(extraits)
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DCCLXXVIII. Puis le seigneur Charles prit le chemin des pays de l'Espagne par deux chemins; l'un par Pampelune, par lequel le susdit grand roi se rendit jusqu'à Saragosse. Là, se joignit dans ladite ville, à l'autre partie de l'armée, ceux qui venaient de Bourgogne, d'Autriche ou de Bavière, de Provence et de Septimanie ainsi que les Lombards. Là, les otages reçus de Ibin al Arabi et de Abutauro et de nombreux Sarrasins, Pampelune détruite, les Basques d'Espagne soumis ainsi que les Navarrais, il retourna dans les pays de France [...]
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DCCCI. Ce jour de la très sainte naissance du Seigneur, comme le roi se levait de sa prière lors de la messe qui avait lieu devant la confession du bienheureux apôtre Pierre, le pape Léon lui posa une couronne sur la tête et il fut acclamé, par tout le peuple des Romains: "A Charles auguste, couronné par Dieu grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire!" Et après cette louange, il fut adoré de manière apostolique selon les moeurs des Anciens et, son nom de "patrice" enlevé, il fut nommé "auguste"
Après peu de jours, il ordonna à ceux qui, l'année précédente, avaient déposé le pontife, de se présenter et après un moment pathétique, ils furent condamnés à la peine de mort selon le droit romain. Mais cependant, le pape pieusement disposé intercéda auprès de l'empereur; ainsi ce dernier concéda aux condamnés leur vie et l'intégrité de leurs membres mais, du fait de l'ampleur du forfait, ils furent exilés. Les chefs du complot étaient Pascal, le nomenclateur et Campulus le sacellaire ainsi que de nombreux autres nobles de la ville de Rome qui, tous, furent aussi condamnés à la même peine. Ensuite, l'empereur, ayant réglé des affaires tant publiques, qu'ecclésiastiques et privées pour Rome et toute l'Italie -et pendant tout l'hiver, il ne fit rien d'autre- il envoya une expédition pour la seconde fois chez les Bénéventains, avec lui-même et son fils Pépin après Pâques, le 7 des calendes de mai. Il se rendit de Rome à Spolète. Pendant qu'il y était, le 2 des calendes de mai, à la seconde heure de la nuit, il se produisit un très grand tremblement de terre, qui frappa gravement toute l'Italie. Du fait du tremblement de terre, le toit de la basilique de bienheureux apôtre Paul s'effondra en grande partie ainsi que ses poutres et dans certains lieux des villes et des montagnes s'effrondrèrent. Cette même année, des lieux aux environs du Rhin ainsi qu'en Gaule et en Germanie tremblèrent. Ensuite, pendant le temps de l'hiver, à cause du peu de froid, il se fit une peste. L'empereur revint de Spolète à Ravenne, venant de Pavie où il avait été retenu pendant quelques jours. Là on lui annonça que les envoyés d'Aaron Amir al Mumminin, roi des Perses, étaient entrés dans le port de Pise [...]
