L'aigle impériale

L'aigle en tant que symbole impérial -"aigle" en héraldique est du genre féminin- semble avoir existé dès l'époque carolingienne: Charlemagne l'employa au sommet du mât de ses navires et en mit une image en bronze au-dessus du palais d'Aix (depuis la fin du XIIIème siècle, Charlemagne fut souvent représenté symboliquement par un écu aux armes parti de l'Empire -l'aigle- et de France -les fleurs de lys). L'aigle de l'héraldique est l'aigle royal. Ce dernier est l'un des prédateurs les plus puissants dans le monde aviaire. Déjà symbole (à deux têtes) chez les Hittites, l'aigle est l'oiseau de Zeus et, à Rome, celui de Jupiter. Les Germains, eux, le considéraient comme le symbole de l'être suprême et il est assis au sommet d'Yggdrasil, le frêne qui parcourt l'univers (un écureuil est le messager entre l'aigle et le serpent qui se trouve au bas de l'arbre) et de nombreuses cultures considèrent l'oiseau comme le lien entre l'humanité et les dieux. L'aigle peut regarder le Soleil en face. L'influence héraldique de l'aigle, en Europe, tient aux Romains pour lesquels ce symbole était devenu celui des légions et, plus, généralement, de Rome. A la mort de l'empereur, ce dernier était incinéré et un aigle était libéré au-dessus de ses cendres pour emporter l'âme au ciel. L'aigle a ainsi été repris par l'Empire byzantin puis le Saint Empire romain germanique. L'aigle bicéphale réapparaît à Byzance sous les Paléologues (il était déjà leur emblème familial dès l'an Mil) pour symboliser la domination sur l'Est et l'Ouest. Plusieurs peuples d'Asie centrale, principalement les Kazakhs, Kirghizes et Mongols utilisent encore l'aigle royal pour la chasse. Les gens qui le pratiquent s'appellent "Berkutchi"