différentes puissances de la région -Hongrois, Byzance, Normands, etc.- jusqu'à ce que l'empereur byzantin Alexis Comnène, en 1084, accordâ à Venise, par la "Bulle d'Or", pleine liberté de commerce ou exemption de la juridiction grecque, ce qui marqua la réelle indépendance de la ville et de ses routes commerciales. Venise, ensuite, joua un rôle fort pendant les Croisades et, finalement, aida à la chute de Byzance au profit de l'Empire latin. Gênes, la ville commerciale rivale, avait pris le parti de Constantinople. Venise se transforma aussi en une aristocratie, avec son Sénat, qui supplanta les doges. La ville ensuite allait participer à la politique de l'Italie intérieure mais un coup important lui fut porté par les nouvelles routes maritimes qui avaient été découvertes vers l'Orient par les Grandes Découvertes

Venise, de nos jours, comprend 117 îles et 378 ponts. Les îles sont partie naturelles, partie artificielles, construites par l'enfoncement de pieux de bois dans le sol sous-marin. Les fondations des habitations sont également renforcées de ces pieux. Le Grand Canal, la Giudecca et le canal St-Marc sont les trois canaux principaux de la ville

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