logo du site et lien-retour vers la home page française flèche retour Erudition et savoir à l'époque carolingienne
image décorative .Evolution générale de la culture de Rome aux Carolingiens .La renaissance carolingienne .Alcuin .Paulin .L'enrôlement du clergé .L'Ecole palatine

Alcuin

bandeau décoratif pour les pages du site, qui rappelle celui de la page d'accès général et celui de la home page de la partie française

Alcuin (à droite) et Raban Maur (à gauche)Alcuin (à droite) et Raban Maur (à gauche)

Alcuin était originaire d'une famille noble et riche de Northumbrie, en Angleterre. Il était né, vers 735, à York même ou aux alentours. Alcuin avait lui-même substitué à son nom d'origine saxonne, Alcwin, celui d'"Albinus", latinisé ainsi que le prénom "Flaccus" mais ce fut cependant son nom originel qui a survécu. Le seul membre de sa famille qu'on connaît est un frère, Arnon, surnommé "Aquila", qui devint évêque de Salzbourg. Il est possible qu'Alcuin ait été apparenté à Willibrord, missionnaire chez les Frisons et maître de St Boniface. Alcuin entra dès son enfance à l'école cathédrale d'York sous Egbert et Elbert qui furent succcessivemnt archevêques. Il fut aussi l'élève de St Colgan. Il apprit le latin, le grec ainsi qu'un peu d'hébreu. Alcuin devint ensuite maître dans son école vers 767 et chargé en plus de la bibliothèque. Pieux, il fut ordonné diacre. Alcuin et son maître Aelbert améliorèrent la bibliothèque de l'école en l'augmentant de manuscrits qu'ils ramenèrent de voyages à Rome et York devint l'une des meilleures bibliothèques d'Europe alors que son école était l'un des plus importants centres du savoir. Alcuin peut être considéré comme le continuateur du travail que Bède avait mené à Jarrow et, bien que les missionnaires irlandais aient apporté leur culture en Northumbrie, Alcuin se rattache plutôt à la tradition plus strictement romaine de Canterbury. Certains pensent que la rhétorique était déjà absente du cursus de l'époque et qu'ainsi, Alcuin n'aurait été formé qu'à la grammaire

L'archevêque Eanbalde envoya Alcuin à Rome pour chercher son pallium et, au retour, vers 781, Alcuin passa par Parme où se trouvait alors Charlemagne. Charles cherchait alors des hommes de lettres pour l'aider à son entreprise de restauration de la culture dans le monde franc et Alcuin avait déjà une certaine renommée. Charles lui demanda de venir en pays franc dès qu'il aurait rempli sa mission. Alcuin, aussi, cette même année (780) vint à Aix-la-Chapelle après avoir obtenu la permission de son archevêque et du roi d'Angleterre. Alcuin y assista à une réunion des principaux érudits de l'époque. Charlemagne lui confia les abbayes de Ferrières-en-Gâtinais, St-Loup (Troyes) et le plus petit monastère de St-Josse, en Ponthieu. Vinrent avec lui des disciples, Fridugise et Joseph, st Ludger ou Putul et ce sera un trait marquant de l'oeuvre d'Alcuin que ses leçons attirèrent des disciples qui répandirent ailleurs ce qu'il avait enseigné. Alcuin devint le premier conseiller de Charles pour ce qui est de la renaissance des lettres mais, surtout, sa tâche principale fut d'enseigner à la famille royale et aux Grands de la Cour. Alcuin fut nommé maître de l'Ecole Palatine. En deux périodes, 782-790 et 793-796, il devint à la fois enseignant à l'Ecole, une sorte de ministre de l'Education du royaume franc, et celui qui préserva la culture et le savoir antiques par le développement de la minuscule carolingienne, une écriture plus simple à utiliser. L'influence culturelle profonde qu'exerça Alcuin sur tout le royaume franc fut dû à la haute estime en laquelle Charlemagne et ses courtisans le tenaient. Il enseigna la grammaire, la rhétorique, la dialectique et les éléments de la géométrie, de l'astronomie et de la musique. Mais ce qu'Alcuin enseignait à la cour, serait, de nos jours, considéré comme n'étant que des rudiments. L'enthousiasme qu'Alcuin mettait à apprendre et à enseigner et son travail de bibliothèque firent de lui le maître naturel de la génération suivante d'enseignants et d'érudits européens

Alcuin retourna une seule fois en Angleterre comme envoyé pour faire la paix avec le roi Offa de Mercie en 792. Après un séjour de 3 ans, Alcuin revint en France et y resta définitivement. Il se consacra à défendre l'Eglise contre les hérésies ainsi qu'à poursuivre le travail de la renaissance culturelle. Au concile de Francfort en 794, il combattit Elipand évêque de Tolède et Félix d'Urgel son disciple, les tenants de l'hérésie adoptionniste selon laquelle Jésus-Christ était fils adoptif de Dieu. Alcuin confondit personnellement Félix au concile d'Aix-la-Chapelle en 799, lequel abjura alors son hérésie. Alcuin finit par se lasser de la cour mais Charlemagne, lui donnant l'abbaye de St-Martin-de-Tours en 796, l'empêcha de s'y retirer ou à Fulda pour y jouir d'une discipline correcte. Alcuin cependant ne fit pas partie du voyage à Rome, en 800, au cours duquel eut lieu le couronnement impérial. Théodulfe, évêque d'Orléans succéda, en 796, à Alcuin en tant que conseiller, à la Cour, de Charlemagne pour ce qui était de l'éducation. Une fois définitivement pris sa retraite à St-Martin-de-Tours en tant qu'abbé, Alcuin y ouvrit immédiatement une école où des disciples importants se formèrent et exportèrent ailleurs: Sigulfe (Ferrières), Raban Maur, Haimon (Halberstat), Samuel (Worms), Amalaire (Metz). A Tours, il poursuivit le même travail et il y fit ramener d'York certains ouvrages rares. Comme Alcuin le dit lui-même, il sema en Angleterre, plus tard il sema en France et apporta ainsi, aux uns, l'Ecriture Sainte, aux autres le savoir antique. L'amour qu'Alcuin portait -quel qu'en eût été le degré- aux classiques, se changea à la fin de sa vie en une suspicion profonde envers toute la "littérature païenne". Entre-temps, Alcuin avait lié une forte amitié avec St Benoît d'Aniane et il engagea des moines dans la réforme de ce dernier. Alcuin, toujours soucieux de plus de respect de l'observance, obtint de Charlemagne que St-Martin passât à Fridugise et Ferrières à Sigulfe, qui étaient de ses disciples et il put se consacrer à la Règle mais aussi, encore, à l'étude toujours soit priant soit lisant, soit enseignant ou écrivant. C'est de cette époque qu'il corrigea la Bible (l'Ancien et le Nouveau Testament). La Bible ainsi corrigée se répandit en divers lieux et des exemplaires serviront encore au XIXème siècle pour donner des éditions correctes des textes. Alcuin écrivit ensuite une autre Bible à la prière de Raolon, abbé de St-Vaast, à Arras ainsi qu'un livre des Evangiles (dont Raolon fit présent au monastère d'Aniane). En tant que théologien, il apportait à l'Eglise franque un goût de Rome. Alcuin corrigeait aussi des livres profanes ou travaillait aussi à la liturgie. Il finit ainsi sa vie, le 19 mai 804, jour de la Pentecôte, comme il l'avait souhaité. Il fut inhumé dans l'église Saint-Martin et une épitaphe, qu'il avait composée de son vivant, y fut gravée sur une plaque de cuivre. Comme on lui attribuait le don de prophétie et des miracles, Raban, Hincmar ou d'autres le reconnurent bienheureux mais sa fête ne perdura pas, pas même à St-Martin-de-Tours

Website Manager: G. Guichard, site Learning and Knowledge In the Carolingian Times / Erudition et savoir à l'époque carolingienne, http://schoolsempire.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 3/18/2019. contact us at ggwebsites@outlook.com
Free Web Hosting