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image décorative .L'école de Jarrow .L'école d'Iona .La transition entre culture antique et culture de l'Occident

L'école d'Iona

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Evangile irlandais du VIIème siècle
Evangile irlandais du VIIème siècle

L'Irlande fut d'abord christianisée au Vème siècle du fait de ses relations avec l'Angleterre romanisée. Mais le travail essentiel fut le fait de St Patrick qui avait été envoyé dans l'île en 432 par le pape Célestin. A la mort de Patrick en 493, l'Irlande était entrée en catholicité

Le clergé irlandais devint rapidement plus érudit que ses homologues continentaux et l'Irlande devint le lieu où la tradition littéraire fut préservée. Dès le VIIème siècle, les écoles monastiques irlandaises furent fréquentées par des étudiants venus de l'étranger, qui ensuite diffusaient le savoir dans toute l'Europe occidentale. L'Irlande était devenue non seulement l'"île des saints" mais, pour employer la formule complète, l'"île des saints et des érudits". Le zèle irlandais engendra vite un grand mouvement missionnaire. En 563, St Colomba traversa la mer jusqu'à l'île désolée d'Iona, au large des côtes d'Ecosse et il y fonda le monastère d'Iona. A partir de celui-ci, et jusqu'à sa mort en 597, il évangélisa les Scots et les Pictes de Calédonie. Il créa également un autre centre, Lindisfarne. Les moines d'Iona partirent en mission dans les royaumes anglo-saxons d'Angleterre, concurrençant les Romains qui y étaient envoyés depuis Canterbury par Augustin (voir L'école de Jarrow). Par ailleurs, en 590, St Colomban quitta l'Irlande pour la France. St Colomban venait du monastère de Bangor, un grand centre de l'érudition irlandaise. Il y fonda le monastère de Luxeuil, qui devint la maison-mère de nombreux autres monastères. Colomban alla ensuite à Bregenz, à Bobbio, en Italie, puis à Rome. A Bobbio, il avait fondé, avec l'autorisation du roi des Lombards, un monastère qui allait devenir un centre de savoir pour l'Italie du Nord. St Colomban devait finalement y mourir. Des compagnons de Colomban entreprirent aussi leur propre travail de mission: St Gall, St Fridolin, St Fiacre et d'autres se mirent à l'oeuvre en Suisse, le long du Rhin, en France, au Brabant, en Allemagne et en Italie du Sud. Ces missionnaires irlandais visaient essentiellement les campagnes où le paganisme était encore sous-jacent. Non seulement toute cette activité irlandaise amena au continent un christianisme renouvelé, mais aussi, dans le même temps, le savoir irlandais

L'influence "intellectuelle" irlandaise sur le continent et en Angleterre vont se pousuivre au-delà des travaux de Colomba et de Colomban et de ses successeurs: les Irlandais continuent de possèder leurs écoles, en Irlande, de Bangor et de Lismore et, au pays de Galles, de Caldey. De plus, les maîtres irlandais sont très influents dans le royaume du Wessex, dans le sud-ouest de l'Angleterre jusqu'au début du VIIIème siècle: de riches bibliothèques existent à Malmesbury, à Exeter et Nurthling. Maîtres et élèves irlandais les fréquentent et, dans l'autre sens, les moines du Wessex vont étudier en Irlande. Cette culture, même si elle restera toujours toujours plus d'une influence touchant à l'esprit ascétique et à l'esprit missionnaire du monachisme qu'une influence réellement intellectuelle, n'en présente pas moins une spécificité: la culture venue de l'Irlande est une culture savante. On y fait, plus que dans les régions d'influence romaine et latine, beaucoup d'allusions à la mythologie, les constructions du langage sont élaborées et les techniques poétiques sont raffinées. Enfin, bien sûr, on pratique surtout le grec. Les Irlandais voient également les monastères de femmes participer au mouvement intellectuel, entretenant des correspondances avec les monastères d'hommes ou copiant les livres. Les moines irlandais ont inventé la ponctuation. La culture irlandaise, enfin, reste attachée aux arts libéraux et au néo-platonicisme, ce qui laisse prise à une critique de proximité d'avec le paganisme antique. Rappelons également qu'une accusation constante, cependant, portée contre les Irlandais pendant tout le Moyen Age était qu'ils étaient des "judaïsants" -ainsi à propos de la date de Pâques ou du fait qu'ils adhéraient trop fortement à l'Ancien Testament, sans prendre en compte leur néo-platonisme. Le problème est que cette influence juive n'a que peu d'explications: était-elle inhérente aux ouvrages gréco-romains vers lesquels les Irlandais étaient portés par leur celtitude? Est-elle venue des relations avec le vieux monde romain qu'entretinrent ceux qui christianisèrent l'Irlande comme, par exemple, le monastère de Lérins? Venait-elle de marchands juifs qui auraient fréquenté l'île à telle ou telle date? De quand date exactement cette influence? On n'oubliera pas non plus que l'Irlande, comme l'Angleterre; a reçu l'hérésie pélagienne (et que ce fut une raison de l'envoi de missionnaires dans ces deux pays au milieu et à la fin du Vème siècle); Théodore de Mopsueste, à l'origine de l'hérésie est également à celle du nestorianisme. Les relations des Irlandais avec les monastères du Sud de la Gaule les ont sans doute mis au contact du semi-pélagianisme (école d'Alexandrie, néo-platonicisme), autre hérésie (la hiérarchie de cette région de la Gaule est en relation forte avec le patriarcat de Constantinople). Enfin, une figure centrale de tous ces mouvements pourrait être St Jean Chrysostome, de l'Eglise d'Orient, qui, humanitarien et évangélique, est cependant anti-juif et ces temps, d'une manière générale, sont encore ceux des royaumes germaniques ariens en Occident et des derniers restes de l'Empire romain. Ainsi, paradoxalement, des missionnaires célèbres, tels Willibrord pour la Frise et Boniface, pour la Germanie, seront originaires du Wessex et de ces monastères qui maintinrent des liens forts avec l'Irlande et sa culture. Boniface, en Germanie, sera entouré de nombreux moines d'origine irlandaise. Les oeuvres d'Aldhelm, abbé de Malmesbury, seront lues dans toute l'Europe continentale pendant l'époque carolingienne. Le monachisme irlandais, celui que St Colomban essaima en Europe continentale, était un monachisme rigoureux, loin de l'équilibre bénédictin, les moines vivant dans une grande austérité, dormant peu, jeûnant beaucoup, se mortifiant et soumis en tout à leur abbé

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