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Une vue générale de l'histoire du monachisme occidental

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Origines

La vie monastique est apparue en Orient. Les premiers moines étaient des ermites, qui vivaient isolés ("moine" vient du grec "monos", "seul"). Lorsque ces ermites devinrent nombreux, le mouvement se transforma en le "cénobitisme", c'est-à-dire la vie monastique telle que l'on la connaît habituellement: un ensemble de moines vivant ensemble. Ce fut en Egypte que naquit le monachisme: les persécutions de Dioclétien contre les Chrétiens entraînèrent beaucoup d'entre eux à fuir dans le désert d'Egype du nord-ouest du Caire. St Antoine (251-356), ermite puis St Pacôme (287-347), cénobite en faisaient partie. La règle de St Pacôme devint la première règle monacale qui, ensuite, inspira l'Occident. La vie monastique aborda l'Europe occidentale sous quelques formes primitives, puis l'Irlande, ensuite, après les Invasions Barbares, devint le centre du monachisme occidental. C'est de là que les missionnaires irlandais partirent reconquérir le continent. Ensuite, ce sont les Bénédictins, les moines qui suivent la règle établie par St Benoît de Nursie au VIème siècle près de Rome, qui deviennent -particulièrement à l'époque carolingienne- les seuls moines du monde occidental. Ils remplacent les fondations des missionnaires irlandais. 30 000 monastères bénédictins voient le jour entre l'époque de Charlemagne et l'avènement d'Hugues Capet

Moyen-Age classique

La suite de l'histoire du monachisme en Occident, va, d'une part, voir des réformes surgir des Bénédictins -les plus avancées desquelles aboutiront finalement à des ordres nouveaux indépendants (c'est en ce sens que les Bénédictins sont bien les pères du monachisme occidental) et, d'autre part, différents évènements vont amener la création d'ordres nouveaux

La descendance des Bénédictins s'établit d'abord par les Clunisiens. L'ordre de Cluny est bénédictin et englobe la majorité des Bénédictins, même si certains conservent leur indépendance. Les Bénédictins, ensuite, doivent, selon le concile de Latran de 1215, s'organiser en congrégations, c'est-à-dire d'une façon plus centralisée et plus organisée que ce n'était le voeu originel de St Benoît. Les différents Bénédictins des royaumes européens ne viendront que progressivement à cette obligation, mais, c'est sous cette forme de congrégations -peu ou prou organisées par pays- que les Bénédictins existeront jusqu'à l'époque des révolutions libérales de la fin du XVIIIème siècle. Dans les pays atteint par les diverses variétés de la Réforme protestante, c'est également sous cette forme qu'ils existeront, puis résisteront. Cluny -10000 moines, mille maisons, 10 provinces, ordre seulement masculin- entrera en décadence au XIIème siècle, la flamme du monasticisme passant à des ordres nouveaux. Les monastères éloignés s'affranchissent de la tutelle. Une forme de renaissance, vers l'an 1500, est balayée par la Réforme et un schisme apparaît vers 1621 entre une régle plus stricte et la règle ancienne. La réforme du XVIIème siècle par la Congrégation de St-Maur ne touchera pas Cluny faute d'accord entre les deux branches

Ce sont les Cisterciens que le Moyen-Age classique donna au monde occidental. Les Cisterciens sont des Clunisiens -donc des Bénédictins- qui entendaient revenir à un vrai respect de la règle de St-Benoît en relation avec le déclin et le relâchement constaté chez les Bénédictins entre Xème et XIème siècle du fait des liens de ceux-ci avec les pouvoirs temporels (ils s'étaient éloignés du travail et avaient beaucoup développé la liturgie). Les Chartreux, les Camaldules, l'ordre de Valombreuse, l'ordre de Grammont, sont d'autres Clunisiens réformés de la même époque, s'axant plus sur un retrait du monde. Une autre originalité du Moyen-Age classique sera ce que l'on appelle les "ordres mendiants": les Dominicains (XIIème siècle) et les Franciscains (XIIIème siècle), sont des ordres qui répondent à l'apogée de la société médiévale, lorsque réapparaissent les villes et la civilisation urbaine -avec ses tendances à s'éloigner de la religion. Ce sont ces ordres qui prêchent sur les places publiques des villes pour ramener les populations à la foi. Les Carmélites, les Trinitariens, les Servites participent de la même logique, ainsi que les instituts de chanoines (Augustiniens, Prémontrés, Gilbertins). Les ordres militaires sont une autre nouveauté de l'époque (Templiers, Hospitaliers, Chevaliers Teutoniques) et correspondent aux besoins nés de l'accueil des pélerins en Terre Sainte

Evolution

Très vite cependant, la plupart des ordres monastiques connaissent un déclin important et subissent le contrôle des féodaux et des princes par le système des abbés commendataires -des abbés nommés par les princes laïques mais qui ne résident pas dans leur communauté, ni ne la gouvernent effectivement. De nouveaux ordres réagissent contre ce déclin: les Sylvestrins (vers 1250), les Célestins (1290), les Olivétains (1313). L'étape suivante la plus importante correspondra aux développements de la Réforme. Le Concile de Trente -qui est la "réforme" à laquelle l'Eglise aspirait depuis la fin du XVème siècle mais qu'elle n'avait pu réaliser, permettant ainsi le protestantisme- rappellera à un strict respect de la règle de St Benoît: Bénédictins, Clunisiens et Cisterciens sont réformés. L'organisation des Bénédictins en confédérations devient enfin générale. St Jean de Dieu, ou Ste Thérèse d'Avila sont des réformateurs célèbres de leurs ordres. La "Réforme catholique" voit également naître de nouveaux ordres qui lui appartiennent en propre et qui s'attellent à contrer les Protestants, ou traiter les problèmes sociaux des désordres de l'époque: Jésuites, St Vincent de Paul, ordres éducatifs, etc. Les Cisterciens seront réformés au XVIIème siècle par Rancé, dans le sens d'un retour à la règle de St-Benoît (ils sont alors des Trappistes, les Cisterciens réformés)

Enfin, les révolutions libérales du XVIIIème siècle (les Lumières, la Révolution Anglaise, la Révolution française) puis de 1848, vont amener une profonde destruction des ordres religieux en Europe -dans le cadre plus vaste, d'ailleurs, de la destruction de l'Eglise catholique. Les ordres renaîtront péniblement, pour certains, au long du XIXème siècle, et de façon variable selon les pays, alors que des formes anciennes -ou renouvelées- d'attitudes anti-religieuses amèneront encore des persécutions et des interdictions d'ordres religieux. Le XXème siècle, surtout après 1945, amènera un répit, d'une part, et, d'autre part, une tendance à une plus grande internationalisation des ordres. Celle-ci, déjà commencée, au XIXème siècle, dans le cadre de l'activité missionnaire hors d'Europe et dans les empires coloniaux européens, se traduisit, dans la seconde moitié du XXème siècle, par une présence sur la plupart des continents et peut-être plus particulièrement en Afrique noire. Les troubles du monde, à la fin de l'autre siècle et au début de celui-ci, représentent, de nouveau, de graves dangers pour les ordres monastiques

Website Manager: G. Guichard, site Learning and Knowledge In the Carolingian Times / Erudition et savoir à l'époque carolingienne, http://schoolsempire.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 11/6/2014. contact us at ggwebsites@outlook.com
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