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La route de la Soie

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La route de la Soie tire son nom de la soie chinoise qui était l'un des commerces à haut profit qui se pratiquait le long de cette route depuis la dynastie Han (206 avt. J.-C.-220 apr. J.-C.). L'Asie centrale, zone de steppes, était douée pour le commerce puisque les pistes caravanières n'avaient pas à empiéter sur de quelconques terres agricoles. Ce fut d'abord la route entre le Fergana (dernière vallée avant le Sinkiang chinois) et la Méditerranée qui fut ouverte: jouèrent un rôle la Route royale des Perses, la conquête de la région par Alexandre le Grand au IVème siècle avant notre ère ainsi que les royaumes gréco-asiatiques ses successeurs ou le vaste empire scythe du Ier siècle avt. J.-C. Les Parthes, d'autre part, à la fin du IIème siècle avt. J.-C., pourraient avoir établi des liens caravaniers avec la Chine car ils étaient de grands consommateurs de soie. De plus, la dynastie chinoise des Han, par l'un de leurs envoyés dans la région, Zhang Qian (138-110 avt. J.-C.), sécurisèrent et officialisèrent, cette fois, la partie de la route entre le Fergana et la Chine car ils avaient décidé d'ouvrir l'exportation de soie à l'étranger, ayant besoin d'alliés et de chevaux contre les peuples nomades. On utilise, dans la littérature savante, le termes "routes de la Soie" car la route commerciale consistait en plusieurs routes. L'intérêt chinois pour la zone était sans doute d'ordre commercial et stratégique: le Fergana (avec ses célèbres chevaux, qui présentaient un intérêt pour l'armée chinoise), la Bactriane et les Parthes étaient des peuples prospères, leurs armées étaient faibles et ils étaient friands des produits de la Chine. Les nomades Xiongnu, par ailleurs, représentaient une menace pour les Chinois. Les efforts de la Chine firent aussi naître un segment de la route à destination de l'Inde. La route de la Soie ainsi établie et sécurisée par l'armée Han, l'Asie centrale devint un lieu de contacts entre la Chine et Rome, y compris en termes de batailles mineures. Une route maritime fut également établie dès cette époque, qui reliait le Vietnam contrôlé par la Chine à l'Egypte romaine et les royaumes nabatéens, via des ports d'Inde et de Ceylan. S'ensuivit une période de commerce entre Rome et la Chine via ces trois aspects de la route de la Soie -la route maritime, la route de l'Inde et la route de l'Asie centrale. Les deux derniers segments furent renforcés, jusqu'à la fin de l'Empire romain, du fait de l'unité apportée par l'empire kouschan, un empire indo-européen dans la région au cours des 3 premiers siècles de notre ère

La route de la Soie continua vraisemblablement d'exister -mais avec une importance moindre- aux débuts de l'Empire byzantin et ce ne fut pas avant 640, sous la dynastie chinoise des Tang qui venaient de conquérir l'Ouest chinois, que la route de la Soie revint à la vie. Elle fut de nouveau fermée en 678 et elle rouvrit en 699. Comme sous les Han, les Tang prirent en charge la sécurité militaire de la région -via des postes militaires, ce qui amena une seconde ère de Pax Sinica et qui permit à la route de la Soie d'atteindre son âge d'or. Les marchands perses et sogdiens (un peuple indo-européen d'origine scythe, les villes de Suyab et Talas étant leurs centres principaux) furent les marchands de la route de la Soie et le Sogdien était la langue de celle-ci. L'Asie centrale fournissait aussi les marchands venus du Proche-Orient et ceux de Chine en chevaux et chameaux. Ces deux horizons se rencontraient dans les cités de Sogdiane, qui se trouvait à la moitié de la route et les marchands pouvaient y trouver des notaires, des banques et des marchés où écouler leurs marchandises. La Sogdiane, ainsi, accumula de grandes richesses. Par ailleurs, ces échanges avec l'Occident furent encouragés par la politique cosmopolite que les Tang menaient en Chine même. La route maritime de la Soie fut également renouvelée, une forte présence de navires chinois se remarquant jusqu'au Golfe Persique, la mer Rouge, l'Ethiopie et la Somalie. Le royaume khazar dût également son existence à la route de la Soie ainsi que la transformation de peuples nomades, pour un temps, en maraudeurs ou en mercenaires. Le khanat Tuyuhun existait aussi à l'époque des Tang. La route de la Soie joua un rôle important aussi en favorisant le mouvement des religions dans la région; ainsi le nestorianisme, le manichéisme, le bouddhisme (qui sera très vivant jusqu'au VIIème siècle de notre ère -nombreux missionnaires, hébergement des marchands et même division du bouddhisme en plusieurs écoles), l'Islam et autres. L'Islam supplanta le bouddhisme dans les parties occidentales de la route. La route de la Soie permit aussi aux techniques chinoises de gagner l'Occident. Les marchands mais aussi les pélerins, les armées et les espions la parcouraient. Il se pourrait que les bouches du Gange, à l'Est de l'Inde actuelle, ait été, dès l'époque carolingienne, le point d'arrivée d'une route commerciale terrestre entre la Chine du sud-ouest et l'Asie du Sud-Est. La Route de la Soie fut aussi un vecteur de maladies infectieuses (dont les plus importantes furent la peste, l'anthrax ou la lèpre)

image réduite; lien vers une carte de la route de la Soie à l'époque carolingiennecliquez vers une carte de la route de la Soie à l'époque carolingienne

Les caravanes partaient de la capitale chinoise, Chang'an (actuelle Xi'an) ou de Lanzhou ou de Xining; elles passaient le corridor de Ganzu et sortaient de Chine proprement dit à la "porte de Jade", au début du bassin du Tarim. Shazhou, la "préfecture du sable", est située près d'une oasis, à l'Est du désert du Taklamakan, près de la jonction des deux pistes caravanières qui contournaient le désert, l'une par le nord, l'autre par le sud; elle fut construite par les Chinois en tant que préfecture en 111 av. J.-C. par les Hans, après la campagne menée contre les Huns par le général Huo Qubing. Elle devint un poste considérable de la Route de la Soie sous les Han puis les Tang et, au IIème sècle de notre ère, elle comptait 76000 habitants. Après sa prise, dans la seconde moitié du VIIe siècle par les Tibétains -avant d'en être chassés en 851- la ville entra en déclin. Elle était un centre bouddhiste et taoïste important. L'ancien royaume de Loulan -ou royaume de Krorayina, au bord nord-est du désert du Lob Nor (lui-même à l'Est du Taklamakan) et au Sud de la ville de Tourfan, existait depuis le IIème siècle avant notre ère et fut souvent surnommé la "Pompéi de l'Orient"; il était une étape importante sur la Route de la Soie. Les caravanes, ensuite, évitaient le désert du Taklamakan soit par le Nord soit par le Sud. Les deux routes étaient jalonnées de villes et de caravansérails et les caravanes marchaient d'oasis-forteresse en oasis-forteresse soit au pied des Tian-Shan (les "Montagnes célestes") ou des Kunlun. Une fois atteint Kachgar ou Yarkand, les marchands passaient soit en Perse soit en Inde via les hautes chaînes montagneuses de la région. De là, ils parvenaient soit en Sogdiane soit au Cachemire. Depuis la ville de Merv, au Nord de l'Iran actuel, les marchandises passaient aux oasis du Proche-Orient ou continuaient sur Byzance voire le royaume kazar (la carte ci-dessus montre de façon plus précise le tracé de la route de la Soie à l'époque carolingienne). Quelles marchandises transitaient par la route de la Soie? La plupart du commerce se faisait à destination de l'Ouest, ces régions, dont l'Occident, important de la soie -surtout- de la porcelaine, des épices divers, des plantes médicinales, des parfums, des pierres précieuses, de la laque et du bambou. Le comté de Dehua était l'un des trois centres les plus importants de production de la porcelaine dans la Chine ancienne; la porcelaine fut longtemps l'un des produits importants trafiqués par la route maritime de la Soie, d'abord sous les Song (960-1279) puis les Yuan (1271-1368). La Chine, elle, importait de l'or et de l'argent, des produits agricoles, des épices divers, du verre, du jade, du corail, du lapiz-lazzuli. Des marchands turcs trafiquaient aussi les esclaves sur la route de la Soie qui, pour la plupart, devenaient la main d'oeuvre des pays arabes. La soie même, d'une façon générale, était devenue la monnaie commerciale de la route. Samarcand, la capitale de la Sodgiane, devint un centre de culture et, avec son rôle sur la route de la soie, ce fut parfois une des plus grandes villes d'Asie centrale. Samarkand fut conquise par les Sassanides vers 206 ap. J.-C. et elle était alors une ville essentielle au manichéisme: elle aida à la diffusion de cette religion dans toute l'Asie centrale. La région, à l'époque, vit déjà les Sassanides combattre contre certains peuples turcs puis Samarcande paya tribut aux Tang puis, avec la Sogdiane, elle tomba finalement aux mains des Omeyyades. Boukhara était aussi depuis longtemps un centre de commerce, de culture et de religion et elle fut un centre intellectuel majeur sous les Samanides, ne le cédant qu'à Bagdad. Son déclin se produisit à partir de 350 de notre ère, quand elle passa aux Turcs puis aux Mongols. Les régions sud de la route de la Soie, sur son côté Perse, forment le Khorasan ("le pays où le soleil se lève") qui étend de la Transoxiane à l'Inde, et les conquérants Arabes comprirent que le Sud de l'Hindu Kush était le "al-Hind" -le Sind. Auparavant, la région fut là d'où la civilisation kushano-sassanide apparut

Au moment du déclin de la dynastie Tang, la route de la Soie perdura au IXème siècle sous l'alliance des Sogdiens et des Göktürks, les Sogdiens commerçant maintenant jusqu'en haute-Mongolie. Puis vint l'empire ouighour, qui échangeait ses chevaux contre la soie. Les Samanides, alors, commercèrent aussi avec les Kazars, les habitants de l'Oural ou les tribus turques. L'expansion définitive des Turcs islamisés, à partir du Xème siècle, finit par interrompre la route de la Soie ainsi que le commerce dans cette partie du monde, le califat islamique de Bagdad monopolisant le commerce plus à l'Ouest. La route de la Soie connut une dernière renaissance à l'apogée de la puissance mongole (1200-1350) et la fin des Mongols fut également la fin de la route: les royaumes européens en recherchèrent de nouvelles voies commerciales vers l'Extrême-Orient et les Ottomans, de plus, après la chute de Constantinople en 1453, bloquèrent tout commerce avec l'Occident. La prospérité de la route de la Soie, d'une façon générale, dépendit toujours de la paix dans la région et de la sécurité assurée contre les brigands, ce qui explique cette histoire de moments prospères et d'éclipses. La région est également une région où le climat est rude, aussi bien en hiver qu'en été

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