logo du site et lien-retour vers la home page française image décorative flèche retour

Les "pierres de Soleil" des Vikings

bandeau décoratif pour les pages du site, qui rappelle celui de la page d'accès général et celui de la home page de la partie française

La navigation viking se déroulait, dans les mers du Nord, dans des conditions peu favorables puisque le mauvais temps ou les hautes latitudes rendaient souvent impossible la vision du Soleil ou des étoiles, ces repères de base. Une théorie, élaborée par un archéologue danois en 1967, veut que les maîtres des navires vikings aient utilisé ce qu'on appelle des "pierres de Soleil" pour remédier à ces conditions: un cristal de roche -en anglais "pierre de soleil" ("sunstone") ou "compas viking"- permettait de repérer où se trouvait le Soleil lorsque celui-ci n'était pas visible. Ces théories accompagnèrent le regain d'intérêt pour les Vikings qui se fit jour vers 1960 lorsqu'on rappela qu'ils avaient pu découvrir l'Amérique du Nord vers l'an Mil. L'auteur de la théorie se fonda aussi sur les anciennes sagas islandaises ainsi que sur l'utilisation contemporaine, alors, par les pilotes d'avion scandinaves, d'un compas dit "compas crépusculaire" fondé sur la polarisation de la lumière. Dans la saga de Hrafns, par exemple, on peut lire: "le temps était couvert et tempêtueux [...] Le roi chercha mais ne trouva pas de ciel bleu [...] alors il prit la "pierre de Soleil", la tint élevée et il vit d'où le Soleil émanait à travers la pierre". Les candidats à la pierre du Soleil sont des pierres semi-précieuses diverses: la calcite d'Islande, la iolite et la cordiérite de Norvège. La tourmaline et l'andalousite aussi. En tout cas, ces "pierres de Soleil" avaient certainement une valeur voire un usage puisque mentionnées dans les sagas. Des chercheurs, à l'université de Rennes, ont reconstitué une pierre de Soleil à partir de cristal de calcite ainsi qu'un mode d'emploi: on emploie un cristal poli ainsi qu'un écran percé d'un trou qu'on appose pour limiter le champ de vision; on oriente le tout dans la direction du centre d'un ciel rendu lumineux par un Soleil caché; la lumière solaire, en traversant la roche, se divise en deux faisceaux; on fait alors tourner le cristal jusqu'à aligner les deux rayons -lesquels semblent alors atteindre une même luminosité maximale. On a alors la direction du Soleil. Ce résultat se fonde sur le fait que le cristal polarisant agit comme un filtre polarisant, produisant l'effet quand le filtre est parallèle au plan de polarisation de la lumière solaire. Le cristal de cordiérite se trouve sous forme de galets sur les côtes de Norvège; poli, il change de couleur -de bleu à jaune- et de luminosité lorsqu'on le tourne face à une lumière polarisée telle celle du Soleil obscurcie par des nuages ou l'horizon. On notera aussi que l'Islande se trouvera être, par la suite, le lieu principal de production de calcite optique, matériau qui permit la découverte et l'étude de la polarisation. Le disque dit d'"Uunartoq", de 7,1cm de diamtètre, est ce qu'on suppose être un compas viking avancé; il fut découvert en 1948 au Groënland, dans un monastère du XIème siècle. Il possédait sans doute un objet central en forme de dôme, qui produisait plus facilement une ombre. Il était vraisemblablement utilisé avec les "pierres de Soleil" ainsi qu'avec une planche de bois. Le tout aurait constitué un "compas crépusculaire" possédant une précision de l'ordre de 4°, qui pouvait être utilisé, au moment du solstice, jusqu'à 50mn après le coucher du Soleil

Certains argumentent cependant que les Vikings parcouraient les mers surtout à la belle saison, que l'on pouvait alors, même en cas de quelques nuages, déterminer la position du Soleil assez facilement sans l'aide d'un quelconque artifice, qu'enfin, lorsque le ciel était complètement couvert, la pierre viking ne pouvait pas être utilisée du tout. De plus, les sagas ne donnent pas vraiment de mode d'emploi des pierres ni aucune pierre de Soleil n'a jamais été retrouvée en termes d'archéologie -ou cela est controversé. La seule preuve archéologique qu'on ait d'une pierre de Soleil est beaucoup plus tardive que les Vikings, d'un bateau de la période élizabethaine (1592) coulé dans la Manche; on ne pouvait utiliser un compas magnétique à bord du fait que s'y trouvait un énorme canon dont le métal aurait interféré. Enfin et surtout, on fait souvent valoir que les techniques de navigation vikings -corroborées par les sagas et les preuves archéologiques- s'étaient élaborées, avec le temps voire les erreurs de certains navigateurs, sur la base de techniques de navigation côtière (excellente utilisation des amers, ces repères visuels fixes qui se voient sur la côte depuis la mer) ainsi que sur l'observation de différents phénomènes, essentiellement celle des courants marins, le déplacement des animaux (bancs de poissons, oiseaux migrateurs, phoques, etc.) ou les phénomènes météorologiques. La ligne de migration des oiseaux du Nord, ainsi, a pu également laisser penser aux Vikings que ceux-ci se dirigeaient vers quelque part et, qu'en suivant cette direction, on finirait par trouver des terres. Cela a sans doute dû être le cas, par exemple, pour, à partir des Féroë, découvrir l'Islande. Pour conclure, il semble plausible que ces "pierres de Soleil" aient été utilisées par les navigateurs vikings mais que celles-ci aient fait partie d'un ensemble plus vaste de techniques différentes

Website Manager: G. Guichard, site Learning and Knowledge In the Carolingian Times / Erudition et savoir à l'époque carolingienne, http://schoolsempire.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 1/30/2012. contact us at ggwebsites@outlook.com
Free Web Hosting