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La Bourgogne sous les Carolingiens

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Les débuts

Germains peu à peu transformés en fédérés, peuple assez peu enclin à marquer sa différence ethnique d'avec l'aristocratie et les habitants gallo-romains, Ariens peu à peu passés au catholicisme et, finalement, vaincus et intégrés par Clovis dans le grand ensemble franc, les Burgondes conservent l'identité de leur royaume, qui s'étend d'Auxerre à Grenoble, de Langres à Avignon et de Lyon au lac de Constance. Le terme "Burgundia" apparaît, pour la première fois, vers 540. Les aristocraties se fondent assez rapidement, le culte des martyrs de la Légion thébaine et de St Sigismond s'oppose à celui de St Martin et St Denis et les désordres mérovingiens finissent par assurer une forme d'autonomie. Celle-ci cependant finit par laisser la place à la domination des Austrasiens. Sous Charlemagne, la Bourgogne, qui a perdu ses territoires suisses à l'Est de St-Maurice d'Agaune mais a gagné dans les Alpes du Sud, a acquis un statut stratégique: c'est là que passent les armées carolingiennes lorsqu'elles se rendent en Italie. Les Carolingiens encourageront, pour usage militaire, le développement de la route du Mont-Cenis par la Maurienne et le Val de Suse alors que la route commerciale continuera de passer par le col du Grand Saint-Bernard. Ces deux routes seront des éléments importants dans les différents projets de partage de l'Empire: la voie du Saint-Bernard sera associée à la partie nord de la Bourgogne, celle du Mont-Cenis au Lyonnais voire la Provence. Depuis Charles Martel, l'aristocratie locale, y compris les évêques, a été remplacée par des leudes austrasiens voire bavarois et, sous Charlemagne, la Bourgogne s'organise en comtés, qui altèrent l'identité de l'ensemble (Autun, Auxerre, Besançon, Chalon-sur-Saône, Mâcon et Nevers). La Bourgogne n'est plus un tout indivisible: le testament de 806 prévoyait sa partition (Nevers, Avallon, Chalon, Mâcon avec le Lyonnais, la Provence, l'Aquitaien &agrve; Louis; Auxerre, Besançon, Dijon, Sens à Charles qui a le titre d'empereur); idem avec l'Ordinatio imperii de Louis le Pieux en 817. La Bourgogne est plutôt rattachée à l'Aquitaine

La Bourgogne dans les désordres carolingiens

La basse Bourgogne ou Bourgogne inférieure (Ouest de la Saône), la haute Bourgogne (au Nord du Jura; une partie de la future Franche-Comté), la Bourgogne transjurane (Suisse actuelle), la Bourgogne cisjurane (Lyonnais, Viennois, Dauphiné et Savoie) sont les parties de la Bourgogne. Un premier "duc" ou "gouverneur" de la "Bourgogne inférieure ou première Lyonnaise", Samson, est cité parmi les preux qui périrent à Roncevaux, les Bourguignons composant une grande partie de l'ost parti en Espagne. Son successeur aurait été Hugues (Ier), un des fils naturels de Charlemagne. Une des fortes identités de ce qui allait devenir la Bourgogne franque à partir de Charlemagne s'est centrée sur les comté d'Autun et Chalon-sur-Saône puis Chalon seul et enfin Autun. Ce sont d'abord des Austrasiens, fidèles de Charles Martel qui sont les comtes d'Autun. Puis Guérin (844-853), comte de Chalon est l'homme puissant de la région, possédant Chalon, Autun et Mâcon. Guérin, finira par prendre une part active aux luttes entre Louis et ses fils, optera pour Charles le Chauve ainsi qu'Avallon alors qu'Auxerre, Sens et Autun (le comte Audri) sont des fidèles de Lothaire, l'empereur. Guérin fera tourner, avec ses Bourguignons, le sort de la bataille de Fontenoy-en-Puisaye, en 841. La Bourgogne est alors devenue le champ privilégié des combats. Le traité de Verdun, en 843, finit par aboutir au partage de la Bourgogne: la Haute Bourgogne, la Bourgogne transjurane et Cisjurane (Lyonnais, Provence, etc.) à Lothaire, l'empereur; la Basse Bourgogne (Chalon, Autun, Mâcon, Nevers, Auxerre, Sens, Tonnerre, Avallon, Dijon) à Charles le Chauve. On parle désormais de "Bourgogne franque" et de "Bourgogne germanique", ce qui préfigure la future séparation entre duché et Franche-Comté, la Saône marquant la frontière; des partages suivants donneront son indépendance au Sud, sous la forme du "royaume" de Provence. Le traité de Verdun amène aussi à ce que les Grands, dont les comtes, sont obligés de rejoindre le royaume de leur choix: Audri abandonne son comté d'd'Autun pour celui d'Orange, Mafroi celui d'Orléans pour celui du Varais dont Besançon. Guérin est, lui, récompensé de la perte du Lyonnais et du Viennois, par les comtés d'Autun, d'Auxois et de Duesmois, ce qui forme avec le Mâconnais, le Chalonais (ou "Chaunois") et le Mémontois qu’il possède déjà, la Marche ou Marquisat de la Bourgogne méridionale et il fixe sa capitale à Chalon-sur-Saône; il est l'homme fort de la Bourgogne franque. Les partages subséquents à Verdun voient de premiers troubles en termes de fidélités. Vers 863 les comtés de Bourgogne franque sont: Mâconnais, Autunois, Chaunois, Nivernais, Beaunois, Avalois, Oscheret, Auxerrois, Auxois, Dijonnais, Mémontois, Duesmois, Atuyer, Tonnerrois, Lassois, Langogne, Sénonais, Troiesien, Barrois et Bassigny; ceux du comté de la Bourgogne germanique: Escuens, Amous, Varais, Portois, et Ajoie. La Bourgogne passe ensuite, à partir de 864, à Robert le Fort -défenseur contre les Vikings nommé par Charles le Chauve- puis brièvement à Louis, son fils. La Bourgogne de Francie occidentale, elle, était restée du ressort de fonctionnaires dit "ducs bénéficiaires", successeurs des "Patrices" ou "Recteurs" de l'époque de Pépin le Bref et Charlemagne, qui, avec l'accord des souverains, avaient légué leur charge à leurs successeurs. Puis la pratique, officialisée par le capitulaire de Quierzy-sur-Oise de 877, que les comtés et autres titres puissent devenir héréditaires, fit que ce "duché de Bourgogne" passa ainsi, sans interruption d'un Richard le Justicier jusqu'à Hugues Capet. Le terme "ducs bénéficiaires" vient donc du fait que ces titulaires de la charge, quoique devenus héréditaires, ne faisaient, en droit, que se transmettre une charge, un "bénéfice" toujours, en théorie, dépendant du roi ou de l'empereur. Finalement, cette Bourgogne reste chez les Robertiens avec Eudes (867-870), qui possède aussi Dijon. Une période de forts désordres suit la mort de Charles le Chauve, en 877 et la Bourgogne passe aux partisans des successeurs légitimes de Louis, fils de Charles, Louis III et Carloman II. Richard (880-921), un Robertien, fils de Boves, comte d'Ardennes, frère de Boson et neveu d'Hugues l'Abbé reste fidèle aux Carolingiens contre Boson qui, en octobre 879 s'est proclamé roi de la partie sud, jusqu'en Provence, de la Bourgogne. Les menaces vikings, la mort de Charles III le Gros, empereur, en 887, les graves luttes de succession qui s'ensuivent, Rodolphe Ier se taillant un royaume en Bourgogne Transjurane en 888, permettent à Richard, dit le Justicier, de s'installer en Bourgogne. Les rois carolingiens entendent constituer un grand commandement militaire dans la région et un particularisme voire un nationalisme bourguignons subsistent. Vers 890, les trois Bourgognes sont aux mains de Robertiens et Richard maintient sa neutralité dans les conflits de la Francie occidentale et, en 911, ses victoires sur les Normands -ce sera lui qui, en 911, battra le chef normand Rollon à Chartres- lui assurent la suprématie en Bourgogne: il tient Auxerre, Avallon, Autun, Beaune, Brienne, Chalon, Dijon, Langres, Nevers et Sens et, en 918, il prend le titre de "duc des Bourguignons" et sa capitale est Dijon, de plus en plus souvent, au détriment d'Autun. L'empereur Charles le Gros avait détourné les Normands sur la région et les abbayes de St-Germain-d'Auxerre, Flavigny, Vézelay et Bèze, y compris les reliques des saints venus des côtes atlantiques pour trouver refuge, sont pillées. Sa neutralité dans les débats entre Carolingiens a sans doute aussi permis à la fois cette indépendance et le maintien des liens avec la Francie occidentale. Il s'agit aussi de la montée des Robertiens dans le royaume. Le successeur de Robert, Raoul (921-936) est même sacré roi en 923 par les Grands et commencent la féodalité desprincipautés -Chalon, Aquitaine, Neustrie, Vermandois, Provence, évêques et les conflits entre ces "princes" entre eux et entre eux et les Carolingiens de Francie occidentale voire les tractations matrimoniales. Ainsi, le duché de Bourgogne finit-il par revenir, toujours chez les Robertiens, à Hugues le Grand, père d'Hugues Capet mais Dijon, Langres et Chalon passent sous l'autorité du roi carolingien Louis IV. Les Carolingiens de France, à partir de cette époque, commencent d'éprouver le poids des grands féodaux. A partir de vers 950, la féodalité descend encore vers le bas et les comtes fractionnent la Bourgogne qui, nominalement, reste aux Robertiens jusqu'à l'avènement de Hugues Capet à la couronne en 987. Il semble en tout cas qu'il faille nuancer l'opposition entre Carolingiens et Robertiens, qui commencerait vers la fin du IXème siècle: les Carolingiens se sont appuyés sur leurs Grands pour maintenir l'unité de la Francie occidentale et les Robertiens, par exemple, sont restés fidèles aux souverains légitimes. Cela se voit encore lorsque les derniers Carolingiens tiennent, via des Robertions fidèles, à conserver la Bourgogne sous leur contrôle. Mais, alors, par ailleurs, une autre mouvance s' efforce de même réunir duché et Comté de Bourgogne -l'actuelle Franche-Comté. Le duché passe d'abord au duc Henri le Grand, frère d'Hugues Capet, élevé au duché mais celui-ci meurt en 1002 sans postérité. Le duché passe alors à son gendre, le comte de Bourgogne (Franche-Comté), Otte-Guillaume, qu'il a adopté, choix soutenu par l'évêque de Langres et les seigneurs bourguignons -preuve, sans doute, de l'existence, alors d'un sentiment régional. Mais Robert le Pieux, qui est alors devenu roi de France, neveu d'Henri le Grand et son héritier, revendique le duché, entendant poursuivre la politique capétienne de contrôle du duché. Robert vient assiéger en vain Dijon et, dès 1006, le duc-comte Otte-Guillaume préfère se replier sur la Comté et laisser le duchéé au roi Robert. Celui-ci devra attendre la mort de l'évêque de Langres, Brun de Roucy, en janvier 1016, pour prendre possession de Dijon. Le duché passe d'abord à Henri, le second fils du roi mais son aîné mourant, celui-ci devient l'héritier du royaume sous le nom d'Henri Ier et, en 1031, sur son lit de mort, le roi Robert Ier désigne comme duc de Bourgogne un autre fils, prénommé aussi Robert. C'est aussi à cette date que Dijon devient la capitale du duché et de ce nouveau duc sortent les ducs capétiens de Bourgogne qui tiendront le duché jusqu'en 1361. Donné en apanage à l'un des fils du roi de France Jean II le Bon, le duché passera alors aux ducs valois

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