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Le pélerinage de St-Jacques-de-Compostelle

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La mise en place du pèlerinage à St-Jacques-de-Compostelle semble bien contemporain de l'effort de première reconquête wisigothique à l'encontre des Arabes, qui se mit en place, vers l'an 800, à partir du royaume de Léon, qui venait, sous le roi Alphonse II, de remplacer nominalement celui des Asturies. Le royaume des Asturies avait été le principal refuge des élites, des peuples et des clercs wisigoths qui entendait échapper à l'occupation arabe. Il commença d'être un point d'une forme de reconquête dès 750. Des montages de la Cantabrique, le royaume de Léon s'étendit alors vers l'Ouest, vers la Galicie et le cap Finistère ainsi que vers le Portugal ou le Sud -donnant naissance à la première Castille. Cette renaissance se fortifia, vers les Pyrénées, de la constitution en royaume indépendant de la Navarre, en 830, autour de Pampelune qui avait été prise par les Francs en 809

Dans ces circonstances, à une date assez indéterminée, peut-être vers 830, un ermite, nommé Pélagius, qui vivait près d'une ville de Galicie appelée Iria Flavia, fut témoin -ainsi que les habitants du village voisin de San Félix de Lovio- de manifestations surnaturelles. L'évêque, Théodomir, consulté, vint enquêter avec l'ermite et ils finirent, guidés par une étoile, par découvrir un sépulcre de l'époque romaine, qui contenait trois sarcophages. L'un deux fut déclaré par l'Eglise locale comme contenant les restes de St Jacques, l'un des Douze Apôtres. Il s'agissait de Jacques le Majeur, frère de St Jean. Alors que Jacques avait prophétisé en Espagne et était rentré en Judée, il y fut décapité par Hérode Agrippa en personne, en 44. Le corps de l'apôtre aurait alors été été miraculeusement ramené dans le nord-ouest de l'Espagne, via Gibraltar, à Iria Flavia où un rocher de grande taille se referma sur les reliques. On les transporta ensuite à Compostelle. Si une oeuvre d'évangélisation de Jacques en Espagne semble sujette à caution, bien que mentionnée dès le VIIème siècle, il est plus vraisemblable que son corps y ait bien été transporté -les reliques de St Jacques, par exemple, ayant été reconnues comme telles par une bulle du pape Léon XIII en 1884. L'Eglise, à l'époque, temporisa et ne reconnut finalement les faits qu'un siècle plus tard, vers 930 et le roi Alphonse II des Asturies avait fait édifier une église sur le lieu du tombeau, qui prit le nom de "campus stellae", Compostelle, "champ de l'étoile". Une autre version de la légende fait aussi référence à une étoile: des bergers guidés par une étoile trouvèrent un champ où aucune bête n'avait jamais accepté de pâturer. Notker, le moine de St-Gall, Walafried Strabo et d'autres au IXème siècle affirment que Jacques fonda le premier siège épiscopal d'Espagne. Aux débuts de la Renaissance, le pape Alexandre VI Borgia (1492-1503) déclara Saint-Jacques-de-Compostelle l'un des trois grands pèlerinages de la Chrétienté avec Rome et Jérusalem. Est également lié à St Jacques et Compostelle un autre pélérinage majeur de l'Espagne, celui du Notre-Dame du Pilar, à Saragosse car la Vierge, le 2 janvier 40 serait apparue à St Jacques sur les rives de l'Ebre, à Caesaraugusta. L'apparition eut lieu au-dessus d'une colonne et celle-ci est conservée, depuis, dans la basilique Notre-Dame-du-Pilar. La découverte de la tombe d'un des apôtres majeurs du Christ amena aussitôt un fort mouvement de pèlerinage vers le tombeau, où des miracles se produisaient. Le mouvement, d'abord limité au royaume de Léon, s'étendit vite à toute la Chrétienté. Depuis le IXème siècle, les pélerins faisaient étape dans les monastères

La vénération de St Jacques est étroitement liée, bien sûr, aux combats des tout débuts de la reconquête de l'Espagne. En 844, ainsi, au pied de la forteresse de Clavijo, aux confins du Léon et de la Navarre, l'intervention de St Jacques, sur un cheval blanc, permit aux troupes catholiques de vaincre une armée arabe. Ce fait marque les débuts officiels de la "Reconquista", la reconquête de la péninsule espagnole à l'encontre des Arabes et lui sert d'événement fondateur. St Jacques, pour les Espagnols, de ce jour, devint "matamoros", le "tueur de Maures". "Santiago y cierra España" ("St Jacques, frappes pour l'Espagne!") est le cri de guerre traditionnel des Espagnols et St Jacques est le patron de l'Espagne. On dit aussi que le pèlerinage fut officiellement accepté par Charlemagne car, au cours d'un songe, il vit la Voie Lactée. Il comprit que, celle-ci, marquant, dans le ciel de l'Occident, la direction générale de Compostelle, il convenait d'encourager le nouveau pèlerinage. Malgré la légende, Charlemagne lui-même ne se rendit jamais à Compostelle mais cette légende, dès le Xème siècle fut un élément mobilisateur de la chevalerie européenne naissante. Des centaines de pélerins "européens" viennent déjà jusque là, à l'époque, donnant naissance au "Camino primitivo", premier chemin de St-Jacques-de-Compostelle, passant assez au Nord, dans les monts Cantabriques. Avant cette époque, l'évêque du Puy, Godescalc, s'était rendu sur le tombeau, ouvrant une voie nouvelle, plus au Sud des montagnes -ce qui est aujourd'hui le "Camino Francés". 930 marque aussi le début d'une attitude plus agressive de Cordoue contre les royaumes catholiques du Nord et, pendant 70 ans, ceux-ci demeurèrent constamment sous la menace. Pendant plus d'un millénaire, des dizaines de millions de pélerins vinrent en Galicie sur la tombe de St Jacques

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