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Gnosticisme, manichéisme et néo-platonisme

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Parce que ces trois mouvements de pensée ont eu, via la fin du monde antique et le développement de l'Eglise, une influence importante, nous leur consacrons ces quelques lignes

Le gnosticime

Le gnosticisme date des IIème et IIIème siècles de notre ère et se développa dans l'Empire romain. Il regroupe un ensemble de doctrines variées, panthéistes et idéalistes, qui existaient sans doute dès avant la Révélation chrétienne et dont le point commun est un dualisme (monde matériel gouverné par un dieu inférieur, dieu parfait et transcendant pouvant se révéler à l'homme par la connaissance et la magie); ces doctrines sont les dernières émanations des cultes et des civilisations de l'Asie occidentale et de l'Egypte. Le gnosticisme est donc un dualisme et une doctrine du salut par la connaissance -sous une forme quasi intuitive d'ailleurs. Après avoir fleuri dans les diverses religions qu'il rencontra, il a progressivement disparu vers le IVème siècle. Il emprunta beaucoup au manichéisme mais le manichéisme est un dualisme alors que le gnosticisme est un panthéisme. Les gnostiques étaient une vaste conglomération de sectes aux pratiques anti-morales et ils inspirèrent certains des Evangiles apocryphes. Dès le IIème siècle, la Patristique s'opposa aux gnostiques, considérés comme hérétiques. Leur esprit oriental, avec la déesse Ishtar de Babylone ou Isis d'Egypte, les légendes astrologiques ou cosmogoniques de l'Asie s'efforcèrent de faire pour l'Orient, ce que le néo-platonisme s'efforça de faire plus tard pour l'Occident. Le gnosticisme, sous ses diverses formes, fut sans doute l'obstable principal auquel se confronta le christanisme des débuts

Le manichéisme

Le manichéisme est une religion perse, fondée au IIIème siècle de notre ère par Mani. Mani est issu d'une secte hérétique, les elkasaïtes, des judéo-chrétiens de tendance gnostique et baptiste. Sa doctrine, d'abord autorisée par les rois sassanides pour son utilité en matière d'unification du royaume, est ensuite interdite et Mani exécuté. Le manichéisme -Mani se prétend le Paraclet des Evangiles- entend dépasser -et devenir un syncrétisme- du christianisme, du bouddhisme et du zoroastrisme; il développe un dualisme rigide entre le bien et le mal. Le manichéisme se répandit dans le monde romain -où il fut interdit puisque perse- et en Orient, la Chine le tolérant quelque temps comme religion pratiquée par les marchands sogdiens de la route de la Soie alors que les Ouïgours de Mongolie, qui interviennent en Chine vers 762, s'y convertissent jusqu'à l'an Mil. Implanté dans la région du port de Quanzhou, région de Chine faisant face à Taïwan, il contribuera finalement, plus tard, à la chute de la dynastie mandchoue. Un gnosticisme -une vue qui prône le salut par le raisonnement et la rigueur de soi- le manichéisme est un dualisme qui oppose les ténèbres, gouvernées par Satan et la lumière, gouvernée par Dieu; le manichéisme refuse les positions médianes (d'où le sens commun du mot de nos jours). La société manichéiste se divisait entre "élus" (les prêcheurs du système) et "auditeurs", qui les servaient. Les manichéistes, d'une façon générale, furent d'habiles peintres et furent peut-être à l'origine des miniatures persanes. St Augustin, en Occident, fut manichéiste -puisqu'avec l'édit de Milan de 313 le christianisme mais aussi les autres religions étrangères avaient été admises dans l'Empire romain- avant de devenir l'adversaire de la doctrine, démontrant qu'il s'agit d'un gnosticisme qui ne donne pas une image correcte de Dieu puisqu'il faudrait qu'il fût corruptible pour que les ténèbres aient le moyen de le combattre. On retrouvera aussi l'influence du manichéisme dans le paulicianisme, cette hérésie puritaine et individualiste développée en Arménie en référence à un certain "petit Paul"; le paulicianisme se développa dans l'Empire byzantin y devenant l'une des bases de l'iconoclasme -et sans doute favorisés par les califes arabes, les empereurs iconoclastes protégeant ses disciples. Ce ne fut que l'empereur Alexis Ier Comnène, vers 1100, qui mit fin à l'hérésie en les convertissant à l'orthodoxie. Le paulicianisme se retrouva ensuite chez les Bogomiles, hérétiques de Bulgarie qui donnèrent naissance, en France, aux Cathares

Le néo-platonisme

Le néo-platonisme fut le dernier effort du monde grec, au Ier siècle de notre ère, pour se maintenir en termes de pensée et de système de référence. Pour ce faire, né en Egypte dans un milieu hellénistique, il emprunta aux idées religieuses de l'Orient pour les ajouter à l'idéalisme de Platon; jusque là, les différentes écoles grecques -le stoïcisme, l'épicurianisme, etc.- avaient échoué sur ces voies. Par ailleurs, il fut la doctrine qui, au service du polythéisme romain, fut utilisée contre le christianisme et fut approprié par les persécuteurs romains, par exemple sous Dioclétien. Sentant venir la fin et la force du christianisme, le monde romain devait montrer que le paganisme avait encore de l'avenir et que les dieux de Rome, bien interprétés pour être philosophiquement admis -le stoïcisme ou Aristote les avaient remis en cause ou niés- pouvaient être réhabilités dans un polythéisme d'Etat. Cette renaissance serait cautionnée par la référence à Platon -que même les Chrétiens révéraient. Le mouvement, en fait, était un syncrétisme de Platon et d'Aristote, ce dernier étant considéré par les néo-platoniciens comme un introducteur au premier. Philon d'Alexandrie fut le précurseur du mouvement vers l'an 40 de notre ère et le mouvement s'éteignit après la fermeture, par Justinien, de l'Ecole d'Athènes, dernière institution païenne, en 529. Les néo-platoniciens apparaissent à Rome vers 232, avec Saccas -le maître de Plotin, Porphyre et Iamblique -les disciples de ce dernier. Le néo-platonisme se caractérise par l'importance donnée au Premier Principe, l'Un, en métaphysique, et par des expériences mystiques. Selon les néo-platoniciens, le gouvernement terrestre ne doit pas référer à une groupe particulier comme les Chrétiens qui professent une doctrine d'autorité mais doit être représenté par des institutions civiles, nationales dont l'harmonie et leur relation à l'ordre de l'Univers se fonde sur le libre-examen et la philosophie. Les penseurs chrétiens, par ailleurs, du fait, sans doute, que l'Eglise avait commencé par s'implanter en Asie mineure, dans le monde hellénistique, avaient incorporé le spiritualisme de Platon dans leurs raisonnements et il leur permettait, à l'encontre du matérialisme païen, de défendre l'idée d'âme humaine ou l'idée qu'un monde spirituel existait, plus réel que le monde matériel. Le néo-platonisme inspira ensuite les gnostiques et ce fut, finalement, St Augustin qui exclut de son interprétation du platonisme les éléments caractéristiques de l'école néo-platonicienne, se rapprochant beaucoup plus des "Dialogues" de Platon, par exemple. On retrouva ensuite le néo-platonisme chez le pseudo-Dyonisios, un platoniste chrétien de la fin du Vème et du début du VIème siècle. Le pseudo-Dyonisios dut une forme de renommée au fait qu'on le confondit d'abord avec Dyonisios l'Aréopagite, converti par St Paul et mentionné dans les Actes des Apôtres puis avec St Denis, premier évêque de Paris (les oeuvres du Pseudo-Aréopagite furent, par exemple, traduites par Scot Erigène et eurent une influence jusque chez les scholastiques; les oeuvres de Platon et d'Aristote furent, après 529, emportées en Perse par les derniers philosophes, d'où ils passèrent aux Arabes et revinrent par l'Espagne mauresque et juive pour finalement influencer, par Aristote seulement, la renaissance du XIIIème siècle européen; Scot Erigène lui-même, déjà, reconnaît qu'il fut influencé par le penseur espagnol Avicebrol). Les oeuvres néo-platoniciennes furent reprises à la Renaissance puis portèrent un mouvement de magie et d'anti-matérialisme

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