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L'ancienne basilique Saint-Pierre

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La basilique Saint-Pierre, à Rome, est l'un des centres de la Chrétienté. Depuis l'édit de Milan en 313 puis la reconnaissance de l'Eglise comme seule religion de l'Empire romain à la fin du IVème siècle, les empereurs ou les grandes familles de Rome passés au catholicisme ont fait construire ou fait don à l'Eglise de terres et de bâtiments et ont fait construire des églises. Rome a commencé de devenir un lieu de pélerinage dès la deuxième moitié du IIIème siècle car elle abrite les tombeaux de Pierre et de Paul, l'un le chef des Apôtres, désigné par le Christ lui-même, l'autre le grand missionnaire de l'Eglise. L'un et l'autre avaient connu le martyr à Rome. Pierre lors de la grande persécution contre les Chrétiens ordonnée par l'empereur Néron en 64, crucifié la tête en bas; Paul, décapité, quelques années plus tard, en 67. En leur honneur furent construites la basilique Saint-Pierre et la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et les deux autres basiliques principales de Rome, l'archibasilique Saint-Jean-de-Latran, église cathédrale du pape et la basilique Sainte-Marie-Majeure constituaient aussi le but du pélerinage. Saint Pierre avait été crucifié, la tête en bas, dans le cirque de Caligula ou "cirque de Néron" qui se trouvait, dans les "jardins de Néron", au-delà du Tibre, au nord-ouest de Rome, au pied d'une colline dite le mont Vatican. Le cirque avait été construit par Caius Galigula, le fils d'Agrippine l'Aînée, petite-fille d'Auguste et grand-mère de Néron, qui avait fait construire en cet endroit les jardins d'Agrippine. C'est ce cirque, qu'il affectionnait particulièrement, que Néron avait choisi pour le martyr des Chrétiens accusés de l'incendie de Rome. Le corps de Pierre fut déposé "Via Aurelia [...] iuxta palatium Neronianum, in Vaticanum" soit "sur la via Aurelia nova [ndt: une des voies qui menaient à Ostie] [...] à côté du cirque de Néron [ndt: lequel, jusqu'au Moyen Age, porta le nom de "palais de Néron"], au Vatican". Un petit monument fut construit là qui, au milieu du IIème siècle, devint le "trophée de Gaius". Le long de la Via Cornelia, une voie secondaire qui longeait le cirque de Néron, se trouvaient, comme sur toutes les voies romaines, des tombes, dont celles de Chrétiens et il semble que la tombe de saint Pierre ait été rapportée là. Au moment de la désécration de ces tombes sous la persécution de Valérien, en 258, les reliques de Pierre furent transférées dans les catacombes de la Via Appia puis elles furent rapportées au Vatican. Après avoir admis l'Eglise dans l'Empire romain, l'empereur Constantin Ier, en 324, fit commencer la construction de la basilique dédiée à saint Pierre, qui engloba ce mausolée de Gaius. Cela explique comment le plan de la basilique constantinienne recoupe l'ancien cirque. La construction amena l'arasement du Mons Vaticanus et, au contraire de la tradition de l'Eglise, qui voulait déjà que la messe soit célébrée face à l'Est, on orienta la basilique à l'Ouest: puisqu'on y venait depuis Rome, il fallait qu'on soit accueilli par la façade de l'église. On rasa, par la même occasion le cirque de Néron ainsi que les tombes de la Via Cornelia. On ne conserva du cirque que l'obélisque central, qui venait d'Héliopolis en Egypte et légèrement en avant duquel avait eu lieu le martyr du Chef des Apôtres. La basilique Saint-Pierre fut consacrée en 329. En forme de tau, elle mesurait 80m de long et 38m de haut, était orientée à l'Ouest et comportait 5 nefs -dont une grande nef centrale entourée de deux doubles bas-côtés- qui étaient déterminées par quatre rangées de 22 colonnes chaque. Le transept, au milieu ouest duquel se trouvait la tombe de Pierre, venait terminer les nefs. Cette structure permettait d'accueillir de larges foules de pélerins. Un siècle plus tard, un jardin à colonnade, ou atrium, de 21m de côté, fut placé devant l'église; appelé le "Paradis" ou le "jardin de Paradis", il était orné d'une fontaine en son centre, dite fontaine de Symmaque, pape du début du VIème siècle, et les symboles de la décoration évoquaient essentiellement l'immortalité, dont une grande pigne de pin en bronze, symbole même de celle-ci. L'atrium servait essentiellement, sous la colonnade, à la catéchèse des cathéchumènes et, par sa fontaine, à la propreté des pélerins avant qu'ils n'entrent dans la basilique. A l’extérieur, un escalier menait aux portes d'entrée, terminées au VIème siècle, de cet atrium. Le pape Séverin (638-640) fit construire une abside à l'ancienne basilique St-Pierre, où fut placé le tombeau de Pierre. Depuis, la basilique resta telle quelle jusqu'au début du XIVème siècle et, depuis le IVème siècle, elle devint le sanctuaire le plus révéré du monde occidental. L'endroit continua de voir se bâtir des églises, des monastères, des hospices pour les pélerins et des cimetières puis l'espace, qui était resté vide entre le cirque, le mausolée d'Hadrien et le Tibre, fut construit au haut-Moyen Age. Cette ancienne basilique Saint-Pierre servit donc au couronnement impérial de Charlemagne pour la Noël 800. Le pape Léon IV (847-855) dans le cadre de ses efforts pour prémunir Rome des attaques des Sarrasins, tel le raid de 846, enferma la colline vaticane dans une muraille, la "cité léonine", ponctuée, à intervalles, de fortes tours. Il reconstruisit aussi les parties de la basilique qui avaient été détruites. Une erreur commune est de penser que l'ensemble du Vatican est la résidence du pape, ce qui n'est pas vrai: parce qu'il est l'évêque de Rome, successeur de Pierre, le pape réside dans le palais qui jouxte son église cathédrale, l'archibasilique du Latran, au sud-est de Rome. La basilique Saint-Pierre, stricto sensu est là où vient, sur le tombeau de Pierre, chef de l'Eglise, s'exercer la piété des fidèles. Des fouilles menées depuis 1940 sur l'ordre du pape Pie XII, ont trouvé, à l'aplomb de l'autel, une tombe vide du Ier siècle, qui était restée inaccessible depuis le IXème siècle, sur un mur de laquelle les archéologues ont pu lire une inscription grecque disant: "Pierre est ici". La découverte fut annoncée par le pape en 1950. En 1953, quelques ossements d'un homme de 60-70 ans ont été trouvés dans une cachette aménagée, enveloppés dans un tissu précieux, teint en pourpre et tissé de fils d'or et, finalement, le pape Paul VI a annoncé, en 1968, qu'il s'agissait, selon toute probabilité, des restes de saint Pierre

vignette-lien vers une vue de l'emplacement de l'ancienne basilique Saint-Pierre. On voit comment la basilique constantinienne, avec son portique à l'avant, s'est ordonnée sur le lieu de la tombe de saint Pierrecliquez vers une vue de l'emplacement de l'ancienne basilique Saint-Pierre. On voit comment la basilique constantinienne, avec son portique à l'avant, s'est ordonnée sur le lieu de la tombe de saint Pierre

Comme toutes les grandes églises chrétiennes des origines, la basilique Saint-Pierre ne s'inspira pas des temples romains, qui n'avaient pas assez d'espace intérieur mais, au contraire, des basiliques romaines, qui étaient de grands bâtiments rectangulaires qui servaient aux réunions, aux marchés et aux tribunaux. De bons exemples de ces anciennes basiliques se trouvent sur le Forum romain dont, justement, la basilique de Constantin. Le toit à charpente était resté ouvert, visible depuis l'intérieur de la basilique. 5 portes, dont la "porte sainte" donnaient accès aux nefs. Le plan en tau de la basilique semble essentiellement fortuit, relié aux besoins du pélerinage et ce n'est que plus tard que la symbolique du plan en croix des églises de la Chrétienté devint fondamental. Le plan de la basilique Saint-Pierre, par ailleurs, fut copié partout en Europe, spécialement par les églises qui voulaient affirmer un lien étroit avec Rome. Certains pensent que la basilique aurait repris le plan du temple de Salomon. Il est possible que la fontaine, située sous un dôme porté par huit colonnes, surmonté d'une colossale pomme de pin en bronze, symbole même de l'immortalité, ait existé dès Constantin ou son fils Constance. La pomme de pin pourrait avoir été prise au mausolée d'Hadrien. L'autel principal était surmonté d'un large baldaquin (ou "ciboire") supporté par 4 colonnes dites colonnes de Salomon car, selon la tradition, elles auraient été reprises par Constantin du temple de Salomon; elles sont plus vraisemblablement d'une église d'Orient. Les colonnes avaient un aspect torsadé, semblable à l'aspect torsadé de la colonne de la flagellation. 2 colonnes, sur le côté permettaient de relier le baldaquin à la tombe de Pierre et des rideaux, entre ces colonnes, cachaient celui-ci à la vue. Les murs latéraux, éclairés de 11 fenêtres chacun, étaient ornés de fresques dont les scènes étaient tirée de l'Ancien et du Nouveau Testament et la nef principale se terminait par une arche sur laquelle se trouvait une mosaïque représentant Constantin et saint Pierre, ce dernier présentant un modèle réduit de la basilique au Christ. La basilique pouvait contenir 14000 fidèles et était desservie par 7 autels. L'église se remplit peu à peu de tombes de saints et de papes ainsi que d'autels latéraux et les riches visiteurs faisaient présent d'objets de grande valeur, mobiliers, statues, chandeliers, etc. qui furent placés autour de la tombe alors que la sacristie s'enrichit de magnifiques vêtements liturgiques. En terme de l'usage qui fut fait de la basilique, elle fut, à ses débuts, essentiellement considérée, comme les autres grandes basiliques du pélerinage romain, comme un monumental cimetière qui permettait la vénération des pélerins. Cela, d'ailleurs, avec la présence de nombreuses tombes dans l'église même, pourrait se rattacher à l'antique tradition des banquets funéraires. Cependant, dès la deuxième moitié du IVème siècle les papes commencèrent de célébrer Noël au Vatican. Puis au début du Vème siècle, on y célébra l'Epiphanie et St-Pierre devint donc la première basilique de Rome à accueillir, en dehors du Latran, des messes célébrées par le pape. Surtout, dans les années 430, le pape Sixte III, via le système des "stations pontificales", avait fait passé la basilique, à l'image d'autres églises de Rome, du statut de lieu de pélerinage à celui de basilique pontificale à part entière. Enfin et surtout, depuis le pape Symmaque (498-514), la basilique, du fait du développement du culte des saints, se transforma en basilique consacrée au culte de St-Pierre et d'autres saints, ce qui se concrétisa, surtout au VIIIème siècle, la basilique restant alors le tombeau principal de Pierre mais accueillant de nombreux autels reliquaires d'autres saints. Quelques ajouts décoratifs furent fait dans la suite du Moyen Age

vignette-lien vers une restitution de l'ancienne basilique Saint-Pierre telle qu'elle apparaissait à l'époque carolingiennecliquez vers une restitution de l'ancienne basilique Saint-Pierre telle qu'elle apparaissait à l'époque carolingienne; l'encart en bas à gauche montre une comparaison entre la basilique contemporaine et l'ancienne basilique (la place Saint-Pierre n'est pas représentée; la basilique baroque est également centrée sur la tombe de saint Pierre)

L'ancienne basilique resta telle jusque vers la fin du XVème siècle. Quand les papes quittèrent Rome pour Avignon, au XIVème siècle, elle était déjà en mauvais état et menaçait ruine. La situation s'aggrava du fait de la papauté d'Avignon et du manque d'entretien. Ce fut le pape Nicolas V (1447-1455) qui commença de modifier l'ancienne basilique et il utilisa le Colisée comme carrière de pierre; le plan était d'abattre entièrement la vieille basilique et d'en construire une nouvelle; à la fin de son régne, cependant, peu de travaux avaient été réellement entrepris. Puis ce fut Jules II, alors qu'on entendait encore préserver l'ancien bâtiment, qui entendit faire, en 1505, d'une nouvelle St-Pierre le lieu de son tombeau. Il confia les travaux à Bramante dont les vues étaient de bâtir un dôme inspiré du Panthéon, sur l'ancienne basilique. Puis, après quelques modifications apportées par divers architectes, dont Raphaël, le projet passa en 1547, sous la responsabilité de Michel-Ange. Les travaux, alors, avaient mené à la destruction de l'ancienne basilique et la construction des quatre énormes piliers sur lesquels devait s'élever le dôme de Bramante. Le rôle principal de Michel-Ange fut la construction du dôme, reposant sur un tambour et non quatre piliers mais le dôme n'était toujours pas achevé à sa mort, en 1564. Les travaux continuèrent dans l'esprit de Michel-Ange mais, en 1606, le pape Paul V décida d'étendre vers l'Est le plan en croix grecque en une croix latine, la nef étant étendue par Maderno et terminée par une façade baroque. Les travaux étaient loin d'être terminés à l'époque puisque une partie importante de la nef constantinienne existait encore et ce fut alors qu'on décida de définitivement la démolir. On se rendit compte alors que les restes du cirque de Néron, sur lesquels le mur sud avait été construit, ne pouvaient plus supporter un tel poids. Ce fut aussi à cette époque qu'on décida de préserver, transférer ou décrire ou dessiner pour la postérité les différents reliques et monuments que contenait l'ancienne basilique. Le transfert eut lieu dans la crypte du nouveau bâtiment, qu'on appelle les "grottes vaticanes" alors qu'on réemploya certains éléments. Par exemple, la dalle de porphyre sur laquelle avait eu lieu le couronnement de Charlemagne en l'an 800 se trouve encore près de l'entrée de l'actuelle basilique. Ce ne fut que le 18 novembre 1626, sous le règne du pape Urbain VIII que la nouvelle basilique fut consacrée et la place St-Pierre, avec sa colonnade, elle, ne fut construite par le Bernin qu'en 1667. Accessoirement, on doit noter que la nouvelle basilique Saint-Pierre, du fait que le financement des travaux fut assuré par la vente d'indulgences, amena les débuts de la Réforme protestante en Allemagne. La nouvelle basilique Saint-Pierre, chef d'oeuvre du baroque, est celle que l'on peut admirer aujourd'hui; l'église Sainte-Praxède, située près de la basilique Sainte-Marie-Majeure, est considéré comme la meilleure image -quoique de petites dimensions- de l'aspect que présentait l'ancienne basilique Saint-Pierre

Website Manager: G. Guichard, site Learning and Knowledge In the Carolingian Times / Erudition et savoir à l'époque carolingienne, http://schoolsempire.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 4/5/2012. contact us at ggwebsites@outlook.com
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