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Les Carolingiens et l'Eglise

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L'acceptation de l'Eglise dans l'Empire romain par Constantin, depuis 313, a vu, en Gaule, les débuts de l'ascétisme, le culte des martyrs et des saints, la dévotion aux reliques, la coutume des pèlerinages, la création de lieux de culte. Les invasions barbares du Vème siècle, parfois présentées comme un châtiment de Dieu, sont occasion de pénitence et motif de changement de vie, époque qui verra la naissance de l'ascétisme provençal. Pour la pastorale, les clercs, de façon nouvelle, utilisent la Bible et les Pères, la liturgie, les récits de Passions de saints mais ils ne parviennent pas encore à ruiner les cultes païens des campagnes. Sous les Mérovingiens, le danger arien persiste entre VIème et VIIIème siècle alors que le monachisme se développe en Gaule méridionale et ces deux éléments amènent un affinement de la vie spirituelle des clercs et des fidèles. Mais, alors, en Gaule franque, la culture religieuse des évêques est médiocre et celle des prêtres très faible et la formation intellectuelle des clercs est compromise. Les fidèles, pour leur part, ont le sens du sacré et la crainte de Dieu, mais aussi l'espérance du pardon et de la récompense finale et, finalement, ils tendent à mener une vie spirituelle assez proche de celle des moines. Colombaniens et Bénédictins sont ceux qui, à l'époque, travaillent à l'évangélisation des campagnes et à la fondation de nouvelles églises. Puis, d'une façon générale, entre VIème et XIIème siècle, les moines se libèrent des restes du paganisme et "inventent" peu à peu une culture seulement chrétienne qui se fonde sur le travail manuel, la mortification et la prière. Puis, sous Pépin le Bref et Charlemagne, chez les clercs et plus encore chez les moines, on assiste à un renouveau de la vie chrétienne avec prière publique et rites mais aussi ascèse et prière privée. Comme la piété se fonde sur l'Écriture sainte, la liturgie et les Pères, elle se fait ainsi "plus solide en sa doctrine, plus communautaire en son culte, plus orientée vers le service du prochain". Mais après Charlemagne, les désordres réapparaissent, les abbayes passent à des abbés commendataires. Cependant la réforme vient de Cluny. Entre IXème et XIIème siècle, les laïcs, eux, se sont intéressés à une "culture religieuse authentique" comme l'on fait Charlemagne ou ses successeurs. Souverains et aristocrates reçoivent leur direction spirituelle sous la forme de "miroirs", ces petits traités d'édification; le peuple est gagné aussi et sa piété s'exprime par les pèlerinages et de la vénération des reliques. A partir du Xème siècle, alors que les uns vont guerroyer pour le Christ, les autres se sanctifieront par le combat de l'ascèse et de la pauvreté

Même si l'Eglise avait connu des ferments de dissension, elle était restée, depuis les Grandes Invasions, un facteur d'unité. Avant le couronnement de l'an 800, Charlemagne n'avait pas l'idée d'empire en tête. Il semble bien, au contraire, que tout un champ de référence ait été celui de la théocratie juive, Charlemagne se considérant comme le nouveau roi Salomon, roi et prêtre en même temps, constructeur et défenseur du Royaume de Dieu contre la suprématie de l'empire des païens. Sur ce dernier point, de telles idées venaient de St Augustin. La référence à la tradition juive était claire, par exemple, dans la façon dont Charlemagne et ses plus proches, se désignaient eux-mêmes de noms liés à l'histoire biblique, leurs réunions ressemblant à une sorte de "Table Ronde" de l'Ancien Testament. Alcuin lui-même louait Charlemagne comme le nouveau David. De telles conceptions, par essence, étaient opposées aux idées politiques romaines et il semble possible que cela ait été une façon de légitimer, au niveau de l'idéologie, ce sens que les Francs d'Austrasie avaient de leur plus proche proximité d'avec le monde germanique que d'avec le monde romain, ceci, de plus, se rattachant également à la tradition que les chefs de guerre germains étaient en même temps les chefs religieux de leurs peuples. On a sans doute là une raison qui peut rendre compte que certains textes disent que Charlemagne rechigna à accepter la couronne impériale ou qu'il chercha à en obtenir la reconnaissance par l'empereur d'Orient. Utilisation des évêques comme hommes politiques ou administrateurs, les lois d'Eglise devenant des lois d'Etat, les deux corps peinant à être distingués, l'époque carolingienne constitue bien, non sans heurts, le point de départ de la Chrétienté médiévale: les sujets du roi sont chrétiens, et réciproquement, les pouvoirs spirituel et temporel sont coordonnés. Les premiers Carolingiens ont renforcé, ou créé les Etats pontificaux comme façon de garantir l'indépendance pontificale et les légats sont constamment auprès de l'empereur. Ceci, cependant, ne fut pas sans prendre un caractère conflicturel: un parti césaro-papiste s'opposa au développement de l'autorité pontificale. Bien que sujet aux luttes du temps, la papauté tendra à être l'arbitre du temps, particulièrement pour l'octroi de la couronne impériale. Le couronnement de l'an 800 fut vraisemblablement un acte qui visait à affirmer le pouvoir aussi bien du pape que du roi franc, à lier la souveraineté de Charles à celle des anciens empereurs romains et à appuyer une parité entre l'Empire romain d'Occident et Byzance. L'empire de Charlemagne était romain, chrétien et germanique! D'une façon générale, l'Empire carolingien fut surtout une alliance entre le souverain franc, sa suite militaire et l'Eglise, laquelle apportait sa sanction à la mission impériale. L'Empire carolingien ne reposa jamais sur le concept romain de gouvernement légal mais continua de se référer à un leadership personnel. Les relations des Carolingiens avec l'Eglise avaient commencé sous les mauvais auspices des attributions de terres d'Eglise à ses fidèles par Charles Martel, terres qui, cependant, provenaient à l'origine du fisc royal et avaient été données à l'Eglise franque (et certains voient dans l'opération la réaffectation de ces terres à la défense). Pépin, sans doute le véritable initiateur du gallicanisme et du césaropapisme carolingiens, voudra bien de l'effort de Boniface et des Anglo-saxons en Germanie mais sous contrôle franc. Le césaropapisme, cette tendance du souverain à intervenir en matière de dogme est l'autre trait de l'époque, Louis le Pieux excepté, qui s'opposera au renouveau pontifical. Charlemagne tendra, par le biais d'un système de questions envoyées aux clercs et aux moines, à inciter l'Eglise franque à étudier l'Antiquité classique. De plus, les Carolingiens comprennent l'ordre du monde comme l'ordre d'abord (soumission aux frontières, ordre à l'intérieur) puis l'Eglise. La tendance au césaropapisme s'aggravera pendant la crise iconoclaste (les Francs, de plus, étant mal informés des vrais buts du concile de Nicée et en développant leur gallicanisme). Les concepts sont encore flous et souples sur la légitimation du pouvoir temporel: on connaît Isidore de Séville pour qui, comme à l'époque de Constantin le Grand, le pouvoir du roi venait directement de Dieu. Alcuin insiste en ce sens en déclarant que seul le souverain franc, du fait de son destin hors du commun, bénéficie de ce statut, les autres souverains devant obéissance à l'Eglise. Césaropapisme et gallicanisme seront renforcés par l'insertion de l'Eglise franque dans la hiérarchie de la première vassalité, gallicanisme porté aussi par le clergé franc. Rome, d'une façon générale, verra lui revenir le chant grégorien ou la liturgie teintés d'influence franque. Le césaropapisme, par ailleurs, limitera l'infuence de Byzance chez les Francs. Après une Eglise des évêques sous les Mérovingiens, l'Eglise, sous les Carolingiens, est celle des abbayes et des monastères (sous Charlemagne, 650 monastères existent dans l'Empire), qui fournissent les grands noms de l'élite politique et intellectuelle. La volonté d'ordre des Carolingiens, aussi bien dans l'Eglise que dans la renaissance carolingienne, ne se réalisera que peu. L'Eglise franque reste dans ses désordres

L'empire carolingien était ainsi un empire d'ordre et un empire chrétien. La Chapelle Palatine d'Aix-la-Chapelle est représentative de cette conception du monde. La Chapelle Palatine était structurée en deux niveaux. Au niveau de plain-pied se trouvait l'autel de la Vierge -l'église lui était dédiée- et les célébrants et le peuple s'y tenaient. Le niveau supérieur, avec ses galeries, était le lieu du trône du roi. Le trône faisait face à l'autel du Christ, symbole du roi franc vicaire de celui-ci et dans les galeries se tenait également l'aristocratie. Enfin, par-delà cette première image du monde carolingien -le Christ supérieur à la Vierge, le roi au niveau du Christ- la coupole, couverte de mosaïques d'or, illustrait le Christ du chapitre IV de l'Apocalypse et représentait la prééminence céleste. Le thème des Vieillards de l'Apocalypse, qui entourent la base de la coupole, était cher à Charlemagne. L'ordre cosmique était respecté: Charlemagne, sur la coupole, s'était fait représenter sous la Cour Céleste. Du premier niveau, avec ses colonnes de pierre simple, à la coupole, par l'étage richement orné, c'était l'ordre, et cosmique, et carolingien, qui étaient symbolisés. Le passage à l'Empire, en 800, par ailleurs, avec le sacre et le couronnement, font du roi franc le vicaire de Dieu sur Terre. On compare Charlemagne au roi David -et, surtout, à l'empereur Constantin- et le peuple franc devient le nouveau peuple élu, prédestiné. Le roi David fut canonisé au IXème siècle. En tant que nouveau Constantin, Charlemagne restaure la grandeur de Rome, en l'occurence la nouvelle Europe chrétienne, la "Chrétienté". L'autel en argent servant de pied à la croix qu'Eginhard avait offert en 828 à St-Servais de Maëstricht voulait imiter un arc de triomphe romain, célébrant la victoire de la Croix et la restauration de l'Empire chrétien, idée qu'on retrouve aussi dans la statuette équestre bien connue de Charlemagne. Selon certains auteurs, l'idée d'empire chrétien vient des Carolingiens eux-mêmes. Du fait des manques de l'époque, ces voeux, cependant, se traduiront peu dans la réalité et consisteront surtout en une "dilatation" du royaume franc. Une autre inflexion de nature religieuse concernant le roi franc, sous les Carolingiens, surtout à la fin du règne de Charles et sous Louis le Pieux, est le développement rapide du culte du Sauveur, sous son aspect de roi de Gloire, qui, descendu aux Enfers, les a vaincus et a été intronisé dans la gloire du Père, d'où il gouverne le monde (cette progression n'a pas cessé depuis Constantin le Grand, époque à laquelle seule le Père était Imperator et le Fils, dux, comes ou magister). La fonction impériale devient alors reliée directement à cette fonction salvatrice du Christ. Ces références au Christ supplantent alors celles aux rois de l'Ancien Testament et l'époque est également celle des laudes royales, les acclamations liturgiques de l'empereur romain de l'époque païenne qui avaient été christianisées à Byzance. S'y ajoutent les litanies des saints importées sur le continent par les moines irlandais et anglo-saxons. Les laudes royales sont des voeux au pape et, surtout, à l'empereur, sa famille, ses armées, son administration et débutent par l'invocation trois fois répétée: "Christ est vainqueur, Christ est roi, Christ est empereur". Les laudes royales furent chantées lors du couronnement de l'an 800. Cette référence au Christ Sauveur et à David s'insère aussi dans la vue classique selon laquelle l'Ancien Testament annonce le Nouveau, l'Ancien Testament, à l'époque, étant réduit au cycle de David (l'empereur est David) et le Nouveau Testament étant centré sur le Christ Sauveur. On saura qu'une image de David, vers 850, ne sera plus un empereur du bas-Empire en apothéose mais essentiellement signe spirituel. Sous Charles le Chauve, l'illustration du couronnement d'un prince le verra entouré de deux évêques alors que la couronne lui vient de Dieu mais le souverain, à la même époque, est toujours rattaché à David -ainsi que Salomon- (et la main de Dieu le bénit) voire à Josias, réformateur du royaume de Juda ou Théodose, empereur législateur. A la même époque, la thélogie peut avoir des accents cosmiques

Il est certain que, du jour où Charlemagne fut couronné empereur à Rome, il y eut un signe clair que les idées germaniques cèdaient la place aux conceptions romaines. Il est possible, cependant, que cela soit encore resté sous le contrôle d'Alcuin et Charlemagne, car, même après l'an 800, l'empereur continua de se considérer comme le véritable chef de l'Eglise, en interférant par exemple dans les questions de dogme. Cela, malgré tout, semblait bien annoncer comment les relations Etat-Eglise n'allaient pas tarder à tourner. Dès les luttes qui opposèrent les successeurs de Louis le Pieux, le pape Grégoire IV obligea l'empereur à une pénitence humiliante, manifestant clairement que l'Eglise était devenue l'autorité supérieure de l'Occident, tant sur le plan spirituel que sur le plan temporel. Les luttes qui continuèrent, et le déclin qui leur fut associé de l'Empire firent, corrélativement, le développement de l'Eglise. Cela fut clairement manifesté à l'occasion du divorce de Lothaire II, qui avait divorcé de son épouse légitime afin d'épouser sa concubine. L'Eglise jugea le roi, purement et simplement. Le Royaume de Dieu s'incarnait désormais en l'Eglise. Le pape Nicolas I allait finalement affirmer que la tête de l'Eglise ne pouvait être subordonnée à aucun pouvoir temporel, que les princes devaient obéir aux papes en matière spirituelle, et que les Carolingiens avaient reçu le droit de règner de la papauté

Le roi a une dévotion particulière à la Vierge Marie, honorant ses sanctuaires dans l'Empire -Chartres, Rocamadour, Le Puy- et lui construisant des églises et des abbayes dans l'empire et en dotant les principales de reliques importantes. La Vierge était également sur les étendards de l'armée franque. Cette dévotion correspond peut-être au regain de dévotion mariale qu'on constate à la même époque à Rome, où, dans les représentations, la Vierge occupe la place habituellement réservée au Christ. En 778, arrêté en un endroit qui va devenir Lourdes, l'ost franc, mené par Charlemagne est confronté au prince sarrasin du lieu, Mirat. Ayant supporté un long siège et Charlemagne s'apprêtant à lever le siège, une prière à Notre-Dame du Puy par l'évêque du Puy fait survenir un miracle au château, où un grand aigle vient déposer un poisson devant l'entrée. Le prince sarrasin, étonné, accepte alors de se rendre, mais pas à Charlemagne mais à la Vierge même. Il se fit baptiser sous le nom de Lorda et son comté est autorisé à ne relever que de Notre-Dame du Puy. C'est ce lieu qui deviendra Lourdes. L'empereur, aussi, portait toujours l'image de la Vierge à son cou, par une chaîne d'or et c'est sans doute cette dévotion qui mena à la construction de la Chapelle Palatine, dédiée à la Vierge. Trois cent évêques, archevêques, cardinaux et grands de l'Empire assistèrent à la consécration de la basilique en présence du pape Léon VII. Cette dévotion à la Vierge se poursuivra sous les descendants de Charles et, à Chartres, l'intervention, en 911, de la Vierge face à la menace normande, fera que le chef des Normands, Rollon, finira par se convertir et accepter la Normandie. Cette conversion marqua la fin des invasions normandes. La bataille de Poitiers elle-même, en 732, avait eu lieu un samedi, jour traditionnel de la Vierge. Les calendriers des évangéliaires destinés au palais sont éclectiques sous Charlemagne, cependant: Nazaire, Protais, Gervais, Vital, Eusèbe, Martin, Rémi, Macra, Geneviève, Denis, Médard, Maxime, Symphorien, Augustin, Jérôme, Grégoire le Grand. Sainte Pétronille, selon la légende chrétienne, était fille de saint Pierre et fut reconnue comme patronne des rois de France depuis l'époque de Charlemagne. Vierge et martyre, elle appartenait à la famille Flavia Domitilla de Rome; elle aurait été baptisée par St Pierre lui-même et fut dès lors considérée comme sa fille spirituelle

C'est Charlemagne, sur l'injonction de St Jacques lui-même qui "ouvrit" le chemin de Compostelle. Le chemin suit la Voie Lactée. St Jacques, avec St Jean parce que, avec leur mère, ils avaient demandé à siéger l'un à la droite, l'autre à la gauche du Seigneur sont ainsi devenus, le premier, le patron de l'Occident et le second patron de l'Orient. Pierre, le troisième des frères siégeant à Rome, avec la primauté conférée par Jésus. Quoique Charlemagne soit relativement réticent aux reliques, il en garnira les églises bâties dans les pays conquis pour montrer la faveur divine accordée aux Francs

La "Prière des Francs", une ancienne oraison tirée d'un missel carolingien, montre bien que, tôt, les Carolingiens sont conscients de la relation particulière des Francs à la Providence. On dit que la prière des Francs étaient l'une des prières favorites du Père de Foucauld. Elle est encore, aujourd'hui, l'une des prières officielles des Scouts de France:

"Dieu Tout-Puissant et éternel,
Qui avez établi l'empire des Francs pour être dans le monde
L'instrument de votre divine volonté,
Le glaive et le bouclier de votre sainte Eglise,
Nous vous en prions, prévenez toujours et partout de votre céleste lumière,
Les fils suppliants des Francs,
Afin qu'ils voient ce qu'il faut faire pour réaliser votre règne en ce monde,
Et que pour accomplir ce qu'ils ont vu,
Ils soient remplis de charité, de force et de persévérance.
Par Jésus-Christ Notre-Seigneur,
Amen"

En des temps marqués, depuis longtemps, par la violence et l'insécurité, se maintient, depuis les Grandes Invasions, le concept que le souverain doit être un pacificateur. Ce sont les anciens textes romains, la Patristique et les auteurs contemporains qui perpétuent ces références. Les commentaires théologiques, ainsi, montrent combien la paix et les guerres étaient courantes dans l'Ancien Testament et combien ces situations résonnent familièrement alors. La centralité de Solomon est évidente, un souverain pacificateur et sage, un thème récurrent depuis l'Afrique vandale des Vème et VIème siècles jusqu'à la cour de Louis le Pieux. Même les souverains barbares (Vandales, Burgondes, Ostrogoths et Visigoths) ont voulu donner une image, au milieu des troubles, de souverains pacificateurs. Le thème de la paix, enfin, est central chez les Carolingiens: dès le début la dynastie fait appel au concept de paix et de souverain idéal. Ces thèmes deviennent donc -via des écrivains comme Alcuin ou le sacre de 800- partie du mythe Charlemagne et passent à ses descendants. On a donc bien là une tradition qui ne doit qu'à l'Occident et non à Byzance où ces références faisaient aussi partie des titres du souverain et des acclamations du sacre. Louis le Pieux -et non Charles- devint l'image de Salomon et les érudits approfondissent encore plus l'image du roi faiseur de paix. Cette tradition se maintient aussi sous Charles le Chauve. La référence à Salomon semble ensuite s'effacer, en particulier chez les souverains anglais du temps d'Alfred le Grand (même s'il réapparaîtra sous Edouard le Confesseur) mais les thèmes du roi sage et pacificateur se maintiennent ainsi, qu'ensuite, en Francie orientale et dans l'empire ottonien

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